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dimanche, 17 septembre 2006

Et la poésie dans tout ça ! (suite)

medium_RAFRAF.jpg"À en croire ton dernier billet sur Feu Raymond Devos, je dirais que tu l'as suivi par distraction !" remarqua plaisamment un ami, ayant constaté ma longue absence. En effet, ce genre d'absence, deux mois d'affilé, prête à toutes sortes de commentaires. Si le blog sert, entre autre, à marquer une présence quelque part sur le Net, il sert parfois aussi à marquer une absence quelque part sur cette planète..
Présence-absence, ce n'est pas un jeu mais une règle qui se fait respecter bon gré-mal gré...
La veille de mon dernier départ pour Tunis, j'étais sur le point de continuer à travers ce blog, ma quête de poésie après plusieurs billets à connotation désolante...
… quand soudain une guerre disproportionnée se déclare contre le Liban.
C'était après une approche poétique dans une note précédente portant le même titre que celle-ci, que j'ai eu envie d'aller un peu plus loin dans ma démarche. Un coup de pouce arrive à temps par un très sympathique e-mail que j'avais reçu à cette période là de la part d'un poète que je ne connaissais pas. Ce poète s'appelant Thierry Mallet m'écrit texto :

Monsieur,
Je viens de parcourir votre blog et j'y retrouve des saveurs et des préoccupations qui sont aussi les miennes. Elles sont méditerranéennes. Je travaille aussi à tisser des liens entre ses deux rives au moyen de la poésie.
Je vous invite à venir visiter mon blog:
http://www.toutelapoesie.com/blog/captaim/
Votre regard -conseils ou critiques-est important pour moi, la solitude étant parfois vertigineuse.
Respectueusement
Mallet Thierry

Un pareil message ne peut qu'inciter une personne aussi dispersée que moi, à remettre de l'ordre dans ses diverses préoccupations et à profiter de ce signal poétique pour réorienter le blog vers une diversité plus équilibrée..
.. quand soudain une guerre démesurée se déclare contre le Liban.
Malgré deux semaines de cure balnéaire à Rafraf (village côtier, 60 km au nord de Tunis, voir photo) et deux mois de bain familial, les images saignantes des victimes libanaises se réfractaient sur le paysage marin de Rafraf... L'entourage familial d'un côté, l'opinion public (élites et "homme de la rue" confondus) de l'autre, exprimaient un malaise profond... À tel point qu'au cours de trois appels téléphoniques successifs de ma part, j'apprend par le premier qu'un ami intime renonce à me joindre à Rafraf parce que son cœur n'y était pas, par le deuxième qu'une de mes petites sœurs ne pouvait rien avaler à cause des images qu'elle a vu ce jour là, et par le troisième, qu'un ami comédien humoriste s'est renfermé dans une pièce pour chialer, selon son épouse qui me l'affirmait au bout du fil.
Face à "la solitude étant parfois vertigineuse" de notre poète Thierry Mallet, je subis une sorte de communion socioculturelle non moins vertigineuse... Cette communion, est-elle un choix à faire ou bien un lot à porter ? je dirais, les deux à la fois... Peut-être que ce blog en témoigne parfaitement...
RAFRAFI

02:45 Publié dans Art | Lien permanent | Commentaires (2) |  Facebook | |

jeudi, 15 juin 2006

Mourir par distraction

medium_devos1.jpgAujourd'hui Raymond Devos n'est plus. Ne l'est-il plus vraiment? Je m'en doute fort. Et c'est à lui que je dois ce doute:

Comment vérifier un doute avec certitude?!..Sans l'ombre.. Sans l'ombre d'un doute?!... (Le doute par Raymond Devos)

Ai-je l'air de quelqu'un qui essaie de parler de lui pour ne rien dire? Lui, qui a tout dit ou presque? Peu importe. Et c'est toujours lui qui me le confirme:
Mesdames et messieurs... Je vous signale tout de suite que je vais parler pour ne rien dire. Oh! Je sais! Vous pensez : "S'il n'a rien à dire. .. il ferait mieux de se taire!" Évidemment! Mais c'est trop facile!. .. c'est trop facile! (Trois fois rien par Raymond Devos)

Oui c'est trop facile de se taire devant cet enchanteur du dire. Et que dire de quelqu'un comme moi, qui vient, soi-disant, d'une autre culture, qui, durant un quart de siècle, restait bouche-bée chaque fois que Raymond Devos ouvrait sa bouche?
irrésistible, funambule des mots, éblouissant magicien de la langue française, très grand poète de l'humour, authentique poète, chantre incomparable de la langue française, magicien du verbe, véritable illusionniste des mots, artiste de l'absurde, gentleman, funambule, papillon, géant de la poésie… Qualificatifs accordés à Raymond Devos par les uns et les autres, avant et après sa disparition aujourd'hui. Y sont-ils concordants? Oui, parfaitement.
J'ajouterais que seul Raymond Devos me transportait d'une actualité réelle vers une actualité perpétuelle. Il m'offrait un humour pur et simple, un humour intemporel, universel, intelligent, intelligible, profond, profane, rituel et spirituel. Bref, un humour qui rime divinement avec amour.
Pris au dépourvu par cette triste disparition, je n'ai pas tardé à écrire tout de suite cette note posthume, comme si, en dernier ressort, j'imitais le sportif dont parlait Raymond Devos. J'avais pourtant envisagé de le faire de son vivant. Une envie que j'avais exprimée à mon ami Marc Griffon qui avait la merveilleuse idée d'agrémenter l'entête de son blog par des citations à P. Desproges.
Et comme tout va trop vite, je termine par ce qu'en dit Raymond Devos, qui aimerait "mourir par distraction":

TOUT VA TROP VITE
Vous avez remarqué comme les gens marchent vite
dans la rue ?. . .
Il y a quelques jours,
je rencontre un monsieur que je connaissais,
je vais pour lui serrer la main,
le temps de faire le geste. . .
il était passé !
Eh bien j'ai serré la main à un autre monsieur
qui, lui, tendait la sienne à un ami
qui était déjà passé depuis dix minutes.

Raymond Devos
Qu'il repose en paix


RAFRAFI

20:35 Publié dans Art | Lien permanent | Commentaires (6) |  Facebook | |

dimanche, 21 mai 2006

Et rebelote

En mai, on me fait ce qu'il ne me plaît jamais.. C'est bien le cas ce mois-ci. J'ai beau essayé de choisir moi-même la cadence de mes notes.. À peine j'ai commencé à entrer dans une ambiance moins stressante par le biais de la poésie, voilà que mon fournisseur d'accès à l'Internet choisit le moment, propre à lui, pour lancer une deuxième fois, des travaux qu'il appelle "amélioration du réseau".. et je n'ai rien constaté de nouveau sur ce plan après seize jours de déconnexion. Bref, deux semaines et deux jours, privé d'Internet, donc d'autres services dont: messagerie, payement à distance, consultations, lectures.. et bien sûr mise à jour du blog..
Une des conséquences de cette coupure, est ma décision de jouir de mon droit internautique en procédant à la modération (filtration des commentaires des visiteurs avant qu'ils ne soient automatiquement publiés). J'en suis navré, mais précaution oblige. Sachant que je suis moralement et juridiquement responsable de tout abus dans mon blog, je ne pourrais plus courir le risque de laisser traîner sur mes pages, tout au long d'une autre éventuelle coupure de réseau, des commentaires indésirables, malveillants ou diffamatoires. C'était presque le cas cette fois-ci. En me reconnectant, je tombe sur un commentaire presque anonyme que finalement j'ai décidé de ne pas supprimer, d'une part parce qu'il est révélateur, et d'autre part parce qu'il ne s'en prend qu'à moi seul.
Rafrafi

00:50 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (6) |  Facebook | |

samedi, 22 avril 2006

Et la poésie dans tout ça !

medium_jpgdicentra_coeurdemarie.3.jpgComme promis dans ma précédente note, j'ouvre par la présente une autre brèche dans ce blog pour laisser passer une lueur d'une pulsation plus fine. Pourquoi aujourd'hui ! Peut-être après tant de péripéties sinistres des derniers mois, me voici revigoré, ce jour même, par un soleil soutenu, et surtout par ce à quoi Hédia, ma compagne, m'invite : "entre des rosiers cascades, des verveines retombantes, des œillets de poète ou des cœurs de Marie, lesquelles de ces plantes veux-tu ajouter à celles qui ornent déjà notre balcon ?" ..Je jette un coup d'œil sur le catalogue botanique de ce printemps-été 2006, et je lui réponds : "Bien qu'attiré nominativement par les œillets de poète, mon cœur penche vers les cœurs de Marie".(Voir illustration)
Pour rester dans cette ambiance déstressante aménagée par mon épouse, je me suis dit : "aujourd'hui pas question de me laisser happer par l'actualité sanglante". Coïncidence ou pas, les infos du jour en France (21 avril)* ne m'ont pas trop contrarié : Juste après trois brèves angoissantes (Découverte macabre en Guyanes, Erreur médicale mortelle, Drame dans le Rhône) voici Dominique De Villepin (poète lui-même) qui, en présence d'enfants convalescents à Chamonix, dit qu'il est "ici pour reprendre des forces". Pourquoi pas après tout ce bras de fer CPEique avec d'autres "enfants" un peu plus vigoureux !
Dopé par cette déclaration poético-ministérielle, je réponds par l'affirmative à la demande de Hédia pour changer de chaîne afin de suivre une interview avec un poète arabe. La surprise est de taille : la chaîne en question est une chaîne satellitaire d'information essentiellement politique, l'interview se passe dans le cadre d'une émission réservée habituellement aux politiques, l'invité (sexagénaire) est un des trois grands poètes palestiniens de sa génération. À une question : "pourquoi vous n'avez pas quitté votre Palestine natale (devenue Israël), comme l'ont fait vos collègues?" et Samih al Kacim répond : "la géographie détient l'Histoire. Perdre la première c'est forcément perdre la deuxième. Pour cette raison, j'ai choisi de ne pas partir". Et il ajoute: "une autre résistance qu'il ne faut ni oublier ni négliger, c'est la résistance culturelle dans laquelle la poésie constitue une pièce maitresse".
Comme Al Kacim, je viens moi-même d'une culture qui vénère la poésie. Jadis, elle effleurait la prophétie. Un des plus grands poètes arabes de tous les temps (915-965), est surnommé Al Mutanabbi (faux prophète) parce que jeune, il s'est déclaré prophète. D'autre part, j'avais toujours tendance à considérer la poésie comme langage universel par excellence. C'est pour cette raison qu'une de mes occupations (préoccupations), était de contribuer à construire des passerelles poétiques entre différentes rives. D'où mes différentes entreprises dans le domaine de la traduction (Voir entre autre, Mes versions, colonne droite)
Reste à savoir, si ce langage universel a encore droit de cité dans un monde où règnent le politique, l'économique, l'idéologique et.. le numérique ! C'est une question qui se pose quasiment partout, notamment dans le monde occidental dit industrialisé.
Y a-t-il une crise de la poésie ? Non, dit Philippe Sollers, qui ajoute dans un magnifique article intitulé "La poésie invisible", "Il n'y a qu'un immense et continuel complot social pour nous empêcher de la voir"… À suivre.
RAFRAFI
* Cette note devrait être publiée hier, mais une panne de réseau ne l'a pas permis.

13:00 Publié dans Art | Lien permanent | Commentaires (5) |  Facebook | |

dimanche, 09 avril 2006

En avril, on n'enlève aucun fil

Je ne sais pas si c'était le hasard ou non, qui fait que mon dernier billet Guerre et pax americana, remonte à la date du début de la guerre contre l'Irak, et que celui-ci tombe en ce jour du 9 avril, qui, selon certains, marque la fin de cette guerre, mais selon d'autres, plus lucides et honnêtes, ça marque la chute de Bagdad et du régime de Saddam.. Car la guerre, par contre, continue de plus belle, sans qu'elle ne soit belle, hélas!
Au fait, je n'avais pas l'intention de reprendre le fil du blog spécialement ce jour dont la date est devenue très emblématique. Je ne suis pas féru de chronologie. Mais un email que j'ai reçu hier, me demandant pourquoi je me suis arrêté d'écrire, m'a incité à reprendre ce fil d'aussitôt. Je n'avais pas non plus l'intention de reparler de guerre ni d'Irak, comme je viens de le faire ici.
Il y a quelques jours, je pensais aborder un sujet parlant de poésie, mais faute de verve suffisante, j'ai renoncé.. Jusqu'au moment (hier seulement) où un commentaire posté par Wira, bloggeuse d'une sensibilité indéniablement humaniste, me demande la permission d'écrire un texte sur moi dans son blog Illusion de Vie que je trouve riche, altruiste et généreux. Son choix s'est plutôt porté sur ma poésie qui figure sur la colonne gauche de ce blog. Cette généreuse attention de sa part, m'a mis de l'eau à la bouche. Je me suis dit : un peu de poésie dans ce désordre cosmique, ça ne peut faire que du bien pour des bloggeurs, comme nous, avides d'un équilibre moral.
Mais en visitant hier Bolgabrac, de l'ami bloggeur MG, qui excelle dans la dissection sociologique du temps et de l'espace qu'il vit, je découvre qu'il vient d'insérer dans l'entête de son blog un compteur "live", indiquant seconde par seconde, en dollar américain, le coût de la guerre en Irak. Du coup, je me dis : pas d'échappatoire ni de répit. Je ne peux pas m'éloigner d'une réalité cauchemardesque qui ne cesse de me suivre, même dans mon sommeil..
Toutefois, je me promets, ne serait-ce que par instinct de conservation, de me laisser divaguer joyeusement, de temps en temps, dans cette blogosphère à la fois multicolore et limpide qui me (nous) sert de foyer parallèle.
RAFRAFI

21:49 Publié dans Politis | Lien permanent | Commentaires (2) |  Facebook | |