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dimanche, 21 mai 2006

Et rebelote

En mai, on me fait ce qu'il ne me plaît jamais.. C'est bien le cas ce mois-ci. J'ai beau essayé de choisir moi-même la cadence de mes notes.. À peine j'ai commencé à entrer dans une ambiance moins stressante par le biais de la poésie, voilà que mon fournisseur d'accès à l'Internet choisit le moment, propre à lui, pour lancer une deuxième fois, des travaux qu'il appelle "amélioration du réseau".. et je n'ai rien constaté de nouveau sur ce plan après seize jours de déconnexion. Bref, deux semaines et deux jours, privé d'Internet, donc d'autres services dont: messagerie, payement à distance, consultations, lectures.. et bien sûr mise à jour du blog..
Une des conséquences de cette coupure, est ma décision de jouir de mon droit internautique en procédant à la modération (filtration des commentaires des visiteurs avant qu'ils ne soient automatiquement publiés). J'en suis navré, mais précaution oblige. Sachant que je suis moralement et juridiquement responsable de tout abus dans mon blog, je ne pourrais plus courir le risque de laisser traîner sur mes pages, tout au long d'une autre éventuelle coupure de réseau, des commentaires indésirables, malveillants ou diffamatoires. C'était presque le cas cette fois-ci. En me reconnectant, je tombe sur un commentaire presque anonyme que finalement j'ai décidé de ne pas supprimer, d'une part parce qu'il est révélateur, et d'autre part parce qu'il ne s'en prend qu'à moi seul.
Rafrafi

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samedi, 22 avril 2006

Et la poésie dans tout ça !

medium_jpgdicentra_coeurdemarie.3.jpgComme promis dans ma précédente note, j'ouvre par la présente une autre brèche dans ce blog pour laisser passer une lueur d'une pulsation plus fine. Pourquoi aujourd'hui ! Peut-être après tant de péripéties sinistres des derniers mois, me voici revigoré, ce jour même, par un soleil soutenu, et surtout par ce à quoi Hédia, ma compagne, m'invite : "entre des rosiers cascades, des verveines retombantes, des œillets de poète ou des cœurs de Marie, lesquelles de ces plantes veux-tu ajouter à celles qui ornent déjà notre balcon ?" ..Je jette un coup d'œil sur le catalogue botanique de ce printemps-été 2006, et je lui réponds : "Bien qu'attiré nominativement par les œillets de poète, mon cœur penche vers les cœurs de Marie".(Voir illustration)
Pour rester dans cette ambiance déstressante aménagée par mon épouse, je me suis dit : "aujourd'hui pas question de me laisser happer par l'actualité sanglante". Coïncidence ou pas, les infos du jour en France (21 avril)* ne m'ont pas trop contrarié : Juste après trois brèves angoissantes (Découverte macabre en Guyanes, Erreur médicale mortelle, Drame dans le Rhône) voici Dominique De Villepin (poète lui-même) qui, en présence d'enfants convalescents à Chamonix, dit qu'il est "ici pour reprendre des forces". Pourquoi pas après tout ce bras de fer CPEique avec d'autres "enfants" un peu plus vigoureux !
Dopé par cette déclaration poético-ministérielle, je réponds par l'affirmative à la demande de Hédia pour changer de chaîne afin de suivre une interview avec un poète arabe. La surprise est de taille : la chaîne en question est une chaîne satellitaire d'information essentiellement politique, l'interview se passe dans le cadre d'une émission réservée habituellement aux politiques, l'invité (sexagénaire) est un des trois grands poètes palestiniens de sa génération. À une question : "pourquoi vous n'avez pas quitté votre Palestine natale (devenue Israël), comme l'ont fait vos collègues?" et Samih al Kacim répond : "la géographie détient l'Histoire. Perdre la première c'est forcément perdre la deuxième. Pour cette raison, j'ai choisi de ne pas partir". Et il ajoute: "une autre résistance qu'il ne faut ni oublier ni négliger, c'est la résistance culturelle dans laquelle la poésie constitue une pièce maitresse".
Comme Al Kacim, je viens moi-même d'une culture qui vénère la poésie. Jadis, elle effleurait la prophétie. Un des plus grands poètes arabes de tous les temps (915-965), est surnommé Al Mutanabbi (faux prophète) parce que jeune, il s'est déclaré prophète. D'autre part, j'avais toujours tendance à considérer la poésie comme langage universel par excellence. C'est pour cette raison qu'une de mes occupations (préoccupations), était de contribuer à construire des passerelles poétiques entre différentes rives. D'où mes différentes entreprises dans le domaine de la traduction (Voir entre autre, Mes versions, colonne droite)
Reste à savoir, si ce langage universel a encore droit de cité dans un monde où règnent le politique, l'économique, l'idéologique et.. le numérique ! C'est une question qui se pose quasiment partout, notamment dans le monde occidental dit industrialisé.
Y a-t-il une crise de la poésie ? Non, dit Philippe Sollers, qui ajoute dans un magnifique article intitulé "La poésie invisible", "Il n'y a qu'un immense et continuel complot social pour nous empêcher de la voir"… À suivre.
RAFRAFI
* Cette note devrait être publiée hier, mais une panne de réseau ne l'a pas permis.

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dimanche, 09 avril 2006

En avril, on n'enlève aucun fil

Je ne sais pas si c'était le hasard ou non, qui fait que mon dernier billet Guerre et pax americana, remonte à la date du début de la guerre contre l'Irak, et que celui-ci tombe en ce jour du 9 avril, qui, selon certains, marque la fin de cette guerre, mais selon d'autres, plus lucides et honnêtes, ça marque la chute de Bagdad et du régime de Saddam.. Car la guerre, par contre, continue de plus belle, sans qu'elle ne soit belle, hélas!
Au fait, je n'avais pas l'intention de reprendre le fil du blog spécialement ce jour dont la date est devenue très emblématique. Je ne suis pas féru de chronologie. Mais un email que j'ai reçu hier, me demandant pourquoi je me suis arrêté d'écrire, m'a incité à reprendre ce fil d'aussitôt. Je n'avais pas non plus l'intention de reparler de guerre ni d'Irak, comme je viens de le faire ici.
Il y a quelques jours, je pensais aborder un sujet parlant de poésie, mais faute de verve suffisante, j'ai renoncé.. Jusqu'au moment (hier seulement) où un commentaire posté par Wira, bloggeuse d'une sensibilité indéniablement humaniste, me demande la permission d'écrire un texte sur moi dans son blog Illusion de Vie que je trouve riche, altruiste et généreux. Son choix s'est plutôt porté sur ma poésie qui figure sur la colonne gauche de ce blog. Cette généreuse attention de sa part, m'a mis de l'eau à la bouche. Je me suis dit : un peu de poésie dans ce désordre cosmique, ça ne peut faire que du bien pour des bloggeurs, comme nous, avides d'un équilibre moral.
Mais en visitant hier Bolgabrac, de l'ami bloggeur MG, qui excelle dans la dissection sociologique du temps et de l'espace qu'il vit, je découvre qu'il vient d'insérer dans l'entête de son blog un compteur "live", indiquant seconde par seconde, en dollar américain, le coût de la guerre en Irak. Du coup, je me dis : pas d'échappatoire ni de répit. Je ne peux pas m'éloigner d'une réalité cauchemardesque qui ne cesse de me suivre, même dans mon sommeil..
Toutefois, je me promets, ne serait-ce que par instinct de conservation, de me laisser divaguer joyeusement, de temps en temps, dans cette blogosphère à la fois multicolore et limpide qui me (nous) sert de foyer parallèle.
RAFRAFI

21:49 Publié dans Politis | Lien permanent | Commentaires (2) |  Facebook | |

mardi, 21 mars 2006

GUERRE ET PAX AMERICANA

medium_ishtar.jpgAu moment où l'on commence à compter par milliers les victimes (tout d'abord de soif) de la sécheresse dans la Corne de l'Afrique (voir note précédente) et où la population palestinienne de la Bande de Gaza, n'ayant plus de pain depuis quelques jours après des semaines de bouclage israélien, s'attend à une vraie famine, voilà que l'on vient hier (20 mars) de commémorer trois années de guerre contre l'Irak, menée par les Etats-Unis avec quelques alliés suivistes et opportunistes.
Ni les préjudices des famines ni ceux des calamités naturelles, dont Katrina, n'ont changé, ne serait-ce que d'un cheveu, la position de Bush qui persiste et signe, en prétendant que la guerre était une bonne décision.
Quand il dit à cette occasion (néfaste) qu'il est prêt à attaquer l'Iran pour la sécurité d'Israël, on y voit déjà un des objectifs de cette politique guerrière des néoconservateurs : protéger Israël quitte à anéantir tous ceux qui l'entourent.
C'était presqu'une des conséquences de la guerre contre l'Irak : déséquilibre stratégique en faveur d'un Israël nucléairement surarmé, contre un monde arabe nucléairement désarmé. Première étape qui, parait-il, serait suivie par une autre, géo-stratégiquement plus élargie, en soumettant l'Iran au même sort irakien, en vue d'instaurer un soi-disant "Grand Moyen-Orient" "démocratique", "protégé" par une pax americana dotée d'une suprématie nucléaire israélienne.
J'ai toujours pensé que la guerre anglo-américaine contre l'Irak, qui dure encore, avait provoqué trois sortes de pertes:
- Celle que je viens de mentionner plus haut, à savoir la perte géostratégique pour les arabes.
- Une perte humaine dont aucun, en principe, ne devrait être indifférent. Rien que pour la période allant du jour de la chute de Bagdad (9 avril 2003) à ce jour, trente cinq mille victimes irakiennes contre 2500 soldats américains et anglais, selon des statistiques officiellement annoncées, sans oublier les victimes parmi les journalistes (un record enregistré par cette hécatombe: 86 journalistes et collaborateurs des médias tués, et 38 enlevés)
- La troisième perte, qui m'importe plus particulièrement en raison de ma vocation, c'est la perte culturelle, et quelle perte! L'histoire nous parle déjà de ce que Bagdad avait vécu lors de l'invasion mongole (en 1258) dirigée par Hulagu qui envoya au dernier calife abbasside, al Mustassam, le message suivant:

«Quand je conduirai mon armée contre Bagdad en colère, que vous vous cachiez au paradis ou sur la terre
Je vous ramènerai depuis les sphères tournantes,
Je vous retournerai en l'air comme un lion,
Je ne laisserai personne vivant dans votre royaume,
Je vais brûler votre ville, votre pays et vous aussi.
Si vous voulez vous sauver et votre famille vénérable, écoutez mon conseil avec l'oreille de l'intelligence. Si vous ne le faites pas vous verrez ce que Dieu a voulu.»

Quelle ressemblance! Rappelez-vous le message télévisé de Bush, adressé à Saddam la veille de la guerre.Passons. medium_x12.jpg
Cette invasion mongole qui a fait près de 80 000 victimes seulement parmi les Bagdadis, avait fait du Tigre, le fameux fleuve qui traverse Bagdad, un autre "Danube bleu", mais d'encre et non pas de lueur. Imaginez des milliers de manuscrits jetés par les soldats de Hulagu dans les eaux du fleuve. Imaginez la quantité d'idées, de théories, de formules et d'équations mathématiques, de poèmes et de et de et de … partis en encre diluée, à jamais, dans les eaux du Tigre!!
Sept siècles et demi plus tard, d'autres milliers de manuscrits anciens, sont partis en fumée (noire cette fois-ci) à la suite d'un obus lancé contre la bibliothèque nationale des manuscrits, sous le regard indifférent des soldats yankees de Bush, qui n'ont protégé que les locaux du ministère du pétrole à Bagdad. Inutile de rappeler le saccage du musée de Bagdad survenu le même jour, et les milliers des pièces archéologiques dérobées ou détruites, dont plusieurs tablettes d'argile trois fois millénaires sont arrivées, entre autre, à Tel-Aviv.
Toujours dans le cadre de cette grande perte culturelle, un dicton arabe me revient à l'esprit, disant: "l'Egypte écrit, le Liban publie et l'Irak lit"... Ceci résume un des aspects de la culture arabe du XXème siècle, où les irakiens étaient connus, entre autre, par leur engouement pour la lecture. Ils étaient ciblés par la plupart des éditeurs arabes, mais à présent, par les obus, les balles, les voitures piégés, les pénuries de toutes sortes, tandis que les savants, les scientifiques, les experts, les économistes...le sont par les meurtres, les enlèvements, si non par l'exode…
C'est bien navrant que les irakiens ont manqué leur salut autonome en laissant aux autres (d'outre atlantique) le soin (indélicat) de détrôner leur tyran.
Churchill disait que, dans une guerre, la vérité en est toujours la première victime. En Irak cette vérité-victime n'est pas seulement éthique, elle est aussi historique et surtout culturelle.
RAFRAFI

Images sources:
- En haut: Ishtar, déesse babylonienne de l'amour et de la fécondité
- Plus bas: caricature d'Al Quds.

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dimanche, 05 mars 2006

L'hypocrisie des plus grands

Je voudrais rassurer les peuples qui meurent de faim dans le monde : ici, on mange pour vous.medium_enfantperdu.jpg
[Coluche]

Dans quelques jours commencera le lugubre compte à rebours pour les trois millions (ça fait un peuple, Non!) d'affamés Somaliens et Kenyans dans la Corne de l'Afrique. L'ange de la mort entamera sa mission par les plus vulnérables, c'est-à-dire les enfants qui sont déjà décharnés avec, comme toujours, le ventre grossi, mais de quoi ? De vent, pardi.
Quand des experts de différentes agences d’aide humanitaire nous disent que deux cent cinquante millions de dollars (l'équivalent de ce que gagnent dix footballeurs dans certaines équipes européennes) suffiront pour tenir en vie, jusqu'en février 2007, ces trois millions de damnés qui, humainement, nous ressemblent comme deux gouttes d'eau, qu'est-ce que l'on attend alors pour débourser cette somme?
Au moment où Chirac continue son voyage d'affaires au pays des princes des pétrodollars, et Bush, sa très coûteuse (en vies humaines et en milliards de dollars) croisade contre des hypothétiques menaces terroristes, le reste des dirigeants du G8 semblent préoccupés eux-aussi, par la grippe aviaire et leurs soucis nationaux.
Mais, pourquoi évoquer le G8 ? Pour sa fameuse déclaration de 2003, annonçant son plan d'action contre la famine en Afrique. Ce G8 avait explicitement confirmé ce qui suit: "Nous reconnaissons que la sécurité alimentaire est un sujet de préoccupation mondiale. Des millions de personnes dans le monde, dont plus de 40 millions en Afrique, risquent de mourir de faim." Et d'ajouter plus loin: "Depuis Kananaskis, nous nous sommes engagés à verser 3,2 milliards de dollars US, dont 1,4 milliard pour l'Afrique subsaharienne, à titre d'aide à l'agriculture et à la sécurité alimentaire à long terme."
La sonnette d'alarme qui vient d'être tirée par quelques occidentaux qui suivent de plus près la genèse de cette horrible famine, souligne que la somme d'argent sollicitée assurera trente mille tonnes de céréales par mois pour une durée de 11 mois. Quand on sait que sur les 250 millions de dollars, seulement 28 millions ont été recueillis jusqu'ici, tandis que des milliards de dollars circulent à tort et à travers dans un monde lui-même de travers, (des milliards de dollars réservés à la lutte contre l'obésité aux États-Unis; quel paradoxe!!), on ne peut que reconsidérer le dicton de Cioran: "Tout homme qui ne meurt pas de faim est suspect."
Cette faim a toujours été dénigrée par les plus illustres de l'Histoire inhumaine de l'humanité. Ali, cousin et gendre du prophète Mohammad, a dit une fois "si la faim était un homme je l'aurais tué". Victor Hugo affirme, quant à lui, que "Tout le monde a droit de vie ici-bas, et la mort de faim est un crime social". Quant à moi, je me demande si Bush, militairement passionné par les libertés et les droits de l'homme dans le monde, savait-il ce qu'un de ses prédécesseurs avait dit à ce propos: "Le premier des droits de l'homme est celui de pouvoir manger à sa faim". Signé, Franklin Roosevelt !! Je m'en doute fort.
Je pourrais, mais très difficilement, accepter l'idée que Bush, patron du monde comme certains le nomment, soit vraiment soucieux du bien-être et des irakiens et des afghans, quitte à en tuer quelques milliers (là, je refuse), mais je ne pourrais pas imaginer que ces millions d'affamés, habitants de l'Afrique, berceau de l'humanité, soient à ses yeux des vénusiens ou des martiens!! Si la vie humaine est si chère pour Bush et ses alliés, la faim ne mérite-t-elle pas d'être combattue tout comme les armes à destruction massives, d'ailleurs encore introuvables!! Quelle hypocrisie!!
On s'affole, on se mobilise à très haut niveau, pour faire face à la grippe aviaire qui n'a tué jusqu'à présent qu'une petite centaine d'individus sur une totalité d'environ 6 milliards et demi (rien à voir avec ce que fait le tabac ou la route!). Par contre, trois millions "d'autres" individus (hommes, femmes, enfants, jeunes vieux..), menacés directement, concrètement et immédiatement de disparition, c'est, peut-être, virtuel pour certains, ou préhistorique pour d'autres!! Quel aveuglement!!
Honte à ceux qui possèdent des richesses et à ceux qui dirigent ce monde! Honte à ceux qui, à la fois, possèdent et dirigent! Honte à ceux qui possèdent ceux qui dirigent! Honte à ceux qui dirigent ceux qui possèdent!
Honte à nous tous, sans distinction.
Honte à moi.
Rafrafi

23:10 Publié dans Politis | Lien permanent | Commentaires (4) |  Facebook | |