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jeudi, 04 mars 2010

Le labyrinthe

Breytenbach.jpgJe continue de reproduire, de temps à autre, une des réponses à la question «Pourquoi écrivez-vous?» posée (en mars 1985) par le journal Libération à 400 écrivains de par le monde. J’avais précédemment réservé deux notes, une, à la réponse du poète palestinien Mahmoud Darwich à l’occasion de sa mort, et l'autre à l’écrivain mexicain Juan RULFO, mort en 1986. Aujourd’hui, je vous propose celle de l'écrivain Sud-Africain, Breyten Breytenbach.

Né en 1939 dans la province du Cap, Breytenbach s'est d'abord fait connaître par sa peinture, puis par des poèmes : Confession véridique d’un terroriste albinos (The True Confessions of an Albino Terrorist, 1983), récit de son emprisonnement pour faits de résistance, a eu un large retentissement international, traduit de l'anglais par Jean Guiloineau, Stock, « Nouveau cabinet cosmopolite », 1984. Voici sa réponse:

J'écris: et l'écriture est un sens, une décodification possible de l'environnement, une symbiose avec ce qui est autre, un arrangement à l'amiable avec la matière.

C'est une cavale : la voie vers le labyrinthe, le labyrinthe-même, la description du labyrinthe et par-là le fil qui nullifie le labyrinthe. On écrit pour se mette en mesure d'inventer un je capable d'être la transaction de survie et de multiplication des paroles; pour façonner une vérité; pour ériger des châteaux de sable contre le déferlant silence de la mer; pour trouver le coquillage de l'amnésie.

Enceint d'encre (comme la mer) j'écris parce que l'écriture est un jeu futile et primitif, mais également parce qu'elle est conduite de conscience structurant la conscience, une métamorphose, une communion de la lutte éternelle pour la justice. Finalement, pour réaliser que toute vie est mort vécue et la mort sémiotiquement vivante; et de mériter enfin ce silence sécrété mot à mot. (Breyten Breytenbach)


RAFRAFI

21:43 Publié dans Pensée | Lien permanent | Commentaires (1) |  Facebook | |