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jeudi, 19 juillet 2012

L’inélégance

safe_image.jpegL’inélégance ! C’était le mot qu’il fallait choisir et que Bruno Le Roux, chef de file des députés du Parti Socialiste français, a lancé, hier, pour qualifier l'absence de nombreux parlementaires de droite en signe de boycott contre l’allocution du président tunisien Marzouki dans l’hémicycle de l'Assemblée Nationale.

Ce boycott incité par le député UMP, Pierre Lelouch, pourtant Tunisien d’origine, est justifié, selon ce dernier, par le fait que «le processus démocratique n'est pas encore stabilisé» en Tunisie !!. Comme si le président tunisien n’était pas démocratiquement élu ou comme si la Tunisie était mise à feu et à sang ! 

En fait, le dessous des cartes en est plus profond que cette position paternaliste néocoloniale: Depuis son investiture en octobre dernier Marzouki avait attendu les résultats des présidentielles en France pour programmer cette visite officielle. Il était presque certain que Sarkozy, souteneur de la dictature de Ben Ali, allait perdre devant Hollande. Et Lelouch, un des hommes de Sarkozy, était l’un des catalyseurs entre Paris et Tunis, notamment en matière de diplomatie d’affaires plutôt louches. Il n’est pas exclu que le boycott de Lelouch est inspiré sinon encouragé par Sarkozy lui-même.

Rassuré que la France est plus grande que les magouilles politiciennes des uns et des autres, Marzouki, qui n’a pas mâché ces mots devant les députés français (voir la vidéo, plus bas), a pu quand même bénéficier d’un accueil digne de son statut de président cultivé et librement élu, de la part d’un autre natif de Tunisie qui n’est autre que le président de l’Assemblée lui-même, Claude Bartolone. Rappelant être le deuxième président de l'Assemblée, après le gaulliste Philippe Seguin, à être originaire de Tunis, M. Bartolone a célébré "l'amour réciproque entre nos deux pays". Et si on ajoute l’accueil réservé à Marzouki par le Maire de Paris, Bertrand Delanoë, lui aussi originaire de Tunis, on pourra affirmer qu’il y a entre les deux pays, autre chose que « l’amour », ce serait une certaine histoire partagée.

RAFRAFI

Lien de la vidéo

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