mercredi, 01 janvier 2020
"Juste encore une année"
pour que je termine, peut-être,
une conversation déjà commencée
Un départ déjà commencé
Pour que nous puissions remplacer les idées
par une randonnée à pied,
libérés de temps et de bannières
Avons-nous trahi quelqu'un
pour que nous appelions tout territoire hors blessure, une écume ?
Juste encore une année
Une année qui suffit pour que je revive ma vie entière
en une seule fois
ou en un seul baiser
ou en un seul coup de feu qui éliminerait mes questions
Juste encore une année /
Mahmoud Darwich, poète palestinien (1941-2008) /
Traduction de l’arabe par Mohamed Rafrafi (1/1/2020)
15:03 | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook | |
dimanche, 11 novembre 2018
L’indépendance de l’esprit
Je vous propose le texte du manifeste connu sous le nom de La Déclaration de l'indépendance de l'Esprit, rédigé par Romain Rolland, publié dans le quotidien L'Humanité du 26 juin 1919, et cosigné notamment par Henri Barbusse, Albert Einstein, Stefan Zweig, Hermann Hesse, Bertrand Russell…
Bonne lecture
Déclaration de l’indépendance de l’esprit
« Travailleurs de l’Esprit, compagnons dispersés à travers le monde, séparés depuis cinq ans par les armées, la censure et la haine des nations en guerre, nous vous adressons, à cette heure où les barrières tombent et les frontières se rouvrent, un appel pour reformer notre union fraternelle, – mais une union nouvelle, plus solide et plus sûre que celle qui existait avant.
La guerre a jeté le désarroi dans nos rangs. La plupart des intellectuels ont mis leur science, leur art, leur raison au service des gouvernements. Nous ne voulons accuser personne, adresser aucun reproche. Nous savons la faiblesse des âmes individuelles et la force élémentaire des grands courants collectifs : ceux-ci ont balayé celles-là, en un instant, car rien n’avait été prévu afin d’y résister. Que l’expérience au moins nous serve pour l’avenir !
Et d’abord, constatons les désastres auxquels a conduit l’abdication presque totale de l’intelligence du monde et son asservissement volontaire aux forces déchaînées. Les penseurs, les artistes ont ajouté au fléau qui ronge l’Europe dans sa chair et dans son esprit une somme incalculable de haine empoisonnée ; ils ont cherché dans l’arsenal de leur savoir, de leur mémoire, de leur imagination des raisons anciennes et nouvelles, des raisons historiques, scientifiques, logiques, poétiques de haïr ; ils ont travaillé à détruire la compréhension et l’amour entre les hommes. Et ce faisant, ils ont enlaidi, avili, abaissé, dégradé la pensée, dont ils étaient les représentants. Ils en ont fait l’instrument des passions et (sans le savoir peut-être) des intérêts égoïstes d’un clan politique ou social, d’un Etat, d’une patrie ou d’une classe. Et à présent, de cette mêlée sauvage, d’où toutes les nations aux prises, victorieuses ou vaincues sortent meurtries, appauvries, et dans le fond de leur cœur – bien qu’elles ne se l’avouent pas – honteuses et humiliées de leur crise de folie, la pensée compromise dans leurs luttes sort, avec elles, déchue.
Debout ! Dégageons l’Esprit de ces compromissions, de ces alliances humiliantes, de ces servitudes cachées ! L’Esprit n’est le serviteur de rien, c’est nous qui sommes les serviteurs de l’Esprit. Nous n’avons pas d’autre maître. Nous sommes faits pour porter, pour défendre sa lumière, pour rallier autour d’elle tous les hommes égarés. Notre rôle, notre devoir est de maintenir un point fixe, de montrer l’étoile polaire, au milieu du tourbillon des passions, dans la nuit. Parmi ces passions d’orgueil et de destruction mutuelle, nous ne faisons pas un choix ; nous les rejetons toutes ; Nous honorons la seule vérité libre, sans frontières, sans limites, sans préjugés de races ou de castes. Certes, nous ne nous désintéressons pas de l’Humanité. Pour elle nous travaillons, mais pour elle tout entière. Nous ne connaissons pas les peuples. Nous connaissons le Peuple – unique, universel, le Peuple qui souffre, qui lutte, qui tombe et se relève, et qui avance toujours sur le rude chemin trempé de sueur et de son sang – le Peuple de tous les hommes, tous également nos frères. Et c’est afin qu’ils prennent, comme nous, conscience de cette fraternité que nous élevons au-dessus de leurs combats aveugles l’Arche d’Alliance – l’Esprit libre, un et multiple, éternel ».
A la date du 23 juin 1919, cette déclaration a reçu l’adhésion de :
Jane Addams (Etats-Unis) ; René Arcos (France) ; Henri Barbusse (France) ; Léon Bazalgette (France) ; Jean-Richard Bloch (France) ; Roberto Bracco (Italie) ; Dr.L-E-J Brouwer (Hollande) ; A . de Châteaubriant (France) ; Georges Chennevière (France) ; Benedetto Croce (Italie) ; Albert Doyen (France) ; Georges Duhamel (France) ; Prof. A.Einstein (Allemagne) ; Dr. Frederik van Eeden (Hollande) ; Georges Eekhoud (Belgique) ; Prof. A. Forel (Suisse) ; Verner von Heidenstam (Suède) ; Hermann Hesse (Allemagne) ; P.J. Jouve (France) ; J.C. Kapteyn (Hollande) ; Ellen Key (Suède) ; Selma Lagerlof (Suède) ; Prof. Max Lehmann (Allemagne) ; Carl Lindhagen (Suède) ; M. Lopez-Pico (Catalogne) ; Heinrich Mann (Allemagne) ; Marcel Martinet (France) ; Frans Masereel (Belgique) ; Emile Masson (France) ; Jacques Mesnil (Belgique) ; Sophus Michaelis (Danemark) ; Mathias Morhardt (France) ; Prof. Georg-Fr. Nicolaï (Allemagne) ; Eugène d’Ors (Catalogne) ; Prof. A. Prenant (France) ; Romain Rolland (France) ; Bertrand Russel (Angleterre) ; Han Ryner (France) ; Paul Signac (France) ; Jules Romain (France) ; G. Thiesson (France) ; Henry van de Velde (Belgique) ; Charles Vildrac (France) ; Léon Werth (France) ; Israël Zangwill (Angleterre) ; Stefan Zweig (Autriche). (France) ; Bertrand Russel (Angleterre) ; Han Ryner (France) ; Paul Signac (France) ; Jules Romain (France) ; G. Thiesson (France) ; Henry van de Velde (Belgique) ; Charles Vildrac (France) ; Léon Werth (France) ; Israël Zangwill (Angleterre) ; Stefan Zweig (Autriche).
17:12 | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
dimanche, 25 mars 2018
Gazelle de Nazareth
Hier, les palestiniens de Nazareth ont inhumé leur «gazelle» de liberté, la chanteuse, poétesse et militante Rim Banna, décédée (à 51 ans) à la suite d’un cancer qui avait consumé son corps à petit feu durant une décennie environ.
Dans ce post je vous propose quelques tweets de Rim (Paix à son âme), publiés pendant ces quatre dernières années sur son compte Twitter (@rimbanna) et que j’avais sporadiquement traduits en français.
Bonne lecture
- Brûlez mon corps après ma mort, et de mes cendres remplissez une bouteille de liqueur de Nazareth, puis bourrez-la d'essence et de matériaux inflammables, de sorte qu'elle serve de "Cocktail Molotov" dans les mains d'un combattant contre les ennemis de l'amour et les tyrans de la terre.
- Chaise de paille, tulipe pourpre avec vue sur le citron; je m'assoie à l'aube avec mes mots et une chanson encore inachevée; je regarde la Palestine se lever du soleil.
- Même si ma voix se taisait.. j'ai un cœur qui, par son battement, serait capable de chanter.
- Cet amour est comme le raisin cuvé.. Plus le temps passe.. plus il arrive à maturité.
- On te crucifie nu..
On te crucifie affamé..
On te crucifie assiégé..
Le camp résiste... il résiste vraiment..
#Camp_de_Yarmouk
- Mes tresses sont éployées dans le cœur.. Soit elles tissent l'écharpe de l'amour.. soit elles pendent en potences
- Je n'aime ni la stagnation ni la monotonie ni l'ordre.. J'aime l'émancipation jusqu'à la folie ..
- Sois frais comme la rosée.. et confie aux roses le flux de l'amour...
- Les palpitations du cœur ce sont une révolte contre l'instant passé...
- Ils nous ont envahi par terre-air-et-mer, par la force et par le feu, avec du fer,du plomb et de métaux lourds.
- Lorsque tu mens à ton cœur.. il meurt !!
- Je n'ai pas d'yeux.. mais une âme qui est sortie danser dans la lumière..
- Les caprices du cœur.. il ancre à un havre où il bat...
- Au Kef (ville Tunisienne), les montagnes respirent et la nuit est ivre et ne dort pas.
- Derrière chaque grand homme.. il y a un autocuiseur et un mot de passe pour accéder à son cœur: «sa bedaine».
- Au jour de la Saint-Valentin, les déchus sont nombreux.. Continue donc, Ô fille, ton ascension.
Rim Banna
Traduction:
RAFRAFI
15:25 | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
samedi, 04 février 2017
HEDIA.. toujours
Ô temps, suspends ton vol !
et vous, heures propices,
suspendez votre cours !
Laissez-nous savourer
les rapides délices,
des plus beaux de nos jours !
(Alphonse de Lamartine)
Voir ICI
RAFRAFI
07:49 | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook | |
mardi, 09 août 2016
Mahmoud Darwich
À la mémoire de #Mahmoud_Darwich, mort le 9/8/2008, je vous propose ma traduction de son fameux poème AHMAD AL ZAATAR.
À lire ICI
RAFRAFI
22:56 Publié dans Art, Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |