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vendredi, 14 septembre 2012

"Innocence of Muslims"

Manif_Sanaa.jpg… Ou "l'innocence des musulmans", titre trompeur du navet inouï, qui, visiblement, n’est pas si innocent que cela, et qui, selon le journal Le Monde "avait tout, techniquement, pour passer aux oubliettes de l'histoire du cinéma." Sauf que d’ores et déjà il se prête à laisser une empreinte rouge-sang dans les annales politiques de notre époque… et c’est bien dommage !

Certes, annales politiques et non pas artistiques, car son pseudo-réalisateur l’a aussi confirmé en déclarant que le "film est politique. Pas religieux". Mais, il s’est servi ainsi du religieux pour atteindre le politique… et il a fait mouche. La preuve : regardez ce qui se passe depuis deux jours dans les capitales arabes et musulmanes.

C’est presque la même affaire des caricaturistes danois en 2006. En cette année-là on a eu droit à un beau tollé incendiaire planétaire.

Comme l'histoire a la fâcheuse tendance de se répéter, et pour ne pas me répéter de mon côté,  j’avais en cette année-là, expliqué amplement ma position sur ce genre d’affaire dans une note intitulée "Je m’appelle Mohamed" que vous pouvez consulter en cliquant ICI.  

Toutefois, pour cette fois-ci, je pourrais en conclure, juste en deux mots, que derrière l’affaire de ce pseudo-film israélo-américain, il existe une fausse manœuvre qui aurait un double objectif: d’une part influencer le processus électoral présidentiel américain, et de l’autre, saboter le printemps arabe en permettant aux extrémistes douteusement jihadistes de réorienter le cours des évènements dans les pays concernés vers une radicalisation suspecte.

La clairvoyance des élites et notamment des jeunes arabes, qui est bien visible à travers les réseaux sociaux, s’opposera certes à tout dérapage éventuel… Et tant mieux. 

RAFRAFI

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samedi, 08 septembre 2012

Deux maux croisés

De Kissinger à Adler

Le premier cherche à scruter l’Histoire par le biais de la stratégie. Le deuxième cherche à scruter la stratégie par le biais de l’Histoire. À part l’amitié personnelle qui les lie, ils se croisent idéologiquement quelque part. Disons, à mi-chemin entre l’hexis biblique et la praxis historique, pour se retrouver enfin dans l’image obsédante d’un Israël toujours à leurs yeux, "fragile" mais "éternel", "menacé" mais "triomphant", bref dans un sionisme à la fois machiavélique et belliqueux. C’est ce que j’ai déduit en découvrant deux récentes déclarations de l’un et de l’autre, accordées respectivement (par l’Américain Henry Kissinger) à un journal anglais et (par le Français Alexandre Adler) à une télévision communautaire belge. En voici la teneur:

Kissinger_apartment360_586823341.jpg

Les tambours de la guerre

À un journal électronique anglais du nom de Daily Squib, Henry Kissinger, ex-diplomate américain d'origine juive allemande, accorde une interview dans laquelle il prédit une apocalypse Moyenne et Proche-Orientale qui se terminerait par l’instauration d’un gouvernement mondial dirigé par les États-Unis d’Amérique.

D’un ton qui se veut prophétique, il sonne cette alarme:

"Si vous ne pouvez pas entendre les tambours de guerre, c'est que vous êtes sourds». Et d’ajouter sur fond de guerre froide révolue, «Les États-Unis appâtent la Chine et la Russie, et le dernier clou dans le cercueil sera l'Iran, qui est, bien sûr, la principale cible d'Israël"… "Nous avons permis à la Chine d'accroître sa force militaire et à la Russie de se remettre de sa soviétisation, et ce pour leur donner un faux sentiment de bravade, cela va leur causer une mort rapide"… "La guerre à venir sera si grave qu'une seule superpuissance pourra gagner, et ce sera nous (les Américains). C'est pourquoi les Européens ont une telle hâte de former un super État : ils savent ce qui va arriver ; et pour survivre, l'Europe devra s’unir en un seul État."

L’ex-diplomate de Nixon n’hésite pas d’ajouter avec impudence:

"Oh combien j'ai rêvé de ce moment délicieux..."(!!), et de poursuivre patemment "Contrôlez le pétrole et vous contrôlerez les nations, contrôlez la nourriture et vous contrôlerez le peuple, contrôlez la monnaie et vous contrôlerez le monde."

Par une lecture qui semble synthétiser la théorie de la fin de l’Histoire de Fukuyama notamment et celle du choc des civilisations de Samuel Huntington avec, comme toile de fond, la thèse biblique d'Armageddon ou Megiddo (dans le livre de l'Apocalypse, XVI,16, prédisant une bataille ultime entre le bien et le mal), le stratège Kissinger poursuit sa diatribe sénile:

"Si vous êtes une personne ordinaire, alors vous pouvez vous préparer à la guerre en vous déplaçant à la campagne et en y édifiant une ferme, mais vous devez prendre des armes avec vous, car les hordes d'affamés vont rôder tout autour. En outre, même si les élites trouvent des refuges ou des abris appropriés, elles devront être tout aussi prudentes… parce que leurs abris peuvent toujours être touchés pendant la guerre." 

 

"Tuer des Arabes autant que possible"

Prix Nobel de la Paix en 1973, cet octogénaire va-t-en-guerre, l’instigateur de plusieurs conflits armés sous le mandat de Nixon, n’hésite pas aujourd’hui à banaliser l’horreur quand il décrit sans ambages la démarche à suivre dans ce sens: 

"Nous avons dit aux militaires (américains) que nous aurions à envahir plus de sept pays du Moyen-Orient pour ce qu’ils disposent de ressources (énergétiques) et ils (les militaires) ont presque terminé leur travail…" "Ce sera juste le dernier assaut contre l'Iran qui va vraiment faire pencher la balance. Pour combien de temps encore la Chine et la Russie seront-elles autorisées à se contenter de regarder l'Amérique faire le travail de nettoyage?" se demande-t-il cyniquement, avant d’ajouter plus franchement: "L’Ours russe et la Faucille chinoise seront réveillés de leur léthargie et c'est à ce moment-là qu'Israël va devoir se battre de toutes ses forces et de ses armes pour tuer autant d'Arabes qu'il le peut. Espérons que si tout va bien, la moitié du Moyen-Orient sera aux israéliens."

C’est on ne peut plus clair !!!

Enfin, tel le Phoenix, il voit le monde ressuscité, mais à sa guise quand il conclut en disant:

"Sur les cendres nous construirons une société nouvelle… elle seule sera le gouvernement mondial qui gagne."

L’intérêt que je montre ici pour Kissinger est en fait dû au rôle important que jouait ce renard politique pendant la guerre froide et joue encore officieusement. Intérêt qui remonte à l’année 1976 lorsqu’une institution de presse m’avait alors demandé de traduire vers l’arabe, les mémoires de Kissinger fraichement sortis en anglais et presque simultanément en français. Aujourd’hui je me demande à quand verra-t-on un Kissinger dénobélisé pour son apologie de la guerre? Le comité Nobel d’Oslo demeure-t-il sourd à l’appel biblique de ce vétéran de la guerre froide?

 Alexandre_Adler-2009(1).jpg

Un alter Adler sémito-persique !

En sens inverse mais dans le même sillage, Alexandre Adler, historien, journaliste et essayiste français, spécialiste des relations internationales, d'origine juive allemande et russe, accorde, à l'occasion de la présentation de son livre “Le peuple-monde" (éd. Albin Michel), une interview d’environ 10 mn à une chaine online du Centre communautaire laïc juif, dans laquelle il revient sur “la singularité de la condition juive, son rapport au sionisme et analyse brièvement la problématique nucléaire iranienne."

 

Propos incorrects

Ce qui est d’abord très significatif à mon sens c’est lorsque Adler dit dans cet entretien": "…Puisque je suis dans les propos incorrects, je continue…", ce qui laisserait penser à une sorte de confession quoiqu’un peu tardive mais indispensable; Qu’il est peut-être temps aujourd’hui à ce qu’il dise crûment ce qu’il disait auparavant mais dissimulé derrière un langage tantôt académique tantôt diplomatique !

En effet, durant toute sa carrière que je suivais sporadiquement (communiste, ensuite socialiste et enfin sarkozyste; c’est le cas aussi de Kouchner, BHL et autres…) Adler ne prenait pas de positions émotives et ne revendiquait pas obstinément sa judaïté, comme faisaient et font encore ses contemporains supposés philosophes, comme les BHL, Glucksmann, Finkielkraut, Halter… 

Sur la diaspora juive et après une approche talmudique de cette question, approche qui effacerait la vision matérialiste dialectique d’un Adler autrefois communiste, le voici mettant fin à son escapade intellectuelle quand il répond à la question "Êtes-vous sioniste par nécessité?" par ce qui suit:

"Tout à fait… peu importe finalement que le communisme ou l’assimilationnisme ou le laïcisme ou le judaïsme religieux aient eu des idées différentes nous avons été contraints d’une main ferme et d’un bras puissant à nous identifier à la naissance et au développement de cet État d’Israël. C’était une petite compensation pour tout ce qui était raté après 1945. Alors dire cela c’est expliquer bien entendu pourquoi je suis sioniste."

Petite compensation?! Mais à quel prix? N’est-ce pas l’entendre c’est voir que tous les chemins mènent forcement à Jérusalem et non plus à Rome ni à nul part ailleurs! Ainsi et pour la "bonne" cause, cet ex-intellectuel de gauche ne voit pas d’inconvénient à prendre la même position de la droite israélienne qui appelle les juifs du monde entier à venir s’installer en Israël au détriment de la diaspora palestinienne. Il dit à ce sujet :

"Je pense que pour tous les malheureux, les persécutés de la terre et encore aujourd’hui les Falachas, les juifs du Yémen, qu’est-ce qu’on peut d’autre de mieux pour eux que de les installer en Israël avec évidemment les avant-gardes qui sont venues de la terre entière!"

Non seulement, il puise dans le vocabulaire éthico-sentimental, vocabulaire toujours réservé uniquement aux malheureux juifs, donc discriminatoire, mais il adopte aussi l’idée d’un peuple juif diasporique, racialement homogène et appelé à se rassembler sur une terre promise, comme étant l’objectif à atteindre par un peuple présumé élu ! Il néglige ainsi toutes les recherches, déjà nombreuses, sur la génétique des populations humaines et en particulier celles sur les Juifs, menées notamment par ses coreligionnaires, surnommés les Nouveaux Historiens israéliens, dont Shlomo Sand à qui j’ai antérieurement réservé une note sur ce blog. À cet égard, ce dernier affirme, dans son livre "Comment le peuple juif fut inventé" (Fayard, pp.378-387) que la génétique en Israël était déjà, dans les années 1950, une "science biaisée entièrement dépendante d'une conception historique nationale qui s'efforçait de trouver une homogénéité historique nationale au sein des Juifs dans le monde".

Lorsque Adler qualifie l’engagement sioniste de "profonde déception" voire de “déception du monde" car, ce monde n’avait pas réalisé, selon lui, ses promesses de l’après-guerre, cela ne m’étonne pas de sa part du moment qu’il appartient à une génération d’européens, mais aussi d’israéliens voire même de certaines élites arabes, pour qui le projet de la gauche était le seul chemin vers, entre autres, la dénationalisation du conflit arabo-israélien, donc vers une solution de classe à ce conflit. La chute du Mur de Berlin marqua la fin de cet après-guerre. Depuis, de nombreux intellectuels de gauche se sont convertis à la démocratie libérale, mais beaucoup d’entre eux ont aussi retrouvé le fil d’Ariane de leur appartenance religieuse, dont Adler lui-même.

C’est ainsi que le fidéisme d’Israël, bien qu’il soit une illusion aux yeux d’Adler pour raison de convictions laïques de gauche, finit par être accepté par lui:

“L’autre illusion, dit-il, à laquelle je suis sensible c’est le fidéisme qui accompagne l’édification de l’État d’Israël et l’extrême réticence que nous avons à le critiquer. Moi-même je suis tout à fait réticent à le faire et pourtant je sais qu’il faut le faire et qu’en même temps il faut le faire d’une manière telle qu’on n’approfondit pas les divisions en notre sein. Donc c’est nécessaire ce n’est pas agréable et ce n’est pas simple. Ceux qui y trouvent du plaisir comme Stéphane Hessel sont des pervers."

 

Les Iraniens ne menacent pas les juifs

À la lumière de ce qui précède, on pourrait mieux situer les propos d’Adler prononcés à la fin de cet entretien en réponse à une question sur l’Iran mais qui bascule enfin sur la Syrie.

Là, Adler, non seulement, ne mâche pas ses mots, mais nous propose aussi une analyse de la situation le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle est invraisemblable. Peut-être parce que, selon lui, “nous sommes ici dans une histoire compliquée". Soit. Mais il ne peut pas prétendre cautionner la célèbre phrase du général de Gaulle qui dit: "Vers l'Orient compliqué, je volais avec des idées simples", car les idées d’Adler sur cette contrée ne semblent pas aussi simples que ça. Elles sont, soit plus compliquées ou carrément simplistes. 

Voyons voir!

Bien que “sur la forme", il approuve que “Netanyahou tienne un langage de fermeté (envers l’Iran) pour lui et pour les Américains"(!!), “sur le fond", il ne croit pas “que les Iraniens iront jusqu’au bout de leur programme nucléaire mais aussi parce qu’on les a menacés"; et d’ajouter "je ne crois pas non plus que les Iraniens aient jamais voulu la bombe atomique pour nous menacer, nous les juifs, mais qu’en réalité c’est beaucoup plus la suprématie sur le monde arabe et le monde arabe sunnite qu’ils cherchent à travers cette expérience nucléaire qui a déjà été faite au Pakistan et qui a été payée intégralement par les capitaux saoudiens et du Golfe."

Bizarre! Où est-il cet Adler, ce prétendu spécialiste des relations internationales?! Cette bombe pakistanaise, n’a-t-elle pas été dictée par le contexte de la guerre froide de l’après-guerre? Comment sinon expliquer la troisième guerre indo-pakistanaise de 1971? N’est-ce pas, face à l’Inde prosoviétique, qu’il y avait, comme alliés pro-occidentaux, le Pakistan, les pays du Golfe mais aussi l’Iran (chiite) du Shah Pahlévi? Avec ce dernier, le "monde arabe sunnite" dont il parle, entretenait de très bonnes relations. Car les enjeux stratégiques des uns et des autres se basaient d’abord sur les intérêts et non pas que sur une quelconque appartenance confessionnelle ou communautaire. Puis, pourquoi réduire le différend arabo-iranien à la seule dimension confessionnelle et négliger le facteur nationaliste Iranien? Ce facteur n’était-il pas entré en jeu, lui aussi, pendant la guerre irako-iranienne des années 80?

En fait, chez cette catégorie d’intellectuels, l’entité-identité arabe est très souvent escamotée dans leurs analyses stratégiques, pour laisser la place à je ne sais quelle composante ethnique ou spirituelle. Par contre l’entité-identité perse, là elle peut y revenir en force, et comment! Écoutez ce qu’il dit:

"…si vous me demandez le fond de ma pansée bien sûr c’est que le peuple iranien est aujourd’hui, comme il était hier, le plus proche, et de loin, du peuple juif et que certainement s’il y a un pays qui est un peu imperméable à l’antisémitisme c’est bien celui-là."

N’est-ce pas là, l’Histoire à l’envers?! Comment se fait-il que malgré le sens du mot Iran qui signifie "royaume des Aryens", et que "Aryens" représentent la race indo-européenne dont Hitler revendiquait la supériorité, le peuple iranien est imperméable à l’antisémitisme et plus proche du peuple juif alors que le peuple arabe qui partage avec les hébreux les mêmes racines sémitiques en plus de la parenté spirituelle et linguistique, ne l’est-il pas? 

Est-ce que son origine ashkénaze, donc khazare, donc indo-européenne, qui fait qu’Adler soit si confiant vis-vis des iraniens? Je ne dis pas que ces derniers sont forcément antisémites. Et que Kissinger y voit plus clair. Loin de là. Mais je ne vois pas comment Adler en est-il si certain, de telle sorte qu’il s’oppose énergiquement à une guerre contre l’Iran. Cette guerre serait "la pire des choses que nous pourrions faire" et ajoute en anglais: "The wrong war at the wrong moment with a wrong enemy". Est-ce une tactique médiatique de sa part pour réorienter l’attention vers le "véritable ennemi"?

Lisez ce qu’il dit:

"Je considère que l’ennemi principal est représenté par le rassemblement des extrémistes sunnites arabes qui est une espèce de synthèse du nassérisme et la doctrine des frères musulmans, qui à partir de l’Égypte qui a toujours été le seul pays sérieux de cette région est en train de préparer l’encerclement d’Israël, et malgré toute leur dénégation probablement l’attaque contre Israël aura lieu un jour ou l’autre."

Voilà, semble-t-il le vrai fond de sa pensée et de sa crainte. Seulement, cette synthèse "islamisme-nassérisme" dont il parle, n’est pas vérifiée. Jusqu’à présent, ni les nasséristes tunisiens ni leurs homologues égyptiens (qui sont plus forts et plus nombreux) ne sont les alliés des islamistes au pouvoir dans les deux pays.

"Donc, nos alliés face à ces hommes ce sont les chiites, comme toutes les minorités religieuses du Moyen-Orient, sont bien entendu, les Iraniens." C’est ainsi qu’explicitement il précise la tactique qui consiste à "défendre" Israël de la menace "arabo-sunnite" en appelant à une alliance avec "les minorités chiites", l’Iran inclus. C’est la formule de Machiavel par excellence: “Divide et impera”, divise et tu régneras.


"Al-Assad doit pouvoir tenir en Syrie"

Adler va encore plus loin dans cette direction jusqu’à même soutenir Bachar al-Assad(!!). À la fin de son entretien il termine ses “propos incorrects" comme suit:

"Et, sans aller jusqu’à le (Bachar) qualifier d’allié, je ne lui veux pas autant de mal que ça, mais Bachar al-Assad aujourd’hui doit pouvoir tenir en Syrie au moins comme une des composantes d’une solution négociée. Je ne suis pas pour un triomphe à la Kadhafi en Syrie, ce n’est pas la Lybie. Et nous serions immédiatement les témoins d’un massacre généralisé des alaouites et en fait des chrétiens hypocritement par cette majorité sunnite structurée par les frères musulmans et payée par le Qatar et l’Arabie Saoudite."

Sa position sur Bachar al-Assad l’a par ailleurs exprimé auparavent sur les colonnes du journal Le Figaro. ( "Le rôle clé du régime syrien" Le Figaro, 1er avril 2011. Alexandre Adler s'est justifié en affirmant dans son article que Bachar el-Assad "n'a cessé de pousser les feux d'une certaine libéralisation » et a « de bonne grâce évacué entièrement le Liban".)

Que l’Iran soit neutralisé par une guerre (selon Kissinger) ou par une sainte alliance avec Israël (selon Adler), le résultat recherché sera le même pour les deux: Yisra'el non delenda est, Arabia delenda est.

C'est absurde !

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Pour lire l'interview de H. Kissinger, clikez ICI (en anglais)

Pour visualiser l'interview d'A. Adler, clikez ICI (en français)

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RAFRAFI

 

15:03 Publié dans actu | Lien permanent | Commentaires (1) |  Facebook | |

lundi, 20 août 2012

J’ai mal en Syrie

pancarte_syrie.jpg


Sur la photo ci-jointe, un écriteau brandi par un jeune manifestant syrien qui dit texto :

La mort ne fait pas mal aux morts

La mort fait mal aux vivants

La Syrie me fait mal

J'ai du mal à en dire quoique ce soit.

 

RAFRAFI

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samedi, 18 août 2012

Anathèmes immérités

Pussy_Riot_by_Igor_Mukhin.jpgAprès que l’Apartheid sud-africain et le Goulag (camp de concentration) soviétique étaient d’une époque, en principe, révolue, on s’attendait à ce que l’Afrique du Sud d’une part et la Russie de l’autre, s’engageraient davantage dans un processus irréversible de démocratisation pour plus de justice et de liberté. 

Cependant la tuerie de Marikana en Afrique du Sud et l’affaire de Pussy Riot (Пусси Райот, «la révolte des chattes») en Russie, ne peuvent que donner le mauvais exemple aux pays du printemps arabe.


200px-Nelson_Mandela-2008_(edit).jpg

Selon le syndicat des mines sud-africain, 36 morts, plus de 78 blessés, et 259 personnes arrêtées, constituent le lourd bilan de l’intervention de la police, le 16 août, contre les mineurs grévistes de Marikana (nord-ouest de l'Afrique du Sud). À ce triste décompte s’ajoutent dix morts, huit mineurs et deux policiers, dans des violences entre syndicats survenues depuis dimanche sur ce même site minier, où trois milliers de grévistes réclament d'importantes augmentations de salaire.

Cette répression sanglante de la grève des mineurs de Marikana a ranimé, selon certains observateurs, les spectres de l’apartheid. Selon le poète palestinien Mourid al-Barghouti, une telle répression n’a pas tué que des hommes mais aussi «les rêves du leader Nelson Mandela pour une patrie juste». C’est encore navrant quand on sait que la justice transitionnelle naguère appliquée en Afrique du sud sert encore de référence pour le printemps arabe.


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Quant aux chattes russes, je dirais qu’une poignée de jeunes femmes russes, formant un groupe de punk-rock féministe, se voient condamnées à deux ans de camp «pour vandalisme et incitation à la haine religieuse», est, à mon sens, une sentence pénale disproportionnée. Mais l’on comprendrait pourquoi lorsqu’on sait malheureusement que le Tsar contemporain ( Vladimir Poutine ) est pour beaucoup dans cette affaire, étant donné l’opposition politique que les Pussy Riot avaient exprimé (quoique d’une manière rocambolesque) contre sa précédente campagne électorale.

Moralité : il y a encore du pain sur la planche (internationale) en matière de liberté et de justice. Pour ne pas dire qu’aucun Etat au monde ne sera en mesure de donner des leçons en la matière ou d’y servir d’exemple. Hélas !

RAFRAFI

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jeudi, 19 juillet 2012

L’inélégance

safe_image.jpegL’inélégance ! C’était le mot qu’il fallait choisir et que Bruno Le Roux, chef de file des députés du Parti Socialiste français, a lancé, hier, pour qualifier l'absence de nombreux parlementaires de droite en signe de boycott contre l’allocution du président tunisien Marzouki dans l’hémicycle de l'Assemblée Nationale.

Ce boycott incité par le député UMP, Pierre Lelouch, pourtant Tunisien d’origine, est justifié, selon ce dernier, par le fait que «le processus démocratique n'est pas encore stabilisé» en Tunisie !!. Comme si le président tunisien n’était pas démocratiquement élu ou comme si la Tunisie était mise à feu et à sang ! 

En fait, le dessous des cartes en est plus profond que cette position paternaliste néocoloniale: Depuis son investiture en octobre dernier Marzouki avait attendu les résultats des présidentielles en France pour programmer cette visite officielle. Il était presque certain que Sarkozy, souteneur de la dictature de Ben Ali, allait perdre devant Hollande. Et Lelouch, un des hommes de Sarkozy, était l’un des catalyseurs entre Paris et Tunis, notamment en matière de diplomatie d’affaires plutôt louches. Il n’est pas exclu que le boycott de Lelouch est inspiré sinon encouragé par Sarkozy lui-même.

Rassuré que la France est plus grande que les magouilles politiciennes des uns et des autres, Marzouki, qui n’a pas mâché ces mots devant les députés français (voir la vidéo, plus bas), a pu quand même bénéficier d’un accueil digne de son statut de président cultivé et librement élu, de la part d’un autre natif de Tunisie qui n’est autre que le président de l’Assemblée lui-même, Claude Bartolone. Rappelant être le deuxième président de l'Assemblée, après le gaulliste Philippe Seguin, à être originaire de Tunis, M. Bartolone a célébré "l'amour réciproque entre nos deux pays". Et si on ajoute l’accueil réservé à Marzouki par le Maire de Paris, Bertrand Delanoë, lui aussi originaire de Tunis, on pourra affirmer qu’il y a entre les deux pays, autre chose que « l’amour », ce serait une certaine histoire partagée.

RAFRAFI

Lien de la vidéo

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