lundi, 24 novembre 2008
Pourquoi…
Voici presqu'un quart de siècle (mars 1985) le journal Libération publia un numéro hors série intitulé "Pourquoi écrivez-vous?". Question posée à 400 écrivains de par le monde (80 pays en 28 langues différentes). De S. Beckett à G. G. Marquez, de J.-L. Borges à N. Mahfoud, de S. Rushdie à B. Breytenbach, de G. Simenon à M. Dib, de M. Duras à W. Burroughs, en passant par tant d'autres, plus ou moins connus, mais non moins habiles. Chacun d'eux a répondu librement et à sa façon. Depuis lors, je conservais ce numéro jalousement. C'est une mine d'or littéraire que j’ai envie de vous faire partager, du moins partiellement. J'ai repéré quelques réponses que j’estime parmi les plus intéressantes, sans tenir compte de la notoriété de l'écrivain. Je réserverai sporadiquement une note sur ce blog à une des réponses choisies. Entre très courtes et plus ou moins longues ces réponses indiquent comment est conçu l'acte d'écrire par ces écrivains.
J'ai préféré commencer par celle de Mahmoud DARWICH (voir lien et photo, plus bas). Et ce pour trois raisons: Pour rendre hommage à ce grand poète et écrivain palestinien qui nous a quitté l’été dernier. Ensuite, parce que j'ai eu l’occasion de le connaître de très près (en 1978 à Damas, puis en 1982 à Tunis). Il m'a alors confié la tâche de fournir à sa revue littéraire Al-Karmel, qu'il dirigeait, des entretiens avec des écrivains français. Étant le premier à avoir traduit la poésie de Darwich (Voir mes versions), j'en ai profité à l'époque, pour faire connaître la poésie palestinienne à ces écrivains, dont à titre d'exemple, le poète, penseur et ami Jean Pierre Faye. Emu par cette poésie, ce dernier lui avait consacré un numéro spécial de sa revue CHANGE. Enfin, parce que l'état de siège (blocus), un des principaux thèmes de la poésie Darwichienne, ne cesse de s'imposer, étant donné l'interminable blocus que vit son peuple palestinien. Le tout dernier épisode est le renforcement de ce blocus autour de Gaza depuis trois semaines. Privation d'électricité, de fuel, d'eau potable, de céréales, de lait, de médicament, et même de l’oxygène pour les malades dans les hôpitaux, sans parler du primordial, à savoir la liberté; Bref, Gaza est devenue selon la journaliste Lauren Booth, (la belle-sœur de Tony Blair) le plus grand camp de concentration du monde. La population de Gaza (un million et demi au bord de la famine) dont 61% sont des enfants de moins de 15 ans (60% d'eux souffrent déjà de malnutrition), endure des souffrances de toutes sortes (260 personnes sont mortes soit par empêchement d’aller se faire soigner à l’étranger, soit par manque de médicaments).
Condamner à une mort lente un peuple pour avoir choisi d'être gouverné par telle ou telle mouvance, n'est-ce pas là une punition collective, donc un crime de guerre ou encore un crime contre l’humanité?
A cet égard, J’ACCUSE les responsables de ce crime et leurs complices, à commencer respectivement par l’État Sioniste de Tel Aviv, les "Pétainistes" de Ramallah, les deux gouvernements Égyptien de Charm Al Cheikh et Transjordanien d’Amman, le fournisseur du pétrole à Riyad, surnommé le Serviteur des Lieux Saints, ainsi que tous ceux qui pratiquent la politique de l’autruche parmi les élites politique et intellectuelle arabes. Je salue, par contre; les organisateurs occidentaux (députés européens, militants des droits de l'homme, journalistes...) qui ont réussi par la mer à briser symboliquement ce blocus en prenant le risque de se rendre à Gaza à bord de petits bateaux.
RAFRAFI
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MESSAGE: Par solidarité avec GAZA et contre le blocus une MANIFESTATION sera organisée, SAMEDI 6 DÉCEMBRE 2008 / DÉPART 15 HEURES / METRO DENFERT ROCHEREAU JUSQU’A L’INSTITUT DU MONDE ARABE.
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Pour télécharger le texte de Darwich.
19:37 Publié dans Pensée | Lien permanent | Commentaires (3) | Facebook | |