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mardi, 12 décembre 2006
La soupe fait le soldat
Avant que la blogosphère ne commence à envahir l'orbite de la communication, les précurseurs du blogging était déjà convoités par les annonceurs. Et pour cause : un blog, comme tous medias, ça touche, ça cible, ça influe et ça se propage. Aujourd'hui, les blogs foisonnent de flashs, de bannières, de pop-up, avec des messages publicitaires de toutes les sauces... Beaucoup de blogs, dont celui-ci, n'échappent pas à ce phénomène devenu presqu'une règle. Il suffit de faire appel à un service gratuit, de comptage, de référencement, de sondage, etc., pour que des pop-up viennent s'afficher à chaque ouverture ou mise à jour de sa page d'accueil. Ce qui est certain, c'est que le profit qu'en tirent les annonceurs dépasse largement celui des bloggeurs. Si ces derniers ne sont pas assez exigeants en permettant cette floraison-pollution sur leurs pages, les annonceurs exigent, quant à eux, un seuil d'audience (en nombre de visiteurs par mois), souvent très difficile à atteindre, pour que leurs bloggeurs-partenaires puissent "gagner" les quelques miettes du gâteau.
C'est à prendre ou à laisser.
Les bloggeurs nantis, peuvent bien s'en passer. D'autres aimeraient bien en tirer le maximum pour couvrir au moins les frais du blogging avec tous les accessoires qui entourent ce dernier. D'autres encore, aspirent peut-être, à en récolter des cagnottes... Pourquoi pas ? En tous cas ce n'est pas mon cas. Non pas par pudeur ou pour faire la petite bouche, mais tout simplement par incompétence en matière de marketing, activité qui par ailleurs, n'a jamais été ni ma tasse de thé ni ma danseuse. Toutefois je n'hésiterais pas à jouer le jeu qui risque de ne pas en valoir la chandelle. Mais je n'ai pas tout de même l'intention de transformer ma page en un vulgaire panneau publicitaire. Encore faudrait-il en trouver d'abord les moyens, c'est-à-dire les annonceurs qui accepteraient un blog comme le mien pour un support publicitaire le mieux approprié.
En fait, ce qui m'a mis l'eau à la bouche, c'est cette trouvaille qui date de peu. Il ne s'agit pas d'une inadéquate insertion textuelle ou graphique dans sa page d'accueil, mais plutôt d'un texte que le bloggeur accepte à son gré à rédiger librement autour d'un produit (matériel ou intellectuel) fourni par l'annonceur (fabricant, constructeur, fournisseur, éditeur, décideur…etc.) non pas que pour le vanter mais aussi pour le décrier s'il le faut. Et dans les deux cas, c'est à l'annonceur de payer la prestation du bloggeur. Le payement de celle-ci est assuré par un intermédiaire qui est, en l'occurrence, ReviewMe, l'entreprise qui se charge d'assurer la contrepartie financière en faveur du bloggeur tout en gardant pour elle sa part (50%).
Certes, ReviewMe n'est pas la seule sur la place publique qui propose aux auteurs de blogs et de sites web, cette offre qui porte le slogan "Write for cash". Mais elle est la première à ne pas la limiter à la blogosphère anglophone. Cette opportunité concerne dorénavant la blogosphère dans toutes les langues.
En guise de reconnaissance, ReviewMe récompense par une très symbolique (pour ne pas dire modique) somme d'argent, tout nouveau affilié qui consacre dans son blog ou site, une note (billet) parlant de cette prestation. C'est ainsi le cas de la présente note (à moins que je ne sois dupe). Seule l'honnêteté du bloggeur et non pas son engagement envers quiconque, qui garantirait la transparence de signaler à ses visiteurs le côté lucratif d'une note. Cette première règle devrait s'appliquer quasi automatiquement à toute autre note réservée à l'évaluation, même négative, de n'importe quel produit proposé au bloggeur.
"Dérive intellectuelle", disent certains bloggeurs puritains, "perte de l'impartialité des bloggeurs", disent d'autres très alertes face à ce qu'ils nomment de la "pub déguisée"… Mais au fond, que font les autres médias (presse écrite, radios, chaines TV) sinon la même chose pour assurer leur survie ? Quel mal y a-t-il dans une pub sur une marque de savon insérée à côté d'un filet écrit sur le "gai savoir" par exemple ? Depuis toujours, coexistent ce qui est à César et ce qui est à Dieu... il n'y a pas de raison pour en faire une omelette, et même celle-ci ne se fait pas sans casser des œufs...
La liberté d'un bloggeur tient aussi de son autonomie donc de son indépendance face à toute contrainte abusive d'ordre aussi bien moral que matériel. Cette manne internautique qui pour un bloggeur, pourrait être une source de petites gouttes qui feraient un jour des petits ruisseaux, promet de devenir la soupe primordiale d'une nouvelle vie de bloggeurs libres et non pas la soupe aux larmes des moralisateurs larmoyants... et puis enfin c'est la soupe qui fait le soldat, n'est-ce pas ?
RAFRAFI
20:25 Publié dans Web | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook | |
Commentaires
Bonjour,
Tenez-moi au courant de votre expérience
Écrit par : MG | jeudi, 14 décembre 2006
Cher ami
Vous allez le constater vous-même lorsque j'écrirai une note dans ce sens en signalant son aspect lucratif. Mais la balle est dans le camp des annonceurs qui pourraient ne pas jouer le jeu avec un blog comme le mien.
À bientôt
Rafrafi
Écrit par : RAFRAFI | samedi, 16 décembre 2006