dimanche, 15 mai 2016
Yusuf de l'Égypte poétique
Une certaine «parenté» poétique me lie à ce chantre des nuits, du clair-obscur et des passions patriotiques. Ce quadragénaire d'un visage joliment enfantin et d'une âme aussi mature que celle d'un soufi, ce mélomane discrètement musicien, s'appelle Abdul Rahman Yusuf, poète égyptien de langue arabe, courageusement engagé dans le mouvement révolutionnaire depuis déjà l'époque de l'ancien président H. Moubarak, jusqu'à être qualifié de «Poète de la Révolution» (Révolution du 25 janvier 2011).
Plongé dans la poésie de Yusuf, je découvre chez ce poète une double maîtrise de deux formes poétiques, une, nettement classique avec un contenu souvent moderne, et une autre, moderne avec un contenu rarement classique. Je dirais, une sorte de poésie trans-temporelle, à la fois fidèle et rebelle.
De ses deux recueils intitulés:
Élégie d'une femme qui ne meurt pas
et
Chagrin improvisé
J'ai traduit pour vous les extraits suivants:
Élégie d'une femme qui ne meurt pas
Je me félicite encore que tu sois ma mère
Je me félicite encore que tu n'aies pas apprécié ton départ
Et que, lorsque je te complaignais
tu n'as pas apprécié ma complainte…
C'est alors, quand tu as quitté ce monde
que j'ai complaint toutes les femmes!Regarde devant toi
Que vois-tu?
L'homme ou la femme?
Ou la terre qui n'a pas remarqué le passage des armées foulant le silence de son sol?
Elle ne l'a pas remarqué parce que ça ne lui fait pas peur des armées
Elle s'est habituée à leur passage
Avant l'armée, mille autres armées sont passées portant des tenues vertes
et des états-majors arborant des médailles d'excellence
Tous ceux qui sont passés, l'ont fait sous leur couleur
Mais sont devenus couleur du jaunissement de son sol...
Regarde alors devant toi, résigné et modeste
Ce sol c'est des cercueils...
Ce sol c'est des armées...Je cherche à comprendre mon ennemi
Je cherche à comprendre mon ennemi...
Face aux balles de plomb, nous deux, sommes pareils...
Qu'est-ce qui distingue cet ennemi donc?
Est-ce sa façon de chanter?
Est-ce sa façon d'enfiler le ciel?
Est-ce sa façon d'être arrogant tout en traînant son manteau?
Je cherche à comprendre mon ennemi...
- Je ne suis pas d'esprit épais-
Je ne braque pas sur mon ennemi des milliers de caméras
jour et nuit ...Chagrin improvisé
La nuit est sombre...
les jours s'y étendent...
les années s'y arrondissent...
La nuit est comme une maison sans fenêtres...
Elle dispose d'une porte qui ne s'ouvre qu'au chant du coq...!.. La nuit est lueur...
Elle peut orienter ceux qui ont perdu leur chemin...
La lumière est comme une vaste mer
derrière l'obscurité d'un détroit...!
Dans la noirceur de la matrice de la mère je suis passé par une obscurité de plusieurs mois
J'ai traversé le détroit des ténèbres vers la lumière...
La mort est comme une mer d'obscurité sans compagnon...
La vie de l'un pour cette mer sombre
est la lumière d'un détroit...
Est-ce que Dieu a créé la nuit pour nous rappeler la noirceur des matrices?
comme si c'était un entrainement sur un chemin de passage...
afin d'épargner à une personne enterrée de se sentir sombrement dépaysée...?!Abdul Rahman Yusuf
Traduit par
RAFRAFI
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vendredi, 29 avril 2016
Tweets poétiques
Je vous propose ci-après une traduction en français faite par Hédia Dridi, d'un florilège de mes tweets sur la poésie, écrits en arabe sur mon compte twitter (@rafrafi_med), et auparavant republiés (en arabe) sur ce blog dans une note intitulée : Poésie gazouillée
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Le temps de la narration est parallèle à celui de son lecteur;
Le temps de la poésie est, soit gravé dans le temps de son lecteur, soit croisé.
***
Dans mon sang, la poésie est entre oxygène et fer.
Quand j’étouffe, elle s’oxyde, et quand je m’énerve, elle rougit. Sous la tension, elle souffre; par la blessure, elle saigne et de sucre elle se nourrit. Le cœur est sa cuisine, le cerveau est son salon.
***
Dans la douleur, je me tourne vers la poésie, quémandant son renfort.
Dans la joie j’en reviens couché sur son écume.
***
La poésie est le point d'intersection d’expériences, de connaissances, d’arts, de mythes et de folies, ainsi se doit-elle, donc, être ou ne pas être.
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Si l'on imaginait les arts, dans leur diversité: musique, danse, peinture, sculpture, narration, théâtre, cinéma, etc., comme clientèle d’un restaurant, l’art poétique serait le propriétaire du restaurant, son chef cuisinier et son serveur.
***
Les rites de la lecture :
Dans la narration, je cherche du poétique;
Dans la science, je cherche du philosophique;
Dans la philosophie, je cherche tout;
Mais, dans la Poésie je ne cherche rien, je trouve ou je ne trouve pas.
***
Le Narcisse de la poésie est transparent et non pas blanc comme la mort. Ainsi est-il imperceptible par nos sens, perceptible par le silence.
***
Dualité :
La pensée te salue ou te gifle..
La poésie ne point que pour t’étreindre.
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Dans la fragilité du poète réside la force de la poésie..
La fragilité du poète est le ciment du monde qui ne cesse de s'effondrer.
***
La poésie se refuse de me rendre visite qu’en habit somptueux, comme un Roi qui aime son peuple. Elle s’introduit dans ma pauvre cabane, et je ne trouve rien de bien séant à lui offrir que mon alphabet.
***
La poésie est ma route sans feuille de route, menant à je ne sais ni ne saurais ni ne voudrais savoir où.
***
Dans ce monde, le rapport du poétique au prosaïque, est comparable au rapport des gaz rares à l'azote; sachant que ces gaz rares sont les plus purs, les plus légers et les plus élevés dans l'atmosphère.
***
L'alchimie de la poésie:
introspection de mystique
+ doute de philosophe
+ délire de fou
+ douceur d’amant
+ étonnement d’enfant
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= Un concentré de poète
***
La poésie est le lait du commencement et la croix de la fin.
***
En poésie, ne cherchez ni idée ni moralité ni information ni conseil... car, à l'instar de la passion, la poésie est comme l'eau, faite pour s'en désaltérer, s'y baigner ou.. s'y noyer.
***
La poésie est le chemin le plus herbé entre deux solitudes arides.
***
Par la poésie le verbe se feuille dans l'arbre de la langue, et le poème tombe comme une pomme sous l'effet de la pesanteur du cœur.
***
Les mots de poésie sont des cellules-souches dans le corps du langage.
***
Parler de poésie c’est comme parler d’amour.. c'est délicieux et fugace tel la galopade d'un enfant dans un jardin.
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Quand vous lisez de la poésie, n'y cherchez pas une idée, une moralité ou une information;
Si la poésie ne contenait que cela, elle ne serait pas de la poésie mais de la prose;
Comme tous les arts, la poésie est source d'émerveillement, d'excitation et de plaisir.
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Si on mélangeait la poésie avec l'idéologie
la primauté serait pour cette dernière;
Tout comme en battant un blanc d'œuf avec son jaune
on obtient un mélange jaunâtre.
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Traduction de l'arabe par Hédia Dridi
RAFRAFI
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mercredi, 27 avril 2016
Un Monde peut en cacher un autre
Grâce à des hommes honnêtes, intelligents et intelligibles, tel l'honorable militant tunisien Gilbert Naccache, une certaine vérité finit par éclater au grand jour. Un texte de Naccache, publié par lui sur sa page facebook, (Voir lien en bas de cette note), met en pleine lumière les dessous du projet du Monde Diplomatique en langue arabe, ce qui m'a permis de bien comprendre une des péripéties de ma vie professionnelle.
Durant les années 80, et en tant que correspondant permanent en France pour l'hebdomadaire Al Moukif Al Arabi, paraissant à Chypre, je ne pouvais pas ne pas couvrir l'affaire de ce prestigieux quotidien Le Monde, qui vivait à l'époque des difficultés financières l'obligeant de vendre son immeuble de la rue des Italiens (19è), pour s'installer au 15 rue Falguière (15è). À cet effet, j'ai interviewé André Fontaine, alors directeur du quotidien; et à la fin de l'entretien et comme pour l'aider à renflouer son journal, j'ai eu l'idée de lui proposer un projet de publication du Monde en langue arabe soit en édition hebdomadaire, soit mensuelle (du Monde Diplomatique) soit trimestrielle. À la fois surpris et ravi à l'idée de lui proposer ce projet, il m'a demandé de lui fournir une conception plus détaillée; et c'est ce que j'ai fait au bout d'une petite étude de marché faite à mes frais.
Quelques semaines après, j'ai lu dans un journal arabe qu'une publication du Monde diplomatique en langue arabe vient de paraître suite à une initiative d'un certain Riadh Ben Fadhel, journaliste tunisien! (Sic)
À ma lettre que je n'ai pas tardé à lui envoyer pour m'expliquer ce revers, André Fontaine m'a envoyé la réponse suivante:
« Cher Monsieur,
Pardon de répondre avec tant de retard à votre lettre du 18 mai, mais elle est arrivée dans une période d'agitation politique extrême et alors que je n'avais pas une minute devant moi.
Nous avons signé aujourd'hui même l'accord pour l'impression en arabe du "Monde diplomatique". Mais vous comprendrez que la publication d'un mensuel et celle d'un quotidien posent des problèmes de nature tout à fait différente, relativement faciles à résoudre dans le premier cas, infiniment moins dans le second.
Veuillez croire, cher Monsieur, à l'assurance de mes sentiments les meilleurs.
(Voir ci-contre la lettre en image)
Dans ma conception, il n'a jamais été question d'une publication quotidienne de la version arabe. N'étant pas convaincu de sa réponse, mais conscient de l'embarras que cache sa missive, je lui ai demandé de vive voix au téléphone une réponse plus explicite. Et quand il m'a dit qu'il a, en effet, remis ma conception à son collègue Claude Julien, directeur du Monde diplomatique, en pensant que ce dernier allait me contacter, un doute m’a effleuré l’esprit de ce qui se tramait derrière. Mais grâce à Gilbert Naccache, que je salue vivement, et bien que j'aie tourné cette page illisible, je peux dire qu'à présent, les choses deviennent plus claires.
Le texte de Naccache dévoile, par ailleurs, le volet tunisien de cette affaire, où le micmac du régime de Ben Ali a fait que Claude Julien soit dompté et que Riadh Ben Fadhel n'en était que l'appât.
Merci Monsieur Naccache d'avoir éclairé ma lanterne.
Rafrafi
Ici le lien du texte de Gilbert Naccache sur sa page facebook:
https://www.facebook.com/notes/gilbert-naccache/en-marge-...
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samedi, 09 avril 2016
Le neuf avril n'est pas neuf
Le 9 avril 1938 tunisien, le 9 avril 1948 palestinien (Deir Yassin) et le 9 avril 2003 irakien, trois dates pour une même douleur ranimée.
شاء أن يكون التاسع من أفريل/نيسان من كلّ عام، بالنسبة لي كتونسي، هو ذكرى شهداء تونس (1938) في معركتهم ضد الاستعمار الفرنسي؛ ثم، وكعربي، صار أيضا متزامنا مع مذبحة "دير ياسين" (1948) ثم مع ذكرى سقوط بغداد سنة 2003.. في هذه الذكرى، أنشرُ هنا ما كنت كتبته في بداية سنة 1998 إثر آخر زيارة إعلامية لي قمت بها للعراق وهو تحت الحصار. كان نصّا حزينا وغاضبا. وكانت إحدى صحف تونس قد نشرت جزءا منه كافتتاحية لها في الصفحة الأولى. منذ ذلك التاريخ وإلى اليوم تغيّرت أشياء كثيرة لكن حصار الشعوب مازال على أشدّه:
ياَ عراقُ
ياَ عراقُ لا تَنْضُبْ فأنتَ الظَمَأُ وأنتَ الماءُ... جَدِّدْ أحلامَك وأزرَعها مزيداً من النَّخْل على امتدادِ بشْرتك الطِّينِيِة... يا عراقَ البَدْءِ والأسطورةِ والسّرْدِ، كانَ الكلامُ منكَ ينهمِرُ وابِلَ رُوحٍ، نهْرَيْنِ لِبَابُلَ الألْسُنِ الأُولَى، وهذا بعْضٌ من رذَاذِكَ فِيَّ ومِنِّي..
يا عراقَ الشِّعْرِ، عَجِّلْ ولا تقفْ مُنْدَهِشاً بينَ لِساني ونبْضي. سِرْ حثيثاً إلى انسيابِك ولا تلتفتْ إلى قوْليَ هذا، فتغْدو تِمثالاً من مِلْحٍ ومِنّي... ليس لَدَيّ ما قدْ يسُدُّ لكَ الرّمَقَ سِوى أرَقي الخاوي، سِوى انشغالي مِثلَ كلِّ أشقَّائي عن مشروعِ سقوطِكَ اليُوسُفِيِ في بِئْرِ خديعَتِنَا الحديثة، هذا القاعِ السحيق من لا وعْيِنَا المُعْتَمِ..
يا عراقَ القَهْر من النَّهْر إلى النّهر، قَدَرُكَ وَرَمٌ على جِلْدِ وَقْتِنا الكالِحِ، وأنت الأبْقى... أبْقى من تاريخِكَ الطّاعِنِ في الطِّينِ وَفِينَا..
يا عراقَ اللَّوْحِ المَحفوظِ في الشّمْس، أما زال في أَدِيمِكَ طِينٌ للذّاكرة ؟... مَجْدُكَ هَرَمٌ مِن بُطولاتنا المُحَنَّطَة، يُطِلّ على انكِسَارَاتنا المَبْثُوثة حِنْطَةً لِرَغِيفِ أيَّامِنا المتشَابهة..
يا عراقَ الصَّبْر، لَبَنُ أطفالِكَ أبيضُ هو الآخَرُ مِثْلَ نِسْيَانِي.. مِثْلَ أَسْنَانِيَ الأُولى التي أَلقيْتُها في البِئْرِ.. أَصْبِرْ إِذَنْ علَى يأْسِيَ، فأَنا مُواطنٌ في الصَّمْتِ، وصامِتٌ في الوطَنِ.. في هذا الوطَنِ الصَّاخبِ بالبلاغة والصَّامِتِ ببلاهة... لا تَعْبَأْ بِما أقولُهُ لكَ عَنْكَ، فَأَنَا -ومِثْلَ كُلِّ عَرَبِيٍ مُتَكَاثِرٍ هَدْراً في أَعْيُنِ الأعْداءِ- وحيدٌ وأَعْزَلُ مُنْذُ انفِطَاميَ مِنْكَ قبْلَ كَمْ مِن أَلْفِ عامٍ وقبلَ كُلّ عامٍ وحِينْ..
يا عراقَ التَّمْر، أنتَ أعْرَقُ مِنْ أنْ تُحْشَرَ بِنَخْلِكَ في مُعَادَلَة العَصْر، تلك التي صِيغَتْ على سبيلِ الحَصْر.. والحِصار.. في عِبارة "النفط مقابل الغذاء"، وهْيَ لم تكن تعني في آخر الأمْرِ الأَمَرِّ، سوى "الغذاء من أجل الحفاظ على البقاء".!
وَأَيُّ بقاءٍ! وأنتَ الذي علَّمْتَنَا جميعاً وعلّمْتَهُمْ مِنْ قَبْلِ تَوَرُّمِهِمْ، مَلْحَمَةَ البحث عن عُشْبَةِ البَقاء؟
يا عراقَ الحُلْمِ.. العراقيُ يجوعُ اليومَ من أجلِ بقائِكَ وأيْضاً من أجْلِ حُلْمِنَا الشامِلِ، ذلك الحُلْمِ الممنوعِ والمُمْتَنَعِ عنَّا نحنُ المُنْحَدرين بِقُوَّة الدَّفْع التِّلْقائي مِنْ رِبَاطِنا إلى مَسْقَطِنا.. نحو التلاشي.
يا عراقَ الشَّعْب، لقدْ تَشَعَّبَتْ حَوْلَك الآراء والأهواء والأهوال، وأنا في عُزْلَتي العربية أراك، بيْن القال والقيل، مُنشغلاً بِوَاقِعِ الحال الثَّابت والأثْرى من حسابات المُمْكِن والمَأْمول والمُستحيل. وما قَلَقِي -وهو قلقُ أمثالي الكُثْرِ من أحْفَاد بنِي الضَّاد- إلاّ على مَصير هذا القَدَرِ المُتَفَرِّد في كَوْنِك العَربي الأَوْحَد في الجَمْع بين التاريخ والطاقة، ولَعَلَّهما أخْطَر سِلاَحيْن يُشَكِّلان مصدرَ صُداعٍ لِكُلِّ مَنْ يَسْعَى إلى اخْتِزَالك واخْتِزالي واخْتِزالنا إلى مُجَرَّد "بَرَاغٍ" وزَيْت، في آلة العوْلَمةِ الطاحنة..
أياَ عراق، أياَ تاريخنا الإنساني حين يدفعنا قُضاة الحق الدولي إلى تذكُّر حمورابي، "جدّهم" الرّوحي الأوّل؟ ويدفعنا علماءُ اللغة إلى استحضار "بابل"، منبتُ اللغات ونَسْغها، ويُحِيلنا مبدِعُو العالَم وفنّانوه إلى استحضار جلجامش، صائد الأبد..
أياَ تاريخنا القومي، حين نستحضر المنصور بانيَ بغداد، والمأمون، بانيَ الثقافة..
أياَ تاريخنا الدِّيني، حين فتح الإيمانُ قلبَه لِهواء العقل، فكان الكِنْدِيُ والمُعتزلة..
أياَ تاريخنا الأدبي حين نستظل بعمالقة القوْل، من المُتنبّي إلى السيّاب..
أياَ فُراتنا العذْب ودِجْلتنا السّخية حين تزحف الصّحراءُ إلى صدورنا..
أياَ نفْطنا، حين يقْتدِي بالحِبر فننْهل منه قبل أن يركب البحرَ ويغتربَ..
وقدْ يتساءلُ المتفائلونَ: ما المانع إِذَنْ مِن أن نقِفَ معاً وقْفَةَ النَّخيل، ونصْنَعَ مِن وُقُوفِنا حِصْناً ومِنْ ظِلِّنَا واحَة؟ أن نقفَ معاً وقفةَ الأحياء فَيَنْعَمُ الأمواتُ مِنّا بالراحة؟ أن نقفَ معاً حتى لا يَغْدُو العراقُ رَسْماً دارِساً أوْ إِسْماً آخَرَ لِدَمْعٍ مُسَالٍ فوْقَ دَمِنَا المُرَاق منذُ يومٍ وَمنذ دَهْرٍ طويل؟
يا عراقَ القَلْبِ، لقَدْ انسدَّتِ الشّرايينُ فِـيَّ وفيناَ مِن شِدَّة التّوَتُّر الثَّوْرِيِ والعقائدِ المُسْتَفْحَلة باستِفْحَالِ شَقَاءِ لاَوَعْيِنَا الأخْرَقِ بذَاتِنَا... ولم يبْقَ مِنْكَ ومِنِّي ومِنَّا، مُنْفَتِحاً جُرْحاً، غَيْرُ كَرْبلاء لِكُلِّ بَلاَء، بات عليْنَا أنْ نَسْتَعْذِبَهُ...
يا عراقَ التَّعَب، لَمْ أَعُدْ أقْوَى على مَحَبَّتِكَ، فقَدْ شاخَتْ فِـيَّ مشاعِرِي نَحْوَكَ، ومثلُك لمْ أَعُدْ أقوَى على مُنْتَهَى الغَضَبِ. وأنتَ على الرَّغْم مِن ذلك الأبْقَى، فأنتَ البدءُ والأَزَلُ، إِنْ شِئْتَ، وأنَا الطَّلَلُ.
محمد الرفرافي
مارس 1998
RAFRAFI
Twitter: @rafrafi_med
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lundi, 21 mars 2016
Poésie gazouillée
Pour la #JourneeMondialeDeLaPoesie je consacre cette note à un florilège de tweets en arabe que j'ai écrits sur la poésie (@rafrafi_med):
تغريدات الشعر
#يوم_الشعر_العالمي
هنا بعض من تغريداتي عن الشّعر على مدى ثلاث سنوات مضت:
***
زمنُ السَّرد مُوازٍ لِزمن قارئهِ؛
زمنُ الشِّعر إمّا محفورٌ في زمن قارئهِ أو متصالبٌ معه.
***
الشعر في دمي بين الأكسجين والحديد. حين اختنق يتأكسد وحين أغضب يحمر، يتأذى من الضغط، ينزف مع الجرح ويقتات من السكر. القلب مطبخه والمخ صالونه.
***
بالألم أذهبُ إلى الشِّعر مُتوسِّلاً مَدَدَهُ، بالفرح أعود من الشّعر مُتوسّدا زَبَدَهُ.
***
الشّعر هو نقطة تقاطع التجارب والمعارف والفنون والخرافات والجنون، أو هكذا مفترضا أن يكون أو لا يكون.
***
إذا تخيّلنا الفنون على اختلافها من موسيقى ورقص ورسم ونحت وسرد ومسرح وسينما... الخ، زبائنَ في مطعم، فإن الشِّعر هو صاحب المطعم وطبّاخه ونادله.
***
طقوس_القراءة
أقرأ سرداً، فأبحث فيه عن الشِّعر؛
عِلماً، أبحث فيه عن فلسفة؛
فلسفة، أبحث فيها عن كل شيء؛
لكن حين أقرأ شعرا لا أبحث..أجد أو لا أجد.
***
نَرْجَسُ الشِّعر شفّاف وليس أبيض مثل الموت.. لهذا لا نُدرِكه بِحواسِّنا.. نُدرِكه بالصّمت.
***
ثنائيات:
الفِكْرُ يُصافِحك أو يَصْفعك.. الشِّعر لا يَظْهَر إلاّ لِكي يُعانِقَك.
***
أقول
في هشاشةِ الشّاعر قوّة الشِّعر
هشاشةُ الشّاعر إسمنت العالَم الذي لا يكفُّ عن الانهيار.
***
يأبى الشِّعر إلاّ أن يأتيني ضَيْفاً بثوبٍ فاخر، كملِكٍ يُحِبّ شَعْبه، مُتسلّلا إلى كوخيَ الفقير ولا أجد شيئا لائقا أقدّمُه له سوى أبجديتي.
***
أقول
الشِّعر طريقي بلا خارطة إلى حيث لا أدري، ولن أدري.. ولا أرغب في أن أدري.
***
أقول
أعْذبُ الشِّعْرِ، أقْرَبُهُ... إليك.
***
نسبة كلام الشِّعر إلى كلام النثر في هذا العالم هي مثل نسبة الغازات النادرة إلى غاز الآزوت، وهي الغازات الأنقى والأخف والأكثر ارتفاعا في الجو.
***
كيمياء الشِّعر:
استبطان مُتصوّف
+ حيرة فيلسوف
+ هذيان مَجنون
+ نعومة عاشق
+ دهشة طِفل
------------
= عُصارة شاعر
***
الشِّعر حليب البداية وصليب النهاية.
***
لا تبحث في الشِّعر عن فكرة أو حكمة أو معلومة أو نصيحة.. لأنّ الشِّعر كما العشق، هما مثل الماء، جُعِلا فقط للارتواء أو للسباحة أو.. للغرق.
***
والشعر أيضا هو ما كان وزْنُهُ ريشةً، ورَوِيُّهُ مِنقاراً، وبحرُهُ ما يراه النَّوْرَسُ.
***
الشعر أَعْشَبُ طريقٍ بين عُزلتيْن قاحلتيْن.
***
بالشعر يورِق الكلامُ في شجرة اللغة، وتَسقط القصيدة تفاحةً بفعلِ جاذبية القلب.
***
كلمات الشعر خلايا جِذعية في جسد اللغة.
***
الحديث عن الشعر كالحديث عن العشق.. لذيذ ومُنفلت مِثل ركْضِ صبيٍ في حديقة.
***
وأنت تقرأ شعراً لا تبحث فيه عن فكرة أو موعظة أو معلومة،
لو احتوى سوى ذلك، لما كان شعرا بل نثرا؛
الشعر، وكباقي الفنون،ينبوع دهشة وانفعال ومتعة.
***
أقول
إذا مزجتَ الشِّعر بالإيديولوجية
فالغلبة ستكون لهذه الأخيرة
تماما مثلما تَخلط بياضَ البيْضة مع صَفارِها
النتيجة ستكون خليطاً مُصْفرًّا.
***
اللغة عانس ما لمْ تتزوّج الشِّعر.
RAFRAFI
@rafrafi_med
14:06 Publié dans actu, Art, En arabe, Pensée | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |