jeudi, 17 juin 2010
Déceptions sionistes
Juste quelques mois avant le récent assaut meurtrier des forces armées israéliennes contre le navire humanitaire turc dans les eaux internationales, quatre amères confessions publiques venues de quatre personnalités israéliennes, ont été publiées et qui démontrent bien cette tendance agressive d’un Etat foncièrement belliqueux.
La première confession qui sert parfaitement de témoignage éloquent a été faite le 30 janvier dernier par un certain Dove Jeremiah, dans une missive que ce dernier avait envoyée à un grand nombre de ses amis et de ses connaissances. Âgé de quatre-vingt quinze ans, Dove Jeremiah, sioniste chevronné, avait obtenu le grade de colonel dans l'armée israélienne. Dans cette lettre que l’écrivain et journaliste Uri Avnery a tout de suite publiée, on lit:
« Moi, Dove Jeremiah, juif israélien, ayant labouré les champs d'Israël, planté des arbres, construit des maisons et vu mon sang couler dans la bataille de la création d'Israël en 1948, je déclare que je renonce à ma foi dans le sionisme qui, à mon avis, a échoué. À partir de maintenant, je ne serai plus partisan de l'Etat fasciste juif ni de son idéologie ni de sa vision toquée. Je ne chanterai plus l'hymne national israélien ; je n'aurai plus du respect sauf pour le sang innocent qui coule des deux côtés. Le cœur brisé, je vois Israël s'avancer lentement vers le suicide ; je déplore les trois générations de ma famille à qui j'avais donné vie et dont j'avais pris soin. Je ne peux pas pardonner à Israël son racisme, ni son vol des terres et des sources d'eau, ni son traitement inhumain infligé aux malades et aux femmes enceintes, ni son engluage immensurable dans le sang en particulier dans celui des enfants.»
Dans sa réponse à la lettre de Dove Jeremiah, le même écrivain Uri Avnery, a, de son côté, rendu un témoignage presque similaire à celui de son ami Jeremiah où il dénonce les crimes perpétrés par Israël au vu et au su du monde entier ; Il dit entre autres : « Il fut un temps où nous étions très fiers de nous présenter n'importe où dans le monde en disant : "Nous, les Israéliens". Personne ne peut plus le faire maintenant. Le nom d'Israël est à présent vautré dans la boue. De nombreux Israéliens évitent de parler en hébreu dans les différentes villes étrangères.»
La troisième confession sort de la bouche de Hayon Meir, juif de 86 ans, professeur de physique à la retraite. Il avait passé dix mois en se cachant des Nazis aux Pays-Bas ; jusqu'à son arrestation en 1944 et sa déportation vers le camp de concentration nazi d'Auschwitz où il a été torturé pendant onze mois, jusqu’au jour de la libération d'Auschwitz en 1945. Farouche opposant au sionisme et partisan des droits des Palestiniens, Hayon Meir refuse d’appeler l'armée israélienne une armée, mais une force d'occupation et d'oppression. Au cours d’une conférence de presse qu’il a donnée au mois de janvier dernier, il se révolte lorsqu’on l'interroge sur le problème palestinien : « N’utilisez pas, dit-il, la terminologie israélienne, c’est plutôt une tragédie ou une catastrophe palestinienne.» Lorsque quelqu’un dans l'assistance lui a manifesté sa sympathie pour sa détention et la torture qu’il avait subies à Auschwitz, il répondit, furieux : «Si vous êtes intéressés par mon endurance ne vous attardez pas sur le passé, faites quelque chose pour les Palestiniens». Selon ce même Hayon Meir, la devise du monde était après Auschwitz «Never Again» (plus jamais ça), mais ce que les forces d'occupation israéliennes font contre les Palestiniens est similaire à ce que les nazis ont fait ; peut-être pas avec la même ampleur, mais les méthodes sont les mêmes. « Tout Israélien, ajoute-il, qui ne proteste pas contre les atrocités de son gouvernement criminel, est impliqué, indirectement dans cette agression barbare.»
Quant au quatrième témoignage, il vient d’une personne plus jeune. C’est Avindav Begin, écrivain et petit-fils de l'ancien premier ministre israélien Menahem Begin et fils de l'actuel ministre dans le gouvernement de Netanyahu, Benny Begin, du parti Likoud, qui dans une longue interview a confié en février dernier, sa confession au journal israélien Yediot Aharonot. Il révèle son refus de se lever quand il entend l'hymne national israélien (Hatikva), qu’il ne se considère ni comme un Juif, ni comme un sioniste, et qu’il ne croit pas que son grand-père (Menahem) aurait conclu une paix réelle avec l'Egypte, n’accepte pas de suivre la voie de son père, et ne brandit pas le drapeau d'Israël. Il n’hésite pas non plus d’aller à des manifestations contre le mur d’apartheid au village palestinien de Bil'in, et ne craint pas, après la publication de cette entrevue avec lui, que l’on lui lance, selon son expression, des œufs pourris.
Dans cette même interview, le jeune Begin n’hésite pas à dire : « Dans nos veines, à nous tous, coule un sang de tueurs.» Et s’il éprouve de la peine pour les quelques 700 personnes tuées durant la guerre de 1982 contre le Liban (guerre déclarée par Israël que gouvernait à l’époque son grand-père), il rectifie en précisant : « Ce ne sont pas sept cents, mais trente mille morts entre Libanais et Palestiniens, dont la plupart non armés. Des morts pour rien. Ils ne peuvent pas être comparés à des soldats israéliens, parce qu’il s’agit ici de gens qui n’ont jamais fait de guerre. Je suis effrayé par le fait que des gens tirent des coups de feu sur eux-mêmes et sur leurs enfants alors qu’ils imaginent les tirer sur d’autres. Je pense que toutes les guerres n'ont pas à avoir lieu, y compris la guerre de Yom Kippour (la guerre d'Octobre 1973).»
Il n’y a rien à ajouter sauf peut-être, que ces confessions avaient mis trop de temps avant de sortir de la bouche de ces mêmes témoins qui sont sensés avoir vécu de très près le drame palestinien durant plus de six décennies déjà.
RAFRAFI
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jeudi, 14 janvier 2010
Ayiti
Devant cette tragédie haïtienne, il me revient à l’esprit Raskolnikov, le héros du Crime et Châtiment, lorsqu’il tomba aux pieds de Sonia, fille d’une pauvre famille, et lui dit : « je me prosterne devant toute la souffrance de l'humanité ».
Ainsi, tout HOMME, digne de ce nom, devrait s’incliner devant cette souffrance humaine causée par ce cataclysme haïtien, où la chair humaine est copieusement pétrie par les décombres. Aucune agglomération ne peut résister face à un tremblement de terre de pareille amplitude, c’est-à-dire d’une magnitude de 7, soit l’équivalent de l’énergie dégagée par une bombe H d’environ 5 Méga tonnes.
Il est quand même paradoxal que Haïti, appelé Ayiti en créole, soit, depuis précisément deux siècles et six ans, la toute première république indépendante de population majoritairement noire et en même temps, le pays qui était régulièrement touché par les catastrophes naturelles, à savoir, cyclones, ouragans, tempêtes tropicales, pluies torrentielles, crues, inondations, et tremblements de terre, dont celui du 18 octobre 1751, qui fût aussi dévastateur et où la ville du Port-au-Prince fût entièrement détruite.
Comme si la première syllabe du mot Ayiti, (AÏ) qui, en français veut dire « crépitation douloureuse des tendons » ou « endroit dangereux pour de petites embarcations » ou tout simplement « une interjection qui traduit la douleur », indique déjà ce sort fatal par lequel ce malheureux pays est souvent désigné.
La montagne dans la mer, c’est le sens du mot créole Ayiti. Comme pour dire une montagne d’hommes dans une mer de souffrances.
À toutes les haïtiennes et tous les haïtiens, vivants et survivants, mes sincères condoléances.
Pour quiconque voudrait aider Haïti, voici ce LIEN.
RAFRAFI
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jeudi, 31 décembre 2009
L’écume
2009 était pour ce blog une année médiatiquement quasi sabbatique. Six notes en janvier, deux en février et une seule (la dernière) en mai; de quoi amener certains visiteurs à ne plus revenir, dont, entre autres, les « amis bloggeurs » à qui, depuis, je n’ai pas rendu visite non plus… Et je ne m’en réjouis nullement.
Certes, personne ne devrait avoir de comptes à ne rendre à personne (je veux dire entre bloggeurs). D’où le fait d’en parler, ressemblerait à une sorte de monologue. Sauf si l’on avait de quoi, non pas de justifier, mais de présenter ce qui serait bon, utile ou intéressant à dire, donc à lire.
Je n’ai pas été emporté, entre temps, par le glissement communicatif de la blogosphère vers le réseautage social (de Facebook, de Netlog ou de plus récent, baptisé Twitter ou encore de plus anciens tels que MySpace, Pointscommuns ou Copains d'avant, et bien d’autres…), mais je me suis tout simplement engagé dans des occupations qui se servent plutôt d’encre et de papier que d’octet et de clavier.
Résultat :
- « L’écume des vers », mon deuxième recueil de poésie, paru en français, en juin dernier, chez l’Harmattan, dans la collection « Poètes des cinq continents » (dirigée par Philippe Tancelin et Emmanuelle Moysan). Il porte le même titre que mon précédent recueil « Zabadou’l bouhour », paru en 1996 en langue arabe chez le même éditeur dans la collection « Libre parole ». Il comporte une bonne partie de poèmes publiés dans le premier recueil, mais traduits en français par Hédia avec l’aimable révision de la poète et amie Josyane De Jesus-Bergey. D’autres poèmes et textes, écrits d’emblé en français figurent aussi dans ce dernier recueil.
- Après environ trois décennies d'école buissonnière, je me remets sur le chemin de l’INALCO, pour un LMD en langues et civilisations orientales. Du coup me revoilà muni d’outils scolaires à la recherche d’une reconnaissance académique et côtoyé par de plus jeunes et aussi de moins jeunes collègues sous l’égide d’imminents professeurs que je salue de passage. J’ai intérêt à m’appliquer et à être studieux pour décrocher le Master (DEA), cette année. Pour le mémoire à soutenir, il sera question de littérature avec un thème que je divulguerai le moment venu.
Enfin, douze mois après la guerre sioniste contre GAZA, qui souffre toujours de blocus, 1400 européennes et européens (le même nombre de palestiniens tués dans cette guerre) sont actuellement au Caire dans l’attente d’une décision du régime égyptien de Moubarak, pour leur permettre d’accéder à GAZA et soutenir la population Gazaouie. Je vous invite à soutenir l’initiative de ces marcheurs européens en signant leur pétition par ce LIEN.
Que l’année 2010 soit moins lugubre et moins difficile et plus propice et heureuse aux amies et amis ainsi qu’à quiconque arrive à ce blog-ci, exprès ou par hasard.
RAFRAFI
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lundi, 09 février 2009
Paradoxes sionistes
Ce n’est pas pour enchérir de rhétorique sur le Paradoxe juif de Nahum Goldmann, mais chaque fois que des élections se préparent en Israël, il me revient à l’esprit l’image que les sionistes et les pro-sionistes ne cessent de diffuser, décrivant Israël comme palmeraie de démocratie et de liberté au milieu d’un désert de tyrannie, d’obscurantisme et de haine(!).
Israël démocratique? Oui, mais que pour les juifs. Ce qu’on appelle les «arabes israéliens» (un million et demi), c’est-à-dire les autochtones palestiniens (de confession chrétienne et musulmane) ne bénéficient guère des mêmes privilèges que les juifs israéliens. Pis encore, certaines catégories de ce qu’on appelle juifs séfarades (d’origine orientale) subissent une sorte de discrimination en regard des juifs ashkénazes (d’origine occidentale). Le cas des Falachas est, quant à lui, plus lamentable.
Je ne vais pas m’étaler ici sur la description de l’échiquier politico-électoral israélien, mais plutôt de dévoiler encore une fois la politique de deux poids deux mesures, pratiquée par Israël et réinjectée dans le discours diplomatique de ses alliés occidentaux.
Pendant la guerre froide, l’idée d’un État palestinien à côté de l’État d’Israël, était conçue par ce dernier comme un projet d’une future base arabo-soviétique anti-israélienne, et donc, exclue. Et ce malgré l’existence dans la Knesset, de partis israéliens de gauche et d’extrême gauche, comme le parti communiste d'Israël, le Mapam, le Matzpen, le Maki et le Rakah. À présent, un projet d’un État palestinien est conçu comme une menace «islamo-terroriste» sauf s’il est a priori «nettoyé» de toute fraction religieuse (d’où la guerre contre Gaza). Car le discours islamiste du Hamas et du Djihad, pose actuellement problème pour Israël et ses alliés régionaux et internationaux, qui, pour des raisons purement géostratégiques, n’y voient qu’un écho du discours iranien(!!).
Que le Hamas soit, avant et après tout, un mouvement de résistance à discours religieux, que ce mouvement, soit issu des Frères musulmans de Palestine dont la constitution était d’ailleurs facilitée indirectement (les années 1970 et 1980) par ce même Israël qui est allé à l’époque jusqu’à reconnaître officiellement son bras politique et caritatif, et ce dans le but de contrecarrer le Fatah (nationaliste laïc) et la gauche marxiste palestinienne,
… que le Hamas joue le jeu politique et s’engage par ricochet, dans le processus d’Oslo, jusqu’à remporter les élections législatives palestiniennes du 26 janvier 2006, en obtenant 56% des suffrages, ce qui lui a donné une majorité parlementaire obligeant Mahmoud Abbas, à inviter le Hamas à former un nouveau gouvernement, et à inciter Israël à prohiber ce dernier jusqu’à enlever et emprisonner ses parlementaires avec leur président.
… que le Hamas ait, à maintes reprises respecté la trêve, parfois de plusieurs mois, sans que celle-ci ne soit véritablement respectée par Israël (blocus de Gaza qui est une forme de guerre, bombardement sporadique contre tel ou tel activiste palestinien…) ,
… tout cela s’évapore devant la maussade ritournelle: Hamas (et Djihad avec), égale terrorisme, islamo-fascisme, antisémitisme… etc.
Malgré certaines thèses du Hamas ou du Djihâd (et même du Fatah), que je désapprouve formellement, je ne peux pas admettre non plus cette position paradoxale qui diabolise d’un côté un extrémisme palestinien (jadis, des barbus marxistes, à présent, des barbus islamistes) et révère d’un autre côté l’extrémisme israélien, s’étendant du parti travailliste jusqu’au Yahadut Hatorah en passant par Kadima, le Likoud, Israel Beytenou, le Moledet, le Herout, le Tkuma, le parti Mizrahi, et le Shass.
Face au palestinien exemplaire, qui, pour que la «paix» s’installe, ne doit être que mou ou mort, l’israélien, quant à lui, peut se permettre le luxe très «démocratique» d’être extrémiste, fanatique, ultra-quelque chose, voire raciste, et pardessus le marché représenté à la Knesset. Vous me diriez, les arabes israéliens y sont aussi représentés. Oui, mais juste pour le décor démocratique. Il suffit de voir leur proportion ainsi que leur absence systématique et continuelle de tout gouvernement. Et de voir aussi les dernières objections soulevées par plusieurs leaders politiques juifs israéliens contre la participation arabe aux élections. Ces leaders ne cessent de lancer un mot d’ordre partagé par plusieurs partis du centre, de droite et d’extrême droite jusqu’aux «ultras orthodoxes», qui consiste à réclamer le transfert de la population arabe d’Israël (un million et demi) vers les territoires, pourtant occupés, de «l’autorité palestinienne». Le Moledet en est le défenseur farouche, mais récemment aussi Tzipi Livni, la candidate du Kadima.
C’est quoi ce transfert si ce n’est pas du nettoyage ethnique? Plus concrètement encore, aux âmes très douillettes aux discours islamistes du Hamas ou du Djihad, je propose ci-après quelques thèses Théo-idéologiques (de sources différentes) qui en disent long sur l’autre «extrémisme démocratique» ou «démocratie extrémiste» (comme vous voulez) à l’israélienne:
NETTOYAGE ET SEPARATION
Le Moledet (en hébreu: "Terre natale"): «Il a centré l'essentiel de sa plate-forme idéologique sur l'idée du "transfert" des palestiniens hors d'Eretz Israël (Israël dans ses frontières bibliques). En principe, ce "transfert" est censé être volontaire, mais le manque évident d'intérêt des palestiniens pour un départ explique qu'officieusement le "transfert" soit envisagé comme contraint.»
Israel Beytenou (en hébreu "Israël notre Maison"): «L'essentiel de la plate-forme politique de ce parti consiste en un plan de modification des frontières d'Israël afin de séparer la majorité juive du 1,4 million d'Arabes israéliens, dont la loyauté à l'État hébreu est régulièrement mise en doute par son leader. En mai 2006, Lieberman appelle à l'exécution des députés arabes israéliens en contact avec le Hamas ou ayant célébré le jour de la Nakba, «la catastrophe», au lieu de celui de l'Indépendance israélienne»
Le Herout (en hébreu liberté): «Nous croyons qu'un effort national visant à encourager l'émigration (des Arabes vivant en Israël et dans les territoires palestiniens) vers les pays arabes résoudra à long terme le problème démographique d'Israël. Nous demandons que l'hébreu soit déclaré seule langue officielle de l'état juif. Pour les élections du 28 mars 2006, le Hérout a lancé une campagne d'affichage pour encourager les israéliens arabes à partir du pays:"Le Hérout vous aidera et paiera pour que votre famille émigre vers n'importe quel pays arabe et y vive une vie heureuse" (Jerusalem Post du 24 mars 2006). Nous demandons que la loi du retour soit modifiée pour arrêter l'afflux des non-juifs dans le pays, qui mettrait en danger la majorité et le caractère juifs de l'état.»
Le Shass. (Parti «ultra-orthodoxe»). Son leader spirituel le rabbin Ovadia Yossef, excelle dans la haine raciale: «Dans la vieille ville de Jérusalem ils [les Arabes] fourmillent. Qu’ils aillent en enfer– et le Messie les y conduira vite ». Depuis la chaire de sa synagogue de Jérusalem: «Il faut, anéantir les Arabes. Il ne faut pas avoir pitié d’eux, il faut leur tirer dessus avec des super missiles, les anéantir, ces méchants, ces maudits.» Les mêmes Arabes qu’il avait assimilés à des "serpents", êtres nuisibles et venimeux.
ESPACE VITAL ET EXPANSION
Israel Beytenou s'oppose aux discussions de paix commencées depuis la conférence d'Annapolis (novembre 2007) sur les questions-clés du conflit avec les Palestiniens, comme le tracé des frontières, le statut de Jérusalem, le sort des colonies juives et des réfugiés palestiniens. Pour le parti, «Démanteler les colonies sauvages est un casus belli».
Le Herout «prône le projet d’un grand Israël sur les deux rives du fleuve Jourdain (incluant donc l'actuelle Jordanie). Il a ensuite été fermement opposé au retrait de la Bande de Gaza projeté dès 2003, et réalisé en 2005. Dans son programme 2006 en 13 points on lit: Nous croyons d'une croyance sans borne en la réalisation du grand Israël et au droit du peuple juif à sa patrie héréditaire, la terre d'Israël.»
FANATISME ET OBSCURANTISME
Pour le rabbin Ovadia Yossef, chef spirituel du Shass, "les enseignants laïques sont des ânes". En 2000, il a prétendu que les victimes de l’Holocauste étaient des âmes pécheresses réincarnées qui devaient expier par ce biais. En novembre 2003: «Tous les problèmes viennent des Ashkénazes... Vous les Juifs ashkénazes, vous avez été en Occident, en enfer. Pourquoi êtes-vous venus ici ? Ce que vous dites ou faites est sans importance». En 2005 après l’ouragan Katarina: «Il y a eu un tsunami et il y a eu des désastres terribles, parce qu’on n’étudie pas assez la Torah... Les Noirs habitent là-bas [Nouvelle Orléans]. Les Noirs étudient-ils la Torah ? [Dieu a dit] envoyons-leur un tsunami et noyons-les... Bush était derrière [les expulsions de] Gush Katif, il a encouragé Sharon à vider Gush Katif... nous avons eu 15 000 expulsions ici [en Israël], et il y a eu [aux États-Unis] 150 000 [morts]. C’était la rétribution divine... Dieu donne à chacun ce qu’il mérite».
Le Herout: «Nous croyons que les valeurs éternelles de la Torah devraient être fermement enracinées dans la vie de l'état et du peuple juif. Nous appelons l'état d'Israël à ne pas oublier les contributions de Jonathan Pollard (espion israélien) et à œuvrer activement à sa libération des prisons américaines.»
Le Mizrahi «est l'une des branches du sionisme religieux et sa première incarnation historique, défendant l'idée d'un État juif largement basé sur le judaïsme orthodoxe».
Si on ajoute à tout cela les colons armés qui, épaulés parfois par le Tsahal, font une vie d'enfer à leurs voisins palestiniens et n’hésiteraient pas à suivre l’exemple du terroriste Baruch Goldstein (qualifié par Israël, juste de militant sioniste religieux radical israélo-américain !!) l'auteur du massacre du tombeau des Patriarches à Hébron en 1994 où il tua 29 palestiniens et en blessa un certain nombre au moment de leur prière, on peut voir l’image de cette «démocratie» armée jusqu’aux dents et jusqu’au dernier palestinien en ligne de mire sioniste.
N.B. après avoir écrit cette note, j’ai reçu un commentaire important sous la note précédente, de la part de Jean-Moïse Braitberg, l’auteur de la fameuse lettre ouverte au président israélien. Je vous invite à le lire.
Rafrafi
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jeudi, 29 janvier 2009
Mon pauvre Jean-Moïse
Je comprends sincèrement votre complainte auprès de Shimon Peres qui préside, à présent en votre nom, cet État d'Israël que le Général De Gaulle, à juste titre, avait (le 27 novembre 1967) déjà qualifié de « peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur» avant d'ajouter « Maintenant, il (Israël) organise sur les territoires qu’il a pris l’occupation qui ne peut aller sans oppression, répression, expulsions, et il s’y manifeste contre lui une résistance, qu’à son tour il qualifie de terrorisme» . De Gaulle n'a pas eu le Prix Nobel de la Paix, Shimon Peres, si. Et ce au mépris de ses victimes civils à Qana, à Jenine et aujourd'hui à Gaza. Ses deux co-nobélisés, Rabin et Arafat, ont payé de leur vie leur engagement pour la paix, le premier, tué de deux balles par un jeune extrémiste juif (Ygal Amir) et le deuxième, empoisonné, semble-t-il, par des agents d'un vieil extrémiste juif (Ariel Sharon). Et Peres continue curieusement à profiter de son Nobel (même à bord d'un avion militaire: photo ci-contre). Je ne vais pas m'étaler sur le passé et le présent de votre président que vous connaissez surement mieux que moi. Mais, Cher écrivain, permettez-moi de vous saluer pour ce poignant témoignage (paru dans le journal Le Monde) que vous adressez à Perez et de le reproduire ici pour mes visiteurs :
RAFRAFI
Effacez le nom de mon grand-père à Yad Vashem
par Jean-Moïse Braitberg
Monsieur le Président de l'État d'Israël, je vous écris pour que vous interveniez auprès de qui de droit afin que l'on retire du Mémorial de Yad Vashem dédié à la mémoire des victimes juives du nazisme, le nom de mon grand-père, Moshe Brajtberg, gazé à Treblinka en 1943, ainsi que ceux des autres membres de ma famille morts en déportation dans différents camps nazis durant la seconde guerre mondiale. Je vous demande d'accéder à ma demande, monsieur le président, parce que ce qui s'est passé à Gaza, et plus généralement, le sort fait au peuple arabe de Palestine depuis soixante ans, disqualifie à mes yeux Israël comme centre de la mémoire du mal fait aux juifs, et donc à l'humanité tout entière.
Voyez-vous, depuis mon enfance, j'ai vécu dans l'entourage de survivants des camps de la mort. J'ai vu les numéros tatoués sur les bras, j'ai entendu le récit des tortures ; j'ai su les deuils impossibles et j'ai partagé leurs cauchemars.
Il fallait, m'a-t-on appris, que ces crimes plus jamais ne recommencent ; que plus jamais un homme, fort de son appartenance à une ethnie ou à une religion n'en méprise un autre, ne le bafoue dans ses droits les plus élémentaires qui sont une vie digne dans la sûreté, l'absence d'entraves, et la lumière, si lointaine soit-elle, d'un avenir de sérénité et de prospérité.
Or, monsieur le président, j'observe que malgré plusieurs dizaines de résolutions prises par la communauté internationale, malgré l'évidence criante de l'injustice faite au peuple palestinien depuis 1948, malgré les espoirs nés à Oslo et malgré la reconnaissance du droit des juifs israéliens à vivre dans la paix et la sécurité, maintes fois réaffirmés par l'Autorité palestinienne, les seules réponses apportées par les gouvernements successifs de votre pays ont été la violence, le sang versé, l'enfermement, les contrôles incessants, la colonisation, les spoliations.
Vous me direz, monsieur le président, qu'il est légitime, pour votre pays, de se défendre contre ceux qui lancent des roquettes sur Israël, ou contre les kamikazes qui emportent avec eux de nombreuses vies israéliennes innocentes. Ce à quoi je vous répondrai que mon sentiment d'humanité ne varie pas selon la citoyenneté des victimes.
Par contre, monsieur le président, vous dirigez les destinées d'un pays qui prétend, non seulement représenter les juifs dans leur ensemble, mais aussi la mémoire de ceux qui furent victimes du nazisme. C'est cela qui me concerne et m'est insupportable. En conservant au Mémorial de Yad Vashem, au cœur de l'État juif, le nom de mes proches, votre État retient prisonnière ma mémoire familiale derrière les barbelés du sionisme pour en faire l'otage d'une soi-disant autorité morale qui commet chaque jour l'abomination qu'est le déni de justice.
Alors, s'il vous plaît, retirez le nom de mon grand-père du sanctuaire dédié à la cruauté faite aux juifs afin qu'il ne justifie plus celle faite aux Palestiniens. Veuillez agréer, monsieur le président, l'assurance de ma respectueuse considération.
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Jean-Moïse Braitberg est écrivain.
Source: Article paru dans l'édition du journal Le Monde du 29.01.09
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