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samedi, 22 avril 2006

Et la poésie dans tout ça !

medium_jpgdicentra_coeurdemarie.3.jpgComme promis dans ma précédente note, j'ouvre par la présente une autre brèche dans ce blog pour laisser passer une lueur d'une pulsation plus fine. Pourquoi aujourd'hui ! Peut-être après tant de péripéties sinistres des derniers mois, me voici revigoré, ce jour même, par un soleil soutenu, et surtout par ce à quoi Hédia, ma compagne, m'invite : "entre des rosiers cascades, des verveines retombantes, des œillets de poète ou des cœurs de Marie, lesquelles de ces plantes veux-tu ajouter à celles qui ornent déjà notre balcon ?" ..Je jette un coup d'œil sur le catalogue botanique de ce printemps-été 2006, et je lui réponds : "Bien qu'attiré nominativement par les œillets de poète, mon cœur penche vers les cœurs de Marie".(Voir illustration)
Pour rester dans cette ambiance déstressante aménagée par mon épouse, je me suis dit : "aujourd'hui pas question de me laisser happer par l'actualité sanglante". Coïncidence ou pas, les infos du jour en France (21 avril)* ne m'ont pas trop contrarié : Juste après trois brèves angoissantes (Découverte macabre en Guyanes, Erreur médicale mortelle, Drame dans le Rhône) voici Dominique De Villepin (poète lui-même) qui, en présence d'enfants convalescents à Chamonix, dit qu'il est "ici pour reprendre des forces". Pourquoi pas après tout ce bras de fer CPEique avec d'autres "enfants" un peu plus vigoureux !
Dopé par cette déclaration poético-ministérielle, je réponds par l'affirmative à la demande de Hédia pour changer de chaîne afin de suivre une interview avec un poète arabe. La surprise est de taille : la chaîne en question est une chaîne satellitaire d'information essentiellement politique, l'interview se passe dans le cadre d'une émission réservée habituellement aux politiques, l'invité (sexagénaire) est un des trois grands poètes palestiniens de sa génération. À une question : "pourquoi vous n'avez pas quitté votre Palestine natale (devenue Israël), comme l'ont fait vos collègues?" et Samih al Kacim répond : "la géographie détient l'Histoire. Perdre la première c'est forcément perdre la deuxième. Pour cette raison, j'ai choisi de ne pas partir". Et il ajoute: "une autre résistance qu'il ne faut ni oublier ni négliger, c'est la résistance culturelle dans laquelle la poésie constitue une pièce maitresse".
Comme Al Kacim, je viens moi-même d'une culture qui vénère la poésie. Jadis, elle effleurait la prophétie. Un des plus grands poètes arabes de tous les temps (915-965), est surnommé Al Mutanabbi (faux prophète) parce que jeune, il s'est déclaré prophète. D'autre part, j'avais toujours tendance à considérer la poésie comme langage universel par excellence. C'est pour cette raison qu'une de mes occupations (préoccupations), était de contribuer à construire des passerelles poétiques entre différentes rives. D'où mes différentes entreprises dans le domaine de la traduction (Voir entre autre, Mes versions, colonne droite)
Reste à savoir, si ce langage universel a encore droit de cité dans un monde où règnent le politique, l'économique, l'idéologique et.. le numérique ! C'est une question qui se pose quasiment partout, notamment dans le monde occidental dit industrialisé.
Y a-t-il une crise de la poésie ? Non, dit Philippe Sollers, qui ajoute dans un magnifique article intitulé "La poésie invisible", "Il n'y a qu'un immense et continuel complot social pour nous empêcher de la voir"… À suivre.
RAFRAFI
* Cette note devrait être publiée hier, mais une panne de réseau ne l'a pas permis.

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dimanche, 09 avril 2006

En avril, on n'enlève aucun fil

Je ne sais pas si c'était le hasard ou non, qui fait que mon dernier billet Guerre et pax americana, remonte à la date du début de la guerre contre l'Irak, et que celui-ci tombe en ce jour du 9 avril, qui, selon certains, marque la fin de cette guerre, mais selon d'autres, plus lucides et honnêtes, ça marque la chute de Bagdad et du régime de Saddam.. Car la guerre, par contre, continue de plus belle, sans qu'elle ne soit belle, hélas!
Au fait, je n'avais pas l'intention de reprendre le fil du blog spécialement ce jour dont la date est devenue très emblématique. Je ne suis pas féru de chronologie. Mais un email que j'ai reçu hier, me demandant pourquoi je me suis arrêté d'écrire, m'a incité à reprendre ce fil d'aussitôt. Je n'avais pas non plus l'intention de reparler de guerre ni d'Irak, comme je viens de le faire ici.
Il y a quelques jours, je pensais aborder un sujet parlant de poésie, mais faute de verve suffisante, j'ai renoncé.. Jusqu'au moment (hier seulement) où un commentaire posté par Wira, bloggeuse d'une sensibilité indéniablement humaniste, me demande la permission d'écrire un texte sur moi dans son blog Illusion de Vie que je trouve riche, altruiste et généreux. Son choix s'est plutôt porté sur ma poésie qui figure sur la colonne gauche de ce blog. Cette généreuse attention de sa part, m'a mis de l'eau à la bouche. Je me suis dit : un peu de poésie dans ce désordre cosmique, ça ne peut faire que du bien pour des bloggeurs, comme nous, avides d'un équilibre moral.
Mais en visitant hier Bolgabrac, de l'ami bloggeur MG, qui excelle dans la dissection sociologique du temps et de l'espace qu'il vit, je découvre qu'il vient d'insérer dans l'entête de son blog un compteur "live", indiquant seconde par seconde, en dollar américain, le coût de la guerre en Irak. Du coup, je me dis : pas d'échappatoire ni de répit. Je ne peux pas m'éloigner d'une réalité cauchemardesque qui ne cesse de me suivre, même dans mon sommeil..
Toutefois, je me promets, ne serait-ce que par instinct de conservation, de me laisser divaguer joyeusement, de temps en temps, dans cette blogosphère à la fois multicolore et limpide qui me (nous) sert de foyer parallèle.
RAFRAFI

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