c- Eurovision (11/1995)
Eurovision de la chanson
Que la Turquie participe à l’Eurovision de la chanson, c’est plausible dans la mesure où ce pays, ancien Homme Malade de l’Asie et héritier d’un Islam conformiste, n’a pas cessé depuis Atatürk, de se refaire «une santé» en se latinisant la langue (le turc est d’origine indo-européenne), puis en s’OTANisant, en guise de premiers pas vers une appartenance laïque et surtout politique à l’Europe.
Mais Israël, Etat qui, par tous les moyens, se veut proche-oriental, et se réclame une identité sémitique, sur quel critère participe-t-il depuis toujours à ce concours réservé à la chanson européenne, et, exclusivement (en principe), aux pays européens!?
Qu’Israël participe au championnat européen de basket-ball(!), soit, du moment que le sport au sens grec reste avant tout, une performance du corps; mais la chanson, n’exige-t-elle pas une certaine âme donc une identité culturelle ?
Le fait d’interdire à l’Eurovision des chansons folkloriques, donc identitaires, cela signifie que les chansons en compétition devraient être de facture universelle (si jamais cela existait déjà!). Si européen signifie universel(!), pourquoi alors ne pas inviter (ou permettre à) d’autre pays de quelque continent qu’il soit, de participer à cette saga planétaire? Pourquoi pas la Palestine à titre d’exemple (et combien éloquent) à côté d’Israël? N’est-ce pas là une chance inouïe pour l’Europe de jouer (par le biais de l’art) le rôle politique monopolisé par les USA envers ce problème du Proche Orient, en permettant aux deux belligérants de s’affronter aussi par la clé de sol et non pas uniquement par les pierres où les obus sol-sol?.
Appartenir à un continent par le sport et la musique et à la fois, à un autre, par la religion et la guerre, voilà un des paradoxes israéliens que les palestiniens ne devraient pas être les seuls à comprendre mais les organisateurs de l’Eurovision également!
RAFRAFI
1995
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