mardi, 09 août 2016
Mahmoud Darwich
À la mémoire de #Mahmoud_Darwich, mort le 9/8/2008, je vous propose ma traduction de son fameux poème AHMAD AL ZAATAR.
À lire ICI
RAFRAFI
22:56 Publié dans Art, Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
dimanche, 15 mai 2016
Yusuf de l'Égypte poétique
Une certaine «parenté» poétique me lie à ce chantre des nuits, du clair-obscur et des passions patriotiques. Ce quadragénaire d'un visage joliment enfantin et d'une âme aussi mature que celle d'un soufi, ce mélomane discrètement musicien, s'appelle Abdul Rahman Yusuf, poète égyptien de langue arabe, courageusement engagé dans le mouvement révolutionnaire depuis déjà l'époque de l'ancien président H. Moubarak, jusqu'à être qualifié de «Poète de la Révolution» (Révolution du 25 janvier 2011).
Plongé dans la poésie de Yusuf, je découvre chez ce poète une double maîtrise de deux formes poétiques, une, nettement classique avec un contenu souvent moderne, et une autre, moderne avec un contenu rarement classique. Je dirais, une sorte de poésie trans-temporelle, à la fois fidèle et rebelle.
De ses deux recueils intitulés:
Élégie d'une femme qui ne meurt pas
et
Chagrin improvisé
J'ai traduit pour vous les extraits suivants:
Élégie d'une femme qui ne meurt pas
Je me félicite encore que tu sois ma mère
Je me félicite encore que tu n'aies pas apprécié ton départ
Et que, lorsque je te complaignais
tu n'as pas apprécié ma complainte…
C'est alors, quand tu as quitté ce monde
que j'ai complaint toutes les femmes!Regarde devant toi
Que vois-tu?
L'homme ou la femme?
Ou la terre qui n'a pas remarqué le passage des armées foulant le silence de son sol?
Elle ne l'a pas remarqué parce que ça ne lui fait pas peur des armées
Elle s'est habituée à leur passage
Avant l'armée, mille autres armées sont passées portant des tenues vertes
et des états-majors arborant des médailles d'excellence
Tous ceux qui sont passés, l'ont fait sous leur couleur
Mais sont devenus couleur du jaunissement de son sol...
Regarde alors devant toi, résigné et modeste
Ce sol c'est des cercueils...
Ce sol c'est des armées...Je cherche à comprendre mon ennemi
Je cherche à comprendre mon ennemi...
Face aux balles de plomb, nous deux, sommes pareils...
Qu'est-ce qui distingue cet ennemi donc?
Est-ce sa façon de chanter?
Est-ce sa façon d'enfiler le ciel?
Est-ce sa façon d'être arrogant tout en traînant son manteau?
Je cherche à comprendre mon ennemi...
- Je ne suis pas d'esprit épais-
Je ne braque pas sur mon ennemi des milliers de caméras
jour et nuit ...Chagrin improvisé
La nuit est sombre...
les jours s'y étendent...
les années s'y arrondissent...
La nuit est comme une maison sans fenêtres...
Elle dispose d'une porte qui ne s'ouvre qu'au chant du coq...!.. La nuit est lueur...
Elle peut orienter ceux qui ont perdu leur chemin...
La lumière est comme une vaste mer
derrière l'obscurité d'un détroit...!
Dans la noirceur de la matrice de la mère je suis passé par une obscurité de plusieurs mois
J'ai traversé le détroit des ténèbres vers la lumière...
La mort est comme une mer d'obscurité sans compagnon...
La vie de l'un pour cette mer sombre
est la lumière d'un détroit...
Est-ce que Dieu a créé la nuit pour nous rappeler la noirceur des matrices?
comme si c'était un entrainement sur un chemin de passage...
afin d'épargner à une personne enterrée de se sentir sombrement dépaysée...?!Abdul Rahman Yusuf
Traduit par
RAFRAFI
01:05 Publié dans Art, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
vendredi, 29 avril 2016
Tweets poétiques
Je vous propose ci-après une traduction en français faite par Hédia Dridi, d'un florilège de mes tweets sur la poésie, écrits en arabe sur mon compte twitter (@rafrafi_med), et auparavant republiés (en arabe) sur ce blog dans une note intitulée : Poésie gazouillée
------
Le temps de la narration est parallèle à celui de son lecteur;
Le temps de la poésie est, soit gravé dans le temps de son lecteur, soit croisé.
***
Dans mon sang, la poésie est entre oxygène et fer.
Quand j’étouffe, elle s’oxyde, et quand je m’énerve, elle rougit. Sous la tension, elle souffre; par la blessure, elle saigne et de sucre elle se nourrit. Le cœur est sa cuisine, le cerveau est son salon.
***
Dans la douleur, je me tourne vers la poésie, quémandant son renfort.
Dans la joie j’en reviens couché sur son écume.
***
La poésie est le point d'intersection d’expériences, de connaissances, d’arts, de mythes et de folies, ainsi se doit-elle, donc, être ou ne pas être.
***
Si l'on imaginait les arts, dans leur diversité: musique, danse, peinture, sculpture, narration, théâtre, cinéma, etc., comme clientèle d’un restaurant, l’art poétique serait le propriétaire du restaurant, son chef cuisinier et son serveur.
***
Les rites de la lecture :
Dans la narration, je cherche du poétique;
Dans la science, je cherche du philosophique;
Dans la philosophie, je cherche tout;
Mais, dans la Poésie je ne cherche rien, je trouve ou je ne trouve pas.
***
Le Narcisse de la poésie est transparent et non pas blanc comme la mort. Ainsi est-il imperceptible par nos sens, perceptible par le silence.
***
Dualité :
La pensée te salue ou te gifle..
La poésie ne point que pour t’étreindre.
***
Dans la fragilité du poète réside la force de la poésie..
La fragilité du poète est le ciment du monde qui ne cesse de s'effondrer.
***
La poésie se refuse de me rendre visite qu’en habit somptueux, comme un Roi qui aime son peuple. Elle s’introduit dans ma pauvre cabane, et je ne trouve rien de bien séant à lui offrir que mon alphabet.
***
La poésie est ma route sans feuille de route, menant à je ne sais ni ne saurais ni ne voudrais savoir où.
***
Dans ce monde, le rapport du poétique au prosaïque, est comparable au rapport des gaz rares à l'azote; sachant que ces gaz rares sont les plus purs, les plus légers et les plus élevés dans l'atmosphère.
***
L'alchimie de la poésie:
introspection de mystique
+ doute de philosophe
+ délire de fou
+ douceur d’amant
+ étonnement d’enfant
-----------------
= Un concentré de poète
***
La poésie est le lait du commencement et la croix de la fin.
***
En poésie, ne cherchez ni idée ni moralité ni information ni conseil... car, à l'instar de la passion, la poésie est comme l'eau, faite pour s'en désaltérer, s'y baigner ou.. s'y noyer.
***
La poésie est le chemin le plus herbé entre deux solitudes arides.
***
Par la poésie le verbe se feuille dans l'arbre de la langue, et le poème tombe comme une pomme sous l'effet de la pesanteur du cœur.
***
Les mots de poésie sont des cellules-souches dans le corps du langage.
***
Parler de poésie c’est comme parler d’amour.. c'est délicieux et fugace tel la galopade d'un enfant dans un jardin.
***
Quand vous lisez de la poésie, n'y cherchez pas une idée, une moralité ou une information;
Si la poésie ne contenait que cela, elle ne serait pas de la poésie mais de la prose;
Comme tous les arts, la poésie est source d'émerveillement, d'excitation et de plaisir.
***
Si on mélangeait la poésie avec l'idéologie
la primauté serait pour cette dernière;
Tout comme en battant un blanc d'œuf avec son jaune
on obtient un mélange jaunâtre.
-------
Traduction de l'arabe par Hédia Dridi
RAFRAFI
23:01 Publié dans Art, Blog, Pensée | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
lundi, 21 mars 2016
Poésie gazouillée
Pour la #JourneeMondialeDeLaPoesie je consacre cette note à un florilège de tweets en arabe que j'ai écrits sur la poésie (@rafrafi_med):
تغريدات الشعر
#يوم_الشعر_العالمي
هنا بعض من تغريداتي عن الشّعر على مدى ثلاث سنوات مضت:
***
زمنُ السَّرد مُوازٍ لِزمن قارئهِ؛
زمنُ الشِّعر إمّا محفورٌ في زمن قارئهِ أو متصالبٌ معه.
***
الشعر في دمي بين الأكسجين والحديد. حين اختنق يتأكسد وحين أغضب يحمر، يتأذى من الضغط، ينزف مع الجرح ويقتات من السكر. القلب مطبخه والمخ صالونه.
***
بالألم أذهبُ إلى الشِّعر مُتوسِّلاً مَدَدَهُ، بالفرح أعود من الشّعر مُتوسّدا زَبَدَهُ.
***
الشّعر هو نقطة تقاطع التجارب والمعارف والفنون والخرافات والجنون، أو هكذا مفترضا أن يكون أو لا يكون.
***
إذا تخيّلنا الفنون على اختلافها من موسيقى ورقص ورسم ونحت وسرد ومسرح وسينما... الخ، زبائنَ في مطعم، فإن الشِّعر هو صاحب المطعم وطبّاخه ونادله.
***
طقوس_القراءة
أقرأ سرداً، فأبحث فيه عن الشِّعر؛
عِلماً، أبحث فيه عن فلسفة؛
فلسفة، أبحث فيها عن كل شيء؛
لكن حين أقرأ شعرا لا أبحث..أجد أو لا أجد.
***
نَرْجَسُ الشِّعر شفّاف وليس أبيض مثل الموت.. لهذا لا نُدرِكه بِحواسِّنا.. نُدرِكه بالصّمت.
***
ثنائيات:
الفِكْرُ يُصافِحك أو يَصْفعك.. الشِّعر لا يَظْهَر إلاّ لِكي يُعانِقَك.
***
أقول
في هشاشةِ الشّاعر قوّة الشِّعر
هشاشةُ الشّاعر إسمنت العالَم الذي لا يكفُّ عن الانهيار.
***
يأبى الشِّعر إلاّ أن يأتيني ضَيْفاً بثوبٍ فاخر، كملِكٍ يُحِبّ شَعْبه، مُتسلّلا إلى كوخيَ الفقير ولا أجد شيئا لائقا أقدّمُه له سوى أبجديتي.
***
أقول
الشِّعر طريقي بلا خارطة إلى حيث لا أدري، ولن أدري.. ولا أرغب في أن أدري.
***
أقول
أعْذبُ الشِّعْرِ، أقْرَبُهُ... إليك.
***
نسبة كلام الشِّعر إلى كلام النثر في هذا العالم هي مثل نسبة الغازات النادرة إلى غاز الآزوت، وهي الغازات الأنقى والأخف والأكثر ارتفاعا في الجو.
***
كيمياء الشِّعر:
استبطان مُتصوّف
+ حيرة فيلسوف
+ هذيان مَجنون
+ نعومة عاشق
+ دهشة طِفل
------------
= عُصارة شاعر
***
الشِّعر حليب البداية وصليب النهاية.
***
لا تبحث في الشِّعر عن فكرة أو حكمة أو معلومة أو نصيحة.. لأنّ الشِّعر كما العشق، هما مثل الماء، جُعِلا فقط للارتواء أو للسباحة أو.. للغرق.
***
والشعر أيضا هو ما كان وزْنُهُ ريشةً، ورَوِيُّهُ مِنقاراً، وبحرُهُ ما يراه النَّوْرَسُ.
***
الشعر أَعْشَبُ طريقٍ بين عُزلتيْن قاحلتيْن.
***
بالشعر يورِق الكلامُ في شجرة اللغة، وتَسقط القصيدة تفاحةً بفعلِ جاذبية القلب.
***
كلمات الشعر خلايا جِذعية في جسد اللغة.
***
الحديث عن الشعر كالحديث عن العشق.. لذيذ ومُنفلت مِثل ركْضِ صبيٍ في حديقة.
***
وأنت تقرأ شعراً لا تبحث فيه عن فكرة أو موعظة أو معلومة،
لو احتوى سوى ذلك، لما كان شعرا بل نثرا؛
الشعر، وكباقي الفنون،ينبوع دهشة وانفعال ومتعة.
***
أقول
إذا مزجتَ الشِّعر بالإيديولوجية
فالغلبة ستكون لهذه الأخيرة
تماما مثلما تَخلط بياضَ البيْضة مع صَفارِها
النتيجة ستكون خليطاً مُصْفرًّا.
***
اللغة عانس ما لمْ تتزوّج الشِّعر.
RAFRAFI
@rafrafi_med
14:06 Publié dans actu, Art, En arabe, Pensée | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
dimanche, 06 décembre 2015
Edwar al-Kharrat, inédit
حوار أدبي مع الروائي المصري
إدوارد خراط
صاحب "حيطان عالية"
أجرى الحوار: محمد الرفرافي
تونس، مؤتمر الأدباء العرب، 1973
إدوارد خراط قصاص مصري، خريج حقوق من جامعة الإسكندرية، يعمل كأمين عام مساعد في منظمة تضامن الشعوب الأفروآسيوية وأمين عام مساعد لاتحاد الكتاب الأفروآسيويين ونائب رئيس تحرير مجلة "لوتس".
لهذا الأديب مجموعتان قصصيتان:
- حيطان عالية، صدرت سنة 1958
- ساعات الكبرياء، صدرت سنة 1973
كما ترجم 40 كتابا غرْبيا.
في لقاء مع الأدبي المصري أثناء فعاليات مؤتمر الأدباء العرب في دورة تونس 1973، سألته عن الخلفية الفكرية لجيل المثقفين الجدد في مصر فأجابني الخراط:
-"يمكن للمرء أن يتلمس بدايات هذا الجيل الذي نطلق عليه جيل الشباب أو موجة الأدب الشاب منذ ستينات هذا القرن وهو بطبيعة الحال نتاج الظروف الاجتماعية والسياسية والحضارية بصفة عامة التي بلغت ذروتها في تلك الحقبة التي تتسم بقدر كبير من التعقيد والكثافة بحيث نكتفي بمجرد الإيماء إلى مقوماتها في تطور الوضع العربي بصفة عامة وليس بحاجة إلى تعريف. ولكن المهم على الصعيد الأدبي والجدير بالتخصيص نوعا ما هو أن هذا الجيل ينحدر من أصلاب جيل الواقعية الأول الذي يقف في قمتها نجيب محفوظ ويوسف إدريس ومحمد شكري عياد وغيرهم... ولكنه في الوقت نفسه تطور ونمو يحمل بذرة الأصل وثمرة النقيض في وقت ما لهذا الجيل بمعنى أنه وإن كان قد استقى من التراث الأدبي بأعراقه البعيدة والقريبة على السواء، إلا أنه يدخل عليها تجديدا هاما. فهو يضم إليها أيضا ما تمثله من المناخ الحضاري العالمي كله ومن انعكاسات وإضافات الأدب والفكر العربي والى هذا المناخ الذي يجمع بين الواقعية واللاواقعية ويؤمن بالمؤثرات الاجتماعية لكنه يطمع إلى ماورائها في داخل الإنسان ذاته وغني عن القول بالطبع أنه لا يمكن الفصل بين الداخل والخارج في نهاية الأمر وأن الحاجز بين الذاتي والموضوعي حاجز وهمي بل عله حاجز من صنع منطلق رجعي وفي هذا السياق يمكن أن نجد تأثيرات لكتاب مثل "فرانز كافكا" و"فرجينيا وولف" و"جيمس جويس" في مرحلة ثم كتاب مثل "سارتر" و"كامو" في مرحلة أخرى ولكتاب مثل "آلان روب-غرييه" و"ميشال بيتور" و"ناتالي ساروت" في مرحلة أخيرة بالإضافة إلى نظريات وآراء منظرين مثل "جروج لوكاتش" و"ارنست فيشر". هذا المناخ كله بما يجيش في تيارات متضادة ومتكاملة كان له أثره المباشر أحيانا وغير المباشر أحيانا أخرى على هذا الجيل من الكتاب ولكننا في هذا السياق لا يمكن أن نغفل صدمة الواقع الذي عاشه ويعيشه هذا الجيل وردود فعلهم الذاتية بإزائه وانشقاقهم عنه وتمردهم عليه وارتباطهم به سلبا وإيجابا فعلا وتفاعلا"
سألته عن الوجوه الأدبية الجديدة الواعدة في مصر، فقال الخراط:
-" ليس من الغريب على القارئ أسماء مثل سليمان فياض وأبو المعاطي أبو النجا في جيل المتوسط ثم أسماء من الجيل الجديد مثل عبد الحكيم قاسم وإبراهيم أصلاف ويحيى الطاهر عبد الله وجمال الغيطاني وغيرهم.. بالإضافة إلى جيل سابق على هؤلاء وأظنهم ما زالوا يسهمون بالجديد شكلا ومضمونا."
سألته: ما هي الهموم الفنية والتاريخية التي تواجهك في تجربتك الكتابية؟
فأجابني الخراط:
- " منذ الخمسينات عندما بدأتُ مغامرة كتابة "حيطان عالية" وأظن أنه يحق لي في النهاية أن أسميها مغامرة كما يتضح لك وجدت نفسي مدفوعا بحس جاد بالتطور بل التثوير المستمر الذي نجتازه جميعا في هذه الحقبة على الصعيد الحضاري المركب وبالأخص منه الصعيد الأدبي وجدت عملي يواجه سلسلة متشابكة من المشاكل منها مشكلة اللغة ثم مشكلة البنيان الفني ثم مشكلة الحس المعاصر ثم مشكلة الخلفية والركيزة الاجتماعية أي إذا شئنا التعبير بقدر كبير حدا من التبسيط: مشكلة الوعي الداخلي والعالم الخارجي. وكان محور هذه المشكلة هو العثور على الصيغة التي تجد نوعا من التناسق الحرج الذي لا ينتهي أبدا إلى الاستقرار بين شقي هذه المعادلة ولنقل من البداية أنه لم يكن عندي ثمة بحث متعمد وعقلاني صرف كما أنه لم يكن عندي انسياق عفوي وسلبي لضغوط شقي المعادلة أي أن عملية الخلق الفني كانت عملية تلقائية تتكشف في سياق الخلق نفسه فتتبدى لها يقينية ما كأنها كانت قائمة منذ البداية، ولنعد الى البداية فنمس عنصر اللغة كان علي بالتزام نابع من عشق موله باللغة العربية أن أعيد اكتشافها لنفسي وأن أطوعها بحساسيتي التي أظل آمل طيلة الوقت أنها أيضا حساسية عصري أو جزء إليها تلك البراءة والجدة والكثافة مع احتفاظها بعراقتها ومن المفهوم بالطبع أن اللغة ليست أداة و لا سيدا وأنها أيضا لا يمكن فصلها عما تحمله في داخلها وتضيف إليه تنقله وتخلقه من رؤى وأبعاد ولا يمكن اقتطاعها عن كُلٍّ فني تتظاهر فيه وتنصهر عناصر شتى. فإذا جئنا إلى مشكلة البنيان كان من الواضح عندي أنه لا الأبنية التي عرفت بالواقعية. دعك بالطبع من الأبنية الكلاسيكية والرومانسية التي مرّ بها أدبنا القصصي في مراحل مراهقته و لا الأبنية التجريدية كانت تفي بما أريد أن أقول، بما يدعني إلى القول به كان علي أن أجد صيغة البنيان الذي يمتزج فيه الحلم بالواقع وصخر العالم الخارجي بهلامية وتدفق وسيولة العالم الداخلي بين ثبات المطلق والهروب المتصل للنسبي بين الزمن واللازمن، الوعي واللاوعي، صمت الطبيعة الميتافيزيقي وصرخة الوجه الإنساني. ومن ثم كانت مغامرتي في تكسير الأطر المألوفة في البنيان القصصي بحيث تكون قصتي أيضا هي قصتي وقصة مصر والعرب والحضارة التي أعيشها في وقت معا. هذا كما ترى مشروع طموح جدا لا أعرف إلى أي مدى ذهبت إلى تقصي أركانه ولكنني أعرف أنني أواصل دون وهن المضي في طريق لا غاية له بمعنى أني لا أعرف أين تقع غايتي. هذا كله ولم يغب عن ناظري ولا عن وعيي لحظة واحدة واقعنا التاريخي، بما يحتشد فيه من مرارة وانسحاق وما يجيش به في وقت واحد من هزات مخاض عنيف ومجيد."
لقاء أجراه: محمد الرفرافي/ تونس، 1973
إدوار الخراط من مواليد 1926، توفي مؤخرا في 1/12/2015
RAFRAFI
20:04 Publié dans Art, En arabe, Pensée | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |