Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jeudi, 17 juin 2010

Déceptions sionistes

100529072218_free_gaza_movement__226x170_nocredit.jpgJuste quelques mois avant le récent assaut meurtrier des forces armées israéliennes contre le navire humanitaire turc dans les eaux internationales, quatre amères confessions publiques venues de quatre personnalités israéliennes, ont été publiées et qui démontrent bien cette tendance agressive d’un Etat foncièrement belliqueux.

La première confession qui sert parfaitement de témoignage éloquent a été faite le 30 janvier dernier par un certain Dove Jeremiah, dans une missive que ce dernier avait envoyée à un grand nombre de ses amis et de ses connaissances. Âgé de quatre-vingt quinze ans, Dove Jeremiah, sioniste chevronné, avait obtenu le grade de colonel dans l'armée israélienne. Dans cette lettre que l’écrivain et journaliste Uri Avnery a tout de suite publiée, on lit:

« Moi, Dove Jeremiah, juif israélien, ayant labouré les champs d'Israël, planté des arbres, construit des maisons et vu mon sang couler dans la bataille de la création d'Israël en 1948, je déclare que je renonce à ma foi dans le sionisme qui, à mon avis, a échoué. À partir de maintenant, je ne serai plus partisan de l'Etat fasciste juif ni de son idéologie ni de sa vision toquée. Je ne chanterai plus l'hymne national israélien ; je n'aurai plus du respect sauf pour le sang innocent qui coule des deux côtés. Le cœur brisé, je vois Israël s'avancer lentement vers le suicide ; je déplore les trois générations de ma famille à qui j'avais donné vie et dont j'avais pris soin. Je ne peux pas pardonner à Israël son racisme, ni son vol des terres et des sources d'eau, ni son traitement inhumain infligé aux malades et aux femmes enceintes, ni son engluage immensurable dans le sang en particulier dans celui des enfants.»

100531095313vmB6.jpg

 

Dans sa réponse à la lettre de Dove Jeremiah, le même écrivain Uri Avnery, a, de son côté, rendu un témoignage presque similaire à celui de son ami Jeremiah où il dénonce les crimes perpétrés par Israël au vu et au su du monde entier ; Il dit entre autres : « Il fut un temps où nous étions très fiers de nous présenter n'importe où dans le monde en disant : "Nous, les Israéliens". Personne ne peut plus le faire maintenant. Le nom d'Israël est à présent vautré dans la boue. De nombreux Israéliens évitent de parler en hébreu dans les différentes villes étrangères.»

La troisième confession sort de la bouche de Hayon Meir, juif de 86 ans, professeur de physique à la retraite. Il avait passé dix mois en se cachant des Nazis aux Pays-Bas ; jusqu'à son arrestation en 1944 et sa déportation vers le camp de concentration nazi d'Auschwitz où il a été torturé pendant onze mois, jusqu’au jour de la libération d'Auschwitz en 1945. Farouche opposant au sionisme et partisan des droits des Palestiniens, Hayon Meir refuse d’appeler l'armée israélienne une armée, mais une force d'occupation et d'oppression. Au cours d’une conférence de presse qu’il a donnée au mois de janvier dernier, il se révolte lorsqu’on l'interroge sur le problème palestinien : « N’utilisez pas, dit-il, la terminologie israélienne, c’est plutôt une tragédie ou une catastrophe palestinienne.» Lorsque quelqu’un dans l'assistance lui a manifesté sa sympathie pour sa détention et la torture qu’il avait subies à Auschwitz, il répondit, furieux : «Si vous êtes intéressés par mon endurance ne vous attardez pas sur le passé, faites quelque chose pour les Palestiniens». Selon ce même Hayon Meir, la devise du monde était après Auschwitz «Never Again» (plus jamais ça), mais ce que les forces d'occupation israéliennes font contre les Palestiniens est similaire à ce que les nazis ont fait ; peut-être pas avec la même ampleur, mais les méthodes sont les mêmes. « Tout Israélien, ajoute-il, qui ne proteste pas contre les atrocités de son gouvernement criminel, est impliqué, indirectement dans cette agression barbare.»

Quant au quatrième témoignage, il vient d’une personne plus jeune. C’est Avindav Begin, écrivain et petit-fils de l'ancien premier ministre israélien Menahem Begin et fils de l'actuel ministre dans le gouvernement de Netanyahu, Benny Begin, du parti Likoud, qui dans une longue interview a confié en février dernier, sa confession au journal israélien Yediot Aharonot. Il révèle son refus de se lever quand il entend l'hymne national israélien (Hatikva), qu’il ne se considère ni comme un Juif, ni comme un sioniste, et qu’il ne croit pas que son grand-père (Menahem) aurait conclu une paix réelle avec l'Egypte, n’accepte pas de suivre la voie de son père, et ne brandit pas le drapeau d'Israël. Il n’hésite pas non plus d’aller à des manifestations contre le mur d’apartheid au village palestinien de Bil'in, et ne craint pas, après la publication de cette entrevue avec lui, que l’on lui lance, selon son expression, des œufs pourris.

Dans cette même interview, le jeune Begin n’hésite pas à dire : « Dans nos veines, à nous tous, coule un sang de tueurs.» Et s’il éprouve de la peine pour les quelques 700 personnes tuées durant la guerre de 1982 contre le Liban (guerre déclarée par Israël que gouvernait à l’époque son grand-père), il rectifie en précisant : « Ce ne sont pas sept cents, mais trente mille morts entre Libanais et Palestiniens, dont la plupart non armés. Des morts pour rien. Ils ne peuvent pas être comparés à des soldats israéliens, parce qu’il s’agit ici de gens qui n’ont jamais fait de guerre. Je suis effrayé par le fait que des gens tirent des coups de feu sur eux-mêmes et sur leurs enfants alors qu’ils imaginent les tirer sur d’autres. Je pense que toutes les guerres n'ont pas à avoir lieu, y compris la guerre de Yom Kippour (la guerre d'Octobre 1973).»

12520100531160011.jpgIl n’y a rien à ajouter sauf peut-être, que ces confessions avaient mis trop de temps avant de sortir de la bouche de ces mêmes témoins qui sont sensés avoir vécu de très près le drame palestinien durant plus de six décennies déjà.

RAFRAFI

20:12 Publié dans actu | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |