dimanche, 04 novembre 2012
Mahomet selon Hugo
Victor Hugo n’était pas converti certes à l’islam, mais il avait une certaine image du prophète arabe qu’il avait exprimée en 1858 par un poème intitulé « L’an 9 de l’hégire », publié dans son recueil de poèmes La Légende des siècles. Je vous propose ci-après le poème dans son intégralité:
L’an 9 de l’hégire
Comme s’il pressentait que son heure était proche
Grave, il ne faisait plus à personne un reproche,
Il marchait en rendant aux passants leur salut ;
On le voyait vieillir chaque jour, quoiqu’il eût
A peine vingt poils blancs à sa barbe encore noire;
Il s’arrêtait parfois pour voir les chameaux boire,
Se souvenant du temps qu’il était chamelier.
Il songeait longuement devant le saint pilier;
par moments il faisait mettre une femme nue
Et la regardait, puis contemplait la nue,
Et disait : «La beauté sur la terre, au ciel le jour».
Il semblait avoir vu l’éden, l’âge d’amour,
Les temps antérieurs, l’ère immémoriale.
Il avait le front haut, la joue impériale,
Le sourcil chauve, l’œil profond et diligent,
Le cou pareil au col d’une amphore d’argent,
L’air d’un Noé qui sait le secret du déluge.
Si des hommes venaient le consulter, ce juge
Laissait l’un affirmer, l’autre rire et nier,
Ecoutait en silence et parlait le dernier.
Sa bouche était toujours en train d’une prière;
Il mangeait peu, serrant sur son ventre une pierre;
Il s’occupait de lui-même à traire ses brebis;
Il s’asseyait à terre et cousait ses habits.
Il jeûnait plus longtemps qu’autrui les jours de jeûne,
Quoiqu’il perdît sa force et qu’il ne fût plus jeune.
« A soixante-trois ans une fièvre le prit.
Il relut le Coran de sa main même écrit,
Puis il remit au fils de Séid la bannière,
En lui disant : «Je touche à mon aube dernière.
Il n’est pas d’autre Dieu que Dieu. Combats pour lui.»
Et son œil, voilé d’ombre, avait ce morne ennui
D’un vieux aigle forcé d’abandonner son aire.
Il vint à la mosquée à son heure ordinaire,
Appuyé sur Ali le peuple le suivant;
Et l’étendard sacré se déployait au vent.
Là, pâle, il s’écria, se tournant vers la foule;
« Peuple, le jour s’éteint, l’homme passe et s’écroule;
La poussière et la nuit, c’est nous. Dieu seul est grand.
Peuple je suis l’aveugle et suis l’ignorant.
Sans Dieu je serais vil plus que la bête immonde.»
Un sheick lui dit : « Ô chef des vrais croyants ! Le monde,
Sitôt qu’il t’entendit, en ta parole crut;
Le jour où tu naquit une étoile apparut,
Et trois tours du palais de Chosroès tombèrent.»
Lui, reprit : « Sur ma mort, les Anges délibèrent;
L’heure arrive. Ecoutez. Si j’ai de l’un de vous
Mal parlé, qu’il se lève, ô peuple, et devant tous
Qu’il m’insulte et m’outrage avant que je m’échappe,
Si j’ai frappé quelqu’un, que celui-là me frappe.»
Et, tranquille, il tendit aux passants son bâton.
Une vieille, tondant la laine d’un mouton,
Assise sur un seuil, lui cria : «Dieu t’assiste !»
« Il semblait regarder quelque vision triste,
Et songeait ; tout à coup, pensif, il dit : « Voilà,
Vous tous, je suis un mot dans la bouche d’Allah;
Je suis cendre comme homme et feu comme prophète.
J’ai complété d’Issa la lumière imparfaite.
Je suis la force, enfants ; Jésus fut la douceur.
Le soleil a toujours l’aube pour précurseur.
Jésus m’a précédé, mais il n’est pas la Cause.
Il est né d’une Vierge aspirant une rose.
Moi, comme être vivant, retenez bien ceci,
Je ne suis qu’un limon par les vices noirci,
J’ai de tous les péchés subi l’approche étrange,
Ma chair a plus d’affront qu’un chemin n’a de fange,
Et mon corps par le mal est tout déshonoré;
Ô vous tous, je serais bien vite dévoré
Si dans l’obscurité du cercueil solitaire
Chaque faute engendre un ver de terre.
Fils, le damné renaît au fond du froid caveau
Pour être par les vers dévoré de nouveau;
Toujours sa chair revit, jusqu’à ce que la peine,
Finie ouvre à son vol l’immensité sereine.
Fils, je suis le champ vil des sublimes combats,
Tantôt l’homme d’en haut, tantôt l’homme d’en bas,
Et le mal dans ma bouche avec le bien alterne
Comme dans le désert le sable et la citerne;
Ce qui n’empêche pas que je n’aie, ô croyants !
Tenu tête dans l’ombre aux Anges effrayants
Qui voudraient replonger l’homme dans les ténèbres,
J’ai parfois dans mes poings tordu leurs bras funèbres;
Souvent, comme Jacob, j’ai la nuit, pas à pas,
Lutté contre quelqu’un que je ne voyais pas;
Mais les hommes surtout on fait saigner ma vie,
Ils ont jeté sur moi leur haine et leur envie,
Et, comme je sentais en moi la vérité,
Je les ai combattus, mais sans être irrité,
Et, pendant le combat je criais : “laissez faire !
Je suis le seul, nu, sanglant, blessé ; je le préfère.
Qu’ils frappent sur moi tous ! Que tout leur soit permis!
Quand même, se ruant sur moi, mes ennemis
Auraient, pour m’attaquer dans cette voie étroite,
Le soleil à leur gauche et la lune à leur droite,
Ils ne me feraient point reculer !” C’est ainsi
Qu’après avoir lutté quarante ans, me voici
Arrivé sur le bord de la tombe profonde,
Et j’ai devant moi Allah, derrière moi le monde.
Quant à vous qui m’avez dans l’épreuve suivi,
Comme les grecs Hermès et les hébreux Lévi,
Vous avez bien souffert, mais vous verrez l’aurore.
Après la froide nuit, vous verrez l’aube éclore;
Peuple, n’en doutez pas ; celui qui prodigua
Les lions aux ravins du Jebbel-Kronnega,
Les perles à la mer et les astres à l’ombre,
Peut bien donner un peu de joie à l’homme sombre.»
Il ajouta : « Croyez, veillez ; courbez le front.
Ceux qui ne sont ni bons ni mauvais resteront
Sur le mur qui sépare Eden d’avec l’abîme,
Etant trop noirs pour Dieu, mais trop blancs pour le crime;
Presque personne n’est assez pur de péchés
Pour ne pas mériter un châtiment ; tâchez,
En priant, que vos corps touchent partout la terre;
L’enfer ne brûlera dans son fatal mystère
Que ce qui n’aura point touché la cendre, et Dieu
A qui baise la terre obscure, ouvre un ciel bleu;
Soyez hospitaliers ; soyez saints ; soyez justes;
Là-haut sont les fruits purs dans les arbres augustes,
Les chevaux sellés d’or, et, pour fuir aux sept dieux,
Les chars vivants ayant des foudres pour essieux;
Chaque houri, sereine, incorruptible, heureuse,
Habite un pavillon fait d’une perle creuse;
Le gehennam attend les réprouvés ; malheur !
Ils auront des souliers de feu dont la chaleur
Fera bouillir leur tête ainsi qu’une chaudière.
La face des élus sera charmante et fière.»
Il s’arrêta donnant audience à l’espoir.
Puis poursuivant sa marche à pas lents, il reprit:
« Ô vivants ! Je répète à tous que voici l’heure
Où je vais me cacher dans une autre demeure;
Donc, hâtez-vous. Il faut, le moment est venu,
Que je sois dénoncé par ceux qui m’ont connu,
Et que, si j’ai des torts, on me crache au visage.»
La foule s’écartait muette à son passage.
Il se lava la barbe au puits d’Aboufléia.
Un homme réclama trois drachmes, qu’il paya,
Disant : « Mieux vaut payer ici que dans la tombe.»
L’œil du peuple était doux comme un œil de colombe
En le regardant cet homme auguste, son appui;
Tous pleuraient ; quand, plus tard, il fut rentré chez lui,
Beaucoup restèrent là sans fermer la paupière,
Et passèrent la nuit couchés sur une pierre.
Le lendemain matin, voyant l’aube arriver;
« Aboubékre, dit-il, je ne puis me lever,
Tu vas prendre le Livre et faire la prière.»
Et sa femme Aïscha se tenait en arrière;
Il écoutait pendant qu’Aboubékre lisait,
Et souvent à voix basse achevait le verset;
Et l’on pleurait pendant qu’il priait de la sorte.
Et l’Ange de la mort vers le soir à la porte
Apparut, demandant qu’on lui permît d’entrer.
« Qu’il entre.»
On vit alors son regard s’éclairer
De la même clarté qu’au jour de sa naissance;
Et l’Ange lui dit : « Dieu désire ta présence.
— Bien », dit-il. Un frisson sur les tempes courut,
Un souffle ouvrit sa lèvre, et Mahomet mourut.
Victor Hugo
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dimanche, 04 janvier 2009
La France secourue par Gaza
Non, ce titre n'est pas une maladresse d'écriture. Mais le fait de le formuler au moment où l'armée sioniste vient de lancer son opération offensive terrestre contre ce territoire au bout de huit jours de bombardement, ça tient du délire. Au fait, je projetais d'en parler bien avant.
Oui, parfois l'Histoire se répète partiellement ou à l'envers ou les deux à la fois. L'important c'est qu'elle serve de leçon. Je m'explique…
Pendant la disette monétaire en Europe entre 1650 et 1730, qui était due à une baisse de l’or en provenance d’Amérique, la France de l'Ancien Régime, a profité d'un prêt d'argent sans intérêt accordé par Gaza. Rivalisant avec la Grande-Bretagne, la France voulait intensifier ses échanges commerciaux avec l'Orient, Louis XIV (Roi de France) choisit le voyageur et lexicographe français, Chevalier Laurent d'Arvieux (1635-1702) pour le nommer alors Consul d'Alger, puis d'Alep. Ce dernier connaissait bien la région et entretenait avec son cousin M. Bertandié de bonnes relations avec les gouverneurs et commerçants Ottomans et Arabes dont ceux notamment de la Grande Syrie (à cette époque la Grande Syrie comprenait l'actuel Syrie-Liban-Palestine). Et c'est justement de la part du gouverneur de Gaza Hussein Pacha que la France avait pu bénéficier de ce prêt d'argent sans intérêt (le Coran interdit l'intérêt) et aussi de multiples recommandations et de facilités auprès des marchands locaux. Dans ses mémoires, où il parle entre autre de la vie prospère à Gaza, Laurent d'Arvieux relate cette histoire du prêt accordé par l'émir de Gaza à la France. J'ai choisi pour vous un passage (voir image) de ses Mémoires écrit en français préclassique avec des gloses que j'ai mises entre parenthèses:
Voyage de Gaze (Gaza)
J'ay (j'ai) remarqué ci-devant que Hussein Pacha de Gaze (Gaza), avoit (avait) généreusement prêté à la Nation Françoise (Française), une somme considérable sans intérêts, pour payer la grosse avanie que Hassan Aga Gouverneur de Seïde (Sidon) lui avoit (avait) imposée. Le commerce étoit (était) si fort tombé, qu'on fut fort longtemps sans pouvoir lui rendre cette somme, de sorte qu'il fut à la fin obligé d'écrire au Consul qu'il avoit (avait) besoin de son argent, & qu'il souhaitoit (souhaitait) qu'on le lui renvoyât incessamment.
Le Consul se pressa de satisfaire à ce qu'on devoit (devait) à cet obligeant Pacha, & quatre Vaisseaux François (Français) étant venus mouiller en rade, on les fit contribuer au payement de la somme; & quand elle fut prête, on la mit sur des bateaux du Païs (pays), & on l'envoya à Rama (Ramla : ville en Palestine) sous l'escorte du Sieur Antoine Souribe, & de quelques François (Français) qui la devoient (devaient) présenter au Pacha.
Le Sieur Souribe étoit (était) ami particulier de ce Pacha; il lui présenta l'argent, retira l'obligation, & tout se passa avec beaucoup de politesse de part & d'autre.
Le Consul & la Nation s'étant assemblez (assemblés) après le retour du Sieur Souribe, jugèrent qu'il ne suffisoit (suffisait) pas d'avoir payé la somme principale; mais qu'il falloit (fallait) donner au Pacha de Gaze (Gaza) des preuves de la reconnoissance (reconnaissance) qu'on lui avoit (avait) de la générosité extraordinaire, qu'il nous avoit (avait) témoignée en cette occasion. On fit faire un bon nombre de vestes de brocard de Venise de différentes couleurs; on y joignit quelques pièces d'écarlatte (d'écarlate), de satin & de mousseline, du sucre, des bougies & quelques galanteries. On choisit les Sieurs César Ravalli & Jean-Baptiste Campon, pour accompagner le Sieur Souribe, qui fut chargé d'aller lui présenter ces choses de la part du Consul & de la Nation.
Je me joignis à ces trois Députez (Députés) dans le dessein de voir la Palestine, & de faire le voyage par terre… (Mémoires du chevalier d'Arvieux)
Je laisse à mes visiteurs le soin d'apprécier ou non, et chacun à sa façon, cette parabole, à laquelle j'ajoute une autre plus paradoxale:
Sous la plume de Laurent d'Arvieux Gaza s'écrit gaze. Et on sait par ailleurs que la gaze, tissée à présent en France (importée depuis la fin du Moyen Âge) est une espèce d’étoffe dont le nom provient de son lieu de fabrication qui n'est autre que la ville de Gaza elle-même. Et quand on sait aussi que la gaze qui se caractérise par un tissage de fils écartés (voir image) s'emploie entre autre dans la médecine (coton, pansements, compresses) on ne peut que plaindre Gaza du fond de l'âme, qui sous les bombes du Tsahal, ne trouve plus assez de gaze pour protéger les plaies et les blessures de ses enfants.
(9éme jour à Gaza: 470 tués 2400 blessés, et ce avant le bilan de l'offensive terrestre)
RAFRAFI
Cette note est traduite en arabe par son auteur : Le lien ICI
Mise à jour
06/01/2009 15h07
La France débloque une aide humanitaire d'urgence à la Palestine: Paris a proposé une aide d'urgence de trois millions d'euros. Un million d'euros est donné au bureau des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), un million au Programme alimentaire mondial (PAM) et un million à des organisations non-gouvernementales (ONG)
Source Le Figaro
Merci la France. Pourvu que cela arrive vite et à bon port, dès qu'un cessez-le feu s'impose et le Tsahal se retire (RAFRAFI)
Gaza : Attaque d'une école par le Tsahal
Au moins 40 personnes qui s'étaient réfugiées dans une école gérée par l'ONU dans le nord de la bande de Gaza, ont été tuées dans une attaque israélienne dans le secteur. Un appareil israélien a tiré quatre roquettes dans le périmètre de l'école Al-Fakhoura à Jabaliya dans laquelle s'étaient réfugiées des centaines de Palestiniens fuyant les combats. Des dizaines d'entre eux se trouvaient devant l'école lorsque l'attaque israélienne a eu lieu.
(Gaza 11ème jour: 660 tués dont 215 enfants et 89 femmes, et 2950 blessés)
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jeudi, 25 décembre 2008
Fêtes en symbiose
Que ce soit le 25 décembre (selon le calendrier grégorien chez les catholiques, les protestants et certains orthodoxes..) ou le 6 janvier (selon le calendrier romain, chez les arméniens) ou le 7 janvier (selon le calendrier julien chez les coptes et autres orthodoxes) je ne peux que souhaiter une bonne fête de la Nativité de Jésus de Nazareth à tous les chrétiens du monde mais aussi à tous les musulmans pour qui la nativité est aussi un miracle, comme cité dans la sourate de Marie (Mariam, 19ème du Coran).
J'en profite aussi pour souhaiter à tous les musulmans une meilleure année 1430 (le 28 décembre courant serait a priori, le jour de l'an selon le calendrier hégirien lunaire) et à tous les chrétiens (et à tous ceux qui la fêtent) une meilleure année 2009 (1er janvier selon le calendrier chrétien solaire).
RAFRAFI
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lundi, 22 janvier 2007
Adieu l'Abbé
Vous étiez, vous seul dans l'indifférence du froid et du silence, l'incarnation d'une France généreuse et fidèle aux Lumières, d'un Occident universellement humaniste, d'une chrétienté de terrain, juste et combative, d'une Humanité fragile et humble, d'un Homme rêveur et altruiste, d'un message gravé à jamais sur la face de la conscience et de la mauvaise conscience, d'une voix intime, matricielle mais coriace, d'un cri alarmant, incriminant et gênant pour les ténors de la politique-spectacle, du populisme et de la démagogie…
Il n'y a pas de plus humble et de plus simple pour un prêtre qui mettait le droit au toit devant le droit à la foi que de formuler son testament comme suit :
« Sur ma tombe, à la place de fleurs et de couronnes, apportez-moi les listes de milliers de familles, de milliers de petits enfants auxquels vous aurez pu donner les clés d’un vrai logement. »
Adieu l'Abbé et reposez en Paix…
RAFRAFI
Portait de l'Abbé Pierre, source : vdb-animations.
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dimanche, 24 décembre 2006
Jésus al-Masih
En cette fin d'année, le nouvel an coïncidera avec la fête du Sacrifice (d'Abraham) célébrée par les musulmans durant le Pèlerinage à La Mecque... Coïncidence qui hélas devrait être plus heureuse si le monde était plus sage, plus juste et clairvoyant.
M'inspirant de l'entête du blog de mon ami MG où figure la citation suivante de Pierre Desproges "Judaïsme: Religion des juifs, fondée sur la croyance en un Dieu unique, ce qui la distingue de la religion chrétienne, qui s'appuie sur la foi en un seul Dieu, et plus encore de la religion musulmane, résolument monothéiste."; je me trouve tenté de commémorer la nativité de Jésus-Christ, célébrée demain; non pas par le rituel de Noël; mais plutôt par ce que dit le Coran à ce sujet.
Deux Sourates relatent la Nativité comme suit :
Du seizième au trente cinquième verset de la Sourate intitulée Marie (Mariam), que je considère du point de vue rhétorique arabe, comme une des plus belles Sourates, on lit:
16. Mentionne, dans le Livre (le Coran), Marie, quand elle se retira de sa famille et alla du côté de l'est du temple.
17. Elle se couvrit d'un voile qui la déroba à leurs regards. Nous lui envoyâmes Notre Esprit (Gabriel), qui se présenta à elle sous la forme d'un homme parfait.
18. Elle dit : "Je me réfugie contre toi auprès du Tout Miséricordieux. Si tu es pieux, [ne m'approche point]. 19. Il dit : "Je suis en fait un Messager de ton Seigneur pour te faire don d'un fils pur".
20. Elle dit : "Comment aurais-je un fils, quand aucun homme ne m'a touchée, et je suis encore vierge ? "
21. Il dit : " Il en sera ainsi, ton Seigneur a dit : Ceci est facile pour moi. Ton enfant sera notre signe devant les hommes et la preuve de notre miséricorde. L'arrêt est prononcé ". (Selon les musulmans l'ange Gabriel est également le symbole du Saint-Esprit)
22. Elle devient donc enceinte [de l'enfant], et elle se retira avec lui en un lieu éloigné.
23. Puis les douleurs de l'enfantement l'amenèrent au tronc du palmier, et elle dit : "Malheur à moi ! Que je fusse morte avant cet instant ! Et que je fusse totalement oubliée!"
24. Alors, il l'appela d'au-dessous d'elle, [lui disant :] "Ne t'afflige pas. Ton Seigneur a placé à tes pieds une source.
25. Secoue vers toi le tronc du palmier : il fera tomber sur toi des dattes fraîches et mûres.
26. Mange donc et bois et que ton œil se réjouisse ! Si tu vois quelqu'un d'entre les humains, dis [lui:] "Assurément, j'ai voué un jeûne au Tout Miséricordieux : je ne parlerai donc aujourd'hui à aucun être humain".
27. Puis elle vint auprès des siens en le portant [le bébé]. Ils dirent : "O Marie, tu as fait une chose monstrueuse!
28. Sœur de Haroun, ton père n'était pas un homme de mal et ta mère n'était pas une prostituée".
29. Elle fit alors un signe vers lui [le bébé]. Ils dirent : "Comment parlerions-nous à un bébé au berceau ? "
30. Mais [le bébé] dit : "Je suis vraiment le serviteur d'Allah. Il m'a donné le Livre et m'a désigné Prophète.
31. Où que je sois, Il m'a rendu béni ; et Il m'a recommandé, tant que je vivrai, la prière et l'aumône (la Zakat) ;
32. Et la bonté envers ma mère. Il ne m'a fait ni violent ni malheureux.
33. Et que la paix soit sur moi le jour où je naquis, le jour où je mourrai, et le jour où je serai ressuscité vivant".
34. Tel est Issa (Jésus), fils de Marie : parole de vérité, dont ils doutent.
35. Il ne convient pas à Allah de S'attribuer un fils. Gloire et Pureté à Lui ! Quand Il décide d'une chose, Il dit seulement : "Sois ! " et elle est.
Du quarante-deuxième au quarante-huitième verset de la Sourate intitulée la famille d'IMRAM (al- Omrane), ont lit :
42. (Rappelle-toi) quand les Anges dirent : "O Marie, certes Dieu t'a choisie et t'a rendue exempte de toute souillure, il t'a élue parmi toutes les femmes de l'univers
43. "O Marie Sois pieuse envers Ton Seigneur, prosterne-toi, et incline-toi avec ceux qui s'inclinent".
44. - Ce sont là des nouvelles de l'Inconnaissable que Nous te révélons. Car tu n'étais pas là lorsqu'ils jetaient leurs calames pour décider qui se chargerait de Marie ! Tu n'étais pas là non plus lorsqu'ils se disputaient.
45. (Rappelle-toi,) quand les Anges dirent : "O Marie, voilà qu'Allah t'annonce une parole de Sa part : son nom sera "al-Masih" " LE MESSIE ", fils de Marie, illustre ici-bas comme dans l'au-delà, et l'un des rapprochés d'Allah".
46. Il parlera aux humains, dans le berceau et en son âge mûr et il sera du nombre des justes ".
47. - Elle dit : "Seigneur ! Comment aurais-je un enfant, alors qu'aucun homme ne m'a touchée ? " - "C'est ainsi ! " reprit l'ange. Allah crée ce qu'Il veut. Quand Il décide d'une chose, Il lui dit seulement : "Sois" ; et elle est aussitôt.
48. "Et (Allah) lui enseignera l'écriture, la sagesse, la Thora (le Pentateuque) et l'Évangile.
Une seule conclusion que je tire de ce double message islamo-chrétien : Un vrai chrétien ne doit pas être antimusulman, ainsi qu'un vrai musulman ne peut pas être antichrétien.
J'en profite, par ailleurs, pour souhaiter une joyeuse fête de Noël : Tout d'abord, à tous les chrétiens palestiniens, descendants des premiers chrétiens de l'histoire humaine. Sachant que Bethléem est toujours sous l'occupation israélienne et assiégée par le mur de l'apartheid, ainsi les petits anges palestiniens n'ont pas droit de fêter Noël comme ils le souhaitent. Mais heureusement que Sa Béatitude Mgr Michel Sabbah, Patriarche latin de Jérusalem (depuis 1987) et premier arabe palestinien à avoir été nommé à cet ordre, arrive comme même à franchir ce mur de la honte pour apporter la joie aux enfants palestiniens et célébrer la messe dans l'Église de la Nativité.
Mes vœux vont ensuite à tous les chrétiens arabes ainsi qu'aux chrétiens de toutes les églises du monde, notamment celles qui prêchent la paix et la fraternité humaine ; enfin à tous les musulmans pour qui "Le Messie Jésus, fils de Marie, n'est qu'un Messager d'Allah, Sa parole qu'Il envoya à Marie, et un souffle (de vie) venant de Lui" (Sourate: Les Femmes, verset: 171). Bref à tous ceux qui, d'une façon ou d'une autre, transforment leur acquis spirituel quel qu'il soit, en un message d'espoir et de partage.
RAFRAFI
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