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vendredi, 16 janvier 2009

Le nœud du problème

Ben Gurion.jpgVoilà ce qu'a dit un jour David Ben Gourion le fondateur de l'État d'Israël:

»Si j’étais un leader arabe, je ne signerais jamais un accord avec Israël. C’est normal : nous leur avons pris leur pays. C’est vrai que Dieu nous l’a promis, mais en quoi cela peut-il les intéresser ? Notre Dieu n’est pas le leur. Il y a eu l’antisémitisme, les nazis, Hitler, Auschwitz, mais en quoi cela les regarde-t-ils ? Ils ne voient qu’une seule chose : nous sommes venus et nous leur avons pris leur pays. Pourquoi l’accepteraient-ils?«

David Ben Gourion, était aussi le tout premier Premier ministre de l'État d'Israël en 1948. Quant à ces propos, ils ont été cités par Nahum Goldman, ex-président du Congrès juif mondial, dans son livre Le Paradoxe juif (1978) The Jewish Paradox.
La clarté et la franchise que dégagent ces propos, sont remplacées, au fil des 60 années de sang, par l'équivoque et l'imposture. Entre temps, la guerre froide entre américains et soviétiques avait beaucoup aidé à confisquer la cause palestinienne en brandissant la menace communiste. Depuis, on avait tout fait pour isoler politiquement les fractions radicales de la résistance palestinienne, marxistes ou nationalistes arabes, en apprivoisant l'aile nationaliste palestinienne (le Fatah), jusqu'à la signature néfaste des accords d'Oslo. Résultat: une paix fragile contre une parcelle de territoire, perméable à tout moment par les projectiles et les brodequins de Tsahal.
Une fois la page de la guerre froide tournée, nous voilà devant un nouveau prétexte: la menace islamiste. Il se trouve qu'à partir des années vingt du XXème siècle, jusqu'à la Révolution Iranienne de 1979, les courants islamistes, dont l'égyptien Le MFM, Mouvement des Frères Musulmans ou bien l'ultra MWS, Mouvement Wahhabite Saoudien ne constituaient pas une menace pour l'Occident libéral. Bien au contraire, le MFM a conspiré pendant les années 60 avec les USA contre l'Égypte de Nasser, et plus tard les Wahhabites avec les mêmes USA, contre les soviétiques.
Ce n'est qu'après le soutien de l'islam Chiite de l'Iran contre l'occupation israélienne du sud du Liban, suivi du refus de Hamas des Accords d'Oslo, que l'Islam, chiite et sunnite confondus, commence à poser problème notamment pour Israël. La réponse n'a pas tardé, Sharon provoque la 2ème Intifada en 2000, et Bush, engage Ben Laden pour commettre le 11 septembre. Ensuite Sharon commence en 2002 une guerre en territoire "devenus" palestiniens pour en finir, selon lui, avec les "Ben Laden" palestiniens, en tuant les chefs historiques du Hamas et en empoisonnant Arafat, sans compter les milliers des victimes civiles; en 2003 Bush envahit l'Irak pour en finir avec, entre autre, l'alliance (infondée) Saddam - Ben Laden. Le reste des événements ira dans le même sens. Du coup l'Islam résistant est devenu "terrorisme", voire l'Islam tout court, d'où ce nouveau terme: l'islamophobie.
Et le problème palestinien dans tout ça ? Encore une fois, les propos de Ben Gourion (cités plus haut) risquent de tomber en désuétude voire de devenir un autre Psaume pénitential ajouté à la Torah.
Je récapitule:
- Le Plan de partage de la Palestine de 1947, a légitimé à moitié ce vol à main armée avoué par Ben Gourion lui même.
- La Résolution 242 de l'ONU en 1967, a légitimé le vol à l'esquinte de l'autre moitié du sol
- Les Accords d'Oslo de 1993, ont légitimé le vol à la mystification, dit vol à l'américaine, en donnant aux palestiniens de l'OLP des terres ayant été avant 1967 sous la gérance de la Jordanie (Cisjordanie) et à l'Égypte (Gaza).
Maintenant avec la complicité des "vichystes" de Ramallah (Abbas en tête) et au nom de la "guerre sainte" contre le "terrorisme", on camoufle encore une fois le vol du siècle par la "menace" de Hamas, le mouvement de résistance qui n'a jamais perpétré d'attentat en dehors de la Palestine historique.
Je termine cette note par une note poétique que mon amie et poète Josyane De Jesus-Bergey vient de déposer en commentaire sous la note précédente:
bebe_palestinien.jpg
Gaza

La mort se peint
le soir
taches de pieds salis
dans
ces chiens de vent.

Qui perce encore
la lumière
toi fille d'une morte
ou toi l'enfant
écrasé sous les bombes ?

Terre qui rendra les hommes
enfin sages ?

Josyane De Jesus-Bergey
La Rochelle 07/01/09


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(Gaza 21ème jour: 1170 tués et 5200 blessés)

RAFRAFI

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samedi, 10 janvier 2009

Fièvre

jabaliacamp.jpgAvec 38 degrés de fièvre (39 durant les 3 derniers jours) j'essaie de reprendre aujourd'hui le fil de mes idées évaporées par les déflagrations d'images et de témoignages provenant de Gaza. Je ne suis pas devant le premier massacre sioniste, (… à Sabra & Chatila en 1982, à Hammam Chott de Tunis-Sud en 1985, à Cana en 1996, à Jénine et Naplouse en 2002, au Liban 2006…) mais chaque fois qu'un massacre se répète, une poussée de fièvre m'envahit et selon un psychologue tunisien (Abed Alwahab Mahjoub, que je salue au passage) disant au cours d'un entretien télévisé, que les images amplifient l'horreur et avec en plus la frustration, l'on se sent comme démuni et physiquement plus fragile.
Cependant, l'horreur est bel et bien là. Elle est avant et après tout, humaine. Et lorsqu'elle touche l'enfance, elle touche ce qu'il devrait être le plus précieux en chacun de nous. Comment ne pas être pris de fièvre lorsque je vois un enfant de 12 ou 13 ans, "sauvé" de justesse, souffrant de je ne sais quoi, répétant sans cesse, la bouche contractée: "pitié, soulevez- moi ". Secourus avec trois autres presque de son âge, cet enfant semble avoir vécu le plus sinistre des cauchemars. Durant 4 jours il était le seul à pouvoir difficilement bouger parmi les cadavres (décapités ou déchiquetés) des 11 personnes entre femmes, enfants et bébés. Et lui-même d'expliquer, traumatisé: "mon frère m'a demandé de lui apporter une tomate, je lui ai apporté une tomate, mais il était déjà mort." Imaginez un gosse avec sur les (petits) bras 11 cadavres pourrissant et trois autres gosses agonisant et ce pendant quatre jours dans un appartement partiellement détruit sans eau et sans électricité et sans de quoi manger à part quelques tomates. Dans quelle civilisation sommes-nous?! Quand je pense aux psychologues en France auxquels on fait appel pour venir en aide (psychologique) à des élèves choqués par le suicide de l'un de leurs collègues chez lui. Je me demande sur combien de planètes vivons-nous?! Y a t-il une enfance plus fragile qu'une autre, plus humaine qu'une autre ?!! Il s'est avéré le lendemain (aujourd'hui) que cette famille martyrisée faisait partie d'un ensemble formé par d'autres familles (110 personnes en tout) rassemblé par le Tsahal dans un immeuble, puis pilonné délibérément par ce dernier (même schéma des chambres à gaz). Bilan: 30 morts et des dizaines de blessés, tous entre femmes, enfants et vieillards. Avec interdiction de secours, bien sûr!!. J'espère du moins que Le haut commissaire des Nations unies pour les droits de l'homme qui demande des investigations "crédibles et indépendantes" sur des violations du droit humanitaire dans la bande de Gaza, puisse arriver à juger cet acte par ce qu'il mérite réellement, à savoir un crime de guerre.
Par ailleurs, et quoiqu'un peu candide, la décision des artistes mauritaniens révoltés contre cette guerre, de ne plus créer en détruisant symboliquement quelques instruments et outils de création musicale et plastique, mérite bien d'être saluée. Tout comme les manifestations de Caracas à Tokyo, de Nairobi à Paris, d'Athènes à Kuala Lumpur… et ça continue.
On ne peut plus répéter la fameuse phrase après l’holocauste des juifs: «on savait pas !!!», cette fois-ci nous savons, nous tous nous voyons, nous assistons en direct….. Donc, mon cher visiteur, si tu ne peux rien faire ou ne rien dire, pense à rendre visite aux liens ci-après. Sois un peu patient juste pour comprendre et voir mieux ce qui se passe… il y a toujours d'autres personnes qui fournissent des efforts considérables pour t'apporter une part de vérité.

RAFRAFI

Crimes-de-guerre
Violations-humanitaires
trois crimes de guerre israéliens parmi d'autres
Gaza, le droit, la « disproportion » et les « barbares »
Qu'est-ce qu'un crime de guerre ?
Je suis juif, et aujourd’hui j’ai honte
Les crimes de guerre sionistes
Leila-Chahid-accuse-Israel
assez de silence complice ! par Guillaume Chocteau
Belgique-Gaza «Plomb durci» ou la barbarie d’un État raciste
Jacques LECERF
Monique Casimirius

(Gaza 15ème jour: 854 tués dont 275 enfants, 68 femmes, 90 vieillards, 6 secouristes, 3 journalistes, 4 étrangers et 3681 blessés dont la moitié entre femmes et enfants avec 400 de très graves blessures)

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samedi, 27 décembre 2008

Gaza à feu et à sang

gaza_sous le feu.jpg…Je suis la ligne de feu et que l'on m'impose l'état de siège.
Alors que moi aussi, je vous assiège,
je vous assiège...

Ma poitrine sert de refuge à tout le monde
et que l'on m'impose l'état de siège...

Je compte mes côtes,
Baradée fuit de mes mains
et les rives du Nil me tiennent au loin.
Je cherche les bouts de mes doigts,
et ce sont les capitales, toutes d’écume, que je vois...

Que nous soyons atteints de cette humble patrie
et de probable jasmin.
Va vers ton sang qui est prêt à ta dispersion.
Viens à mon sang unifié à ton siège.
Pas de temps pour l’exil, ni pour les belles fresques,
ni pour les funérailles ni pour les vœux…

Par Mahmoud DARWICH
Extraits de "AHMAD AL ZAATAR"
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Mise à jourPalestinienne_blessée.jpg

Ce qu'a dit le philosophe français Edgar Morin (lui-même juif) durant le siège de Ramallah en 2002:
« Les juifs d’Israël, descendants des victimes d’un apartheid nommé ghetto, ghettoïsent les Palestiniens. Les Juifs qui furent humiliés, méprisés, persécutés, humilient, méprisent, persécutent les Palestiniens. Les juifs qui furent victimes d’un ordre impitoyable imposent leur ordre impitoyable aux Palestiniens. Les juifs victimes de l’inhumanité montrent une terrible inhumanité. Les juifs boucs émissaires de tous les maux “bouc émissarisent” Arafat et l’Autorité palestinienne. »
Source
Victimes_par_dizaines.jpg

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mardi, 16 décembre 2008

George W. Shoes

bush-chaussure.jpgSon prénom est MONTADHAR. En arabe veut dire L'ATTENDU. Et le voici qui provoque l'inattendu. J'imagine l'amertume qui l'a poussé à ce geste déjà inscrit dans les annales mais qui ne sera forcément pas bien dans celles de Bush. Ainsi, pieds nus, il a choisi de lancer un message, patibulaire aux yeux des BCBG, certes, mais oh combien symbolique aux yeux de ceux qui lisent lucidement l'Histoire.
Des milliers de commentaires, rien qu'en 24 heures, sur le Net (Facebook arabe notamment), qui vantent l'acte de ce journaliste irakien, chagriné par ce "Ponce Pilate" venu d'outre océan et mers pour détruire un pays et des vies sous un prétexte enfin révélé bidon (de la bouche de Bush lui-même).
Certains commentaires ne manquent pas d'humour, j'en cite:

- Heureusement qu'il (Bush) partira bientôt, sinon il n'hésitera pas à exiger pour ses conférences de presse à ce que les journalistes se présentent pieds nus, voire carrément à poils..
- Les chaussures servent bien aussi à cela..
- Il faut créer le Prix de la Chaussure d'Or pour les journalistes les plus éloquents.
- En épargnant à Bush de recevoir la deuxième chaussure en plein visage, Nouri Melki, premier ministre en pleine exercice de dévotion, aura la chance d'être embauché comme chef de sécurité à la maison Blanche, une fois…
- Bush, n'envisage-t-il pas déjà de bombarder les fabriques de chaussures en Irak avant la fin de son mandat sanguinaire?
- Journalistes et cordonniers du monde, unissez-vous?

Etc…

RAFRAFI

Mise à jour
Le journaliste irakien qui a lancé ses chaussures sur le président américain George W. Bush a été hospitalisé mardi avec un bras et des côtes cassées, a affirmé son frère à l'AFP. Il a également été blessé à l’œil et à la jambe. Tout ça pour une simple chaussure...
“ Il a été hospitalisé à l'hôpital Ibn Sina car il a un bras et des côtes cassées et souffre de blessures à l'œil et à la jambe ”, a déclaré Durgham al-Zaïdi, son frère de 32 ans, sans préciser si ces blessures avaient été infligées au moment de son arrestation ou ultérieurement.
L'hôpital Ibn Sina, qui se trouve dans la zone verte, le secteur ultra-protégé de Bagdad, est dirigé par les services de santé de l'armée américaine. (Source : La Meuse)

La chaîne irakienne pour laquelle travaille le journaliste a réclamé sa libération au nom de la démocratie et de la liberté d'expression promise par les Américains et le nouveau régime :
« N'importe quelle mesure prise contre lui rappellerait ce qui se passait sous la dictature de Saddam Hussein : la violence, les arrestations arbitraires et le temps des fosses communes. Nous demandons à nos confrères des autres médias de nous soutenir en réclamant sa libération. » (Wiki)

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samedi, 11 octobre 2008

Dubito ergo sum

Descartes_et_Kristina.jpgDu latin, pour dire: «je doute donc je suis». Axiome que le philosophe rationaliste français, René Descartes, a formulé avant d'arriver à sa fameuse conclusion Cogito ergo sum, «je pense, donc je suis». C'est le commentaire de l'ami blogueur Alsican, posé sur ma précédente note, qui m'inspire cette référence cartésienne. Pour Alsican, les doutes jetés par certains sur les attentats du 11/9 ne sont que des "âneries" à ne pas diffuser, sinon "les américains n'ont jamais marché sur la lune".
Si, mon cher Alsican, ils ont bien marché sur le sol lunaire, mais selon certains, cela n'exclue pas aussi le fait qu'ils auraient truqué (par contrainte technique de transmission Terre/Lune) les premières photos de cette aventure publiées à l'époque en vue d'épater leurs rivaux soviétiques (Guerre froide obligeait) ensuite égarées par la Nasa. Je ne vais pas jusqu'à nier cette grande prouesse, ce serait risiblement naïf; bien qu'il existe, ici et , qui n'y croit point.
Mais faire du 11/9 un évènement fétiche, c'est avaler les plus fallacieux prétextes de la guerre contre l'Irak (sur les introuvables armes à destruction massives et sur l'implication irakienne dans ce 11/9 funeste). Beaucoup de zones d'ombres sèment le doute sur ce dévastateur trou noir moral qui, dans ce sens, n'aurait, peut-être, d'équivalant que le dernier trou noir financier, né américain avant de devenir mondial.
Il m'est arrivé, certes, d'émettre des réserves sur certains discours (le plus souvent historiques, littéraires ou artistiques) qui, sous le couvert de la liberté d'opinion, dégage et propage une odeur de haine ou de dénigrement. Mais c'était tout simplement par souci d'honnêteté uniquement morale et aucunement métaphysique ni scientifique. Le caractère purement technique (l'incohérente chute des deux fameuses tours et l'absence des débris d'avion et de l'impact physiquement réel de ce dernier sur le Pentagone) était derrière cet allusion faite aux attentats du 11/9 tout au début de ma dernière note réservée à l'éventuel autre trou noir physico-euro-helvétique.
Pour revenir à Descartes, dans ses "Principes de la philosophie", je lis : "tandis que je doute, je sais que j'existe", principe psycho-métaphysique que les adeptes de la liberté de pensée, et combien sont-ils nombreux notamment en Occident, doivent constamment recycler et mettre à jour chaque fois qu'une idée libre se voit étouffer par telle ou telle inquisition. Et lorsqu'on sait que la démarche rationnelle de Descartes était entreprise dans le contexte des conséquences de l'affaire Galilée en 1633, on peut imaginer l'audace de ce philosophe qui dans sa "Recherche de la vérité par les lumières naturelles" n'hésite pas à interpeller ses lecteurs: "Prêtez-moi seulement votre attention; je vais vous conduire plus loin que vous ne pensez".Al-Ghazali.jpg
Un occidental mal informé se demanderait : qui c'est cet arabe qui vient nous donner des leçons de rationalisme et à la cartésienne pardessus le marché !? Au fait, je n'ai pas de leçon à donner à quiconque sinon à celui qui en a vraiment besoin. Oui, originaire d'une culture arabo-musulmane et doté d'une formation philosophique inachevée mais plus ou moins suffisante, j'affirme que je ne viens pas d'un vide rationnel. Avant de connaître Descartes, j'ai tout d'abord été imprégné par le rationalisme arabe, inspiré de la philosophie grecque et propagé par l'école des Mu`tazilites (vers 750) dont le fameux écrivain Al-Jahiz qui exhorta le doute comme méthode de pensée avec son dicton, largement réputé: "le doute est la voie vers la certitude".
À cette école de pensée, devenue principale dans la théologie islamique, appartenait aussi le fameux grand poète Abu-l-Ala al-Maari (973-1057), auteur d'une sorte de comédie divine "L'épître du pardon" () qui n'hésitait pas à qualifier la Raison d'Imam voire de prophète : "Ô dupe, si tu es dotée d'une Raison, suis la, car chaque Raison est prophète." Ou encore "Quant à la certitude, elle n'existe pas, mon ultime effort c'est de deviner ou de pressentir." Mais le rationaliste le plus controversé (converti plus tard au mysticisme) c'est Abou Hamid al-Ghazâlî (1058-1111) dont l'influence s'est étendue jusque sur les pensées juive et chrétienne en Europe. De sa pensée se sont inspirés Maïmonide, Pascal et notamment Descartes qui avait presque reproduit la démarche sceptique d'al-Ghazâlî, basée sur le doute et l'intuition. Selon al-Ghazâlî, "celui qui ne doute pas ne scrute pas, et celui qui ne scrute pas ne voit pas, et celui qui ne voit pas demeure dans la cécité et la perdition". Et sur une copie de la version latine d'Al-Munqidh min adhalâl, l'avant dernière œuvre d'al-Ghazâlî, trouvée dans la bibliothèque personnelle de Descartes, (traduit plus tard en français sous le titre "Erreur et délivrance" par F. Jabre, Beyrouth, 1959) le philosophe français a bien souligné en rouge une expression-clé du philosophe musulman "le doute est le premier des degrés de la certitude", et l'a annotée par ceci "À ajouter à notre méthode".Munqidh_min_al-dalal_(last_page).jpg
Que ce soit à travers "Voltairenet", " Bigard", X ou Y, toute idée mérite la considération tant qu'elle ne porte ni moralement ni physiquement atteinte à quiconque. Qu'une idée choque ou pas c'est par une autre idée qu'il faut la contredire ou la combattre. Il est par ailleurs à noter que le puritanisme intellectuel ne fait que dessécher la pensée. Et puis, "si l'idée, selon Einstein, n'est pas a priori absurde, elle est sans espoir." Il semble vouloir dire: espoir d'être un jour plausible.
RAFRAFI

Illustrations: - Descartes avec la reine suédoise Kristina, - Al-Ghazali, - Dernière page de manuscrit "al Munqidh_min_al-dalal" (Source: Wikipédia)

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