jeudi, 07 avril 2011
Le bémol libyen
Dans l’euphorie populaire crée par cette suite de révolutions pacifiques, que ce soit en Tunisie, en Égypte ou bientôt dans d’autre pays dont le Yémen, nous nous trouvons devant un épisode libyen exceptionnellement dramatique.
Inspirée par les révolutions tunisienne et égyptienne, la révolution des libyens pour la liberté politique, qui, au départ, se voulait civilement civique et pacifique, s’est trouvée face à un va-t-en-guerre jusqu'au-boutiste qui n’est autre que ce colonel Kadhafi, supposé être, à partir de septembre 1969, leur «guide de la révolution».
Depuis 1977, il n’a pas cessé de dire cyniquement qu’il n’exerce plus le pouvoir parce qu’en cette année-là, il l’a « légué » au peuple pour que les libyens l’exercent eux-mêmes et par eux-mêmes, à travers leurs «comités révolutionnaires» (!!). Mais la réalité était toute autre. La preuve ? D’abord, il se contredisait en affirmant toujours qu’il est le «doyen des dirigeants arabes». Ensuite, parce qu’il restait seul maître à bord en ce qui concerne les décisions stratégiques du pays, en bénéficiant de la manne du pétrole et de l’appui de plusieurs tribus libyennes notamment de celle dont il est originaire. Puis, il a tenté voici quelques années d’élargir cette dimension tribale de son pouvoir, lorsqu’avec le consentement de certains dignitaires tribaux africains en visite de mendicité à Tripoli, il s’est proclamé « Roi des rois d’Afrique ». Bien pis encore, lorsque son peuple, supposé dépositaire du pouvoir, a décidé de ne plus vouloir de lui, ce dernier s’est livré à une guerre sans merci et militairement disproportionnée contre son peuple désarmé. Il est allé même à recruter des mercenaires africains et est-européens pour mater dans le sang la révolte populaire, sans hésiter à utiliser des armes lourdes contre les civils.
N’étant pas content des tunisiens qui, selon lui, auraient dû garder leur Ben Ali comme président à vie, et allant jusqu’à proposer à son homologue égyptien Moubarak d’écraser (!) les manifestants de la place Tahrir, ce grand faux « démocrate révolutionnaire» libyen, n’a pas caché sa frénésie du pouvoir. Avec ses fils, devenus à ses côtés, des seigneurs de guerre, il menaça de mettre la Libye à feu et à sang. Il amalgama les attributs à des fins tactiques, en accusant les émeutiers d'être à la fois des agents de l'étranger, des drogués, des membres d'Al-Qaïda. Le trafic militaire discret d’Israël dans cette sale guerre, en lui fournissant des obus dont l’utilisation est sensée être interdite par la loi internationale, l’a discrédité aux yeux de ce qui lui restait de supporters arabes. Il a beau essayé, au début de la révolte, d’amener l’Occident à soi, pensant qu’utiliser l’épouvantail d'Al-Qaïda ramènerait l’Occident à le soutenir contre son peuple insurgé. Hier seulement, il vient de réitérer dans une missive envoyée à Obama, la même rengaine : «Tout le peuple libyen est prêt à mourir pour moi: femmes, et enfants y compris. (...) Nous ne faisons que nous battre contre Al Quaïda. (...) Vous regretterez toute ingérence en Libye».
L’opportunisme du colonel ne me laisse pas, pour autant, indifférent envers cette opération militaire occidentale. L’odeur du pétrole y monte avec les raids. Tout comme l’odeur du cacao en Afrique où la France intervient presque pour la même raison à savoir d’en finir avec l’entêtement d’un Gbagbo, plutôt plus instruit que le colonel libyen, mais aussi tenace pour garder le pouvoir en côte d’ivoire.
L’évolution de la situation en Libye continue à susciter une vive inquiétude auprès de beaucoup de tunisiens et d’égyptiens qui risquent de voir, leurs révolutions subir en amont des retombées plus dramatiques que l’entassement des refugiés aux frontières, et en aval des retombées plutôt paraboliques dans le sens où l’exemple libyen découragerait d’autres peuples arabes avides de liberté qui craignent de se trouver un jour de révolte entre l'enclume d’un régime sanguinaire par vocation et le marteau d’un OTAN militaire par intérêt.

Certes, empêcher un massacre du peuple libyen devrait réjouir quiconque croit sincèrement en son humanité. Mais confier cette tache à l’OTAN c’est jouer avec le feu.
Qui dit que les bombardements de la coalition internationale éviteraient des civils innocents ou même des présumés alliés ? La Libye, quant à elle, vient d’avoir sa part de dégâts « collatéraux » et de «tirs amis»,
Bref, ce que proclame « Le Mouvement de la Paix » réunissant des organisations françaises, dans son communiqué du 25 mars dernier, suffirait à mes yeux à résumer l’essentiel de cette affaire. Les interventions militaires, dit-il, n’ont jamais imposé la démocratie. Il appartient au peuple libyen de décider de son avenir, hors de toute ingérence – même habillée d’humanitaire. Et le communiqué d’ajouter, La communauté internationale doit se garder de voler la révolution libyenne aux profits d’intérêts politiques et économiques peu louables.
Je ne peux pas finir cette note sans préciser que pour ma part et depuis la deuxième Intifada palestinienne déclenchée en l’an 2000, avec les massacres israéliens à Jenine, à Naplouse, à Rafah et l’emprisonnement puis l’empoisonnement d’Arafat dans sa Muqataa à Ramallah, j’ai carrément décidé de ne plus m’attendre à rien de décisif ni de positif provenant de tel ou tel dirigeant arabe, voire de tel ou tel peuple arabe. Les évènements qui s’en suivaient (notamment l’invasion de l’Irak en 2003, la guerre contre le Liban en 2006, celle contre Gaza 2008-2009) entrecoupés, ici et là, de mascarades électorales présidentielles, n’ont fait que me conforter dans ma position d’arabe désespérément déçu et chagriné.
Ma carrière de trente ans de journalisme, m’avait conduit à des rencontres et des prises de position dont je regrette partiellement certaines. Si je ne regrette pas mon mot d’indignation publié en 1986 à la suite de l’opération américaine de bombardement de la résidence de Kadhafi par l’US Air Force sous Reagan, où, Hannah, présentée comme la fille adoptive du colonel, fût , entre autres, tuée à l'âge de deux ans, je regrette en revanche d’avoir rencontré dix ans après ce même colonel et lui serré la main sous sa tente de Syrte.
Il a fallu attendre le 14 janvier dernier (qui rime avec le 14 juillet) pour me sentir renaitre en voyant Ben Ali, le premier despote arabe chassé du pouvoir rien que sous la volonté de son peuple qui ne voulait plus de lui. C’est l’heure des peuples qui s’annonce alors que les libyens sonnent encore le glas d’une époque mais Kadhafi court toujours.
RAFRAFI
13:04 Publié dans actu | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook | |
samedi, 26 février 2011
La révolution permanente
Le titre de cette note évoquerait chez certains le mot d'ordre marxiste, développé ultérieurement en thèse trotskiste pour désigner le processus par lequel la révolution ne s'arrête pas tant qu'elle n'a pas atteint tous ses objectifs. A l’époque, il était question de la lutte des classes sociales où la révolution était celle de la classe prolétarienne contre la bourgeoisie.
Mais aujourd’hui ?
Nous voilà devant une révolution non pas d’une classe contre une autre, sous le commandement d’un parti révolutionnaire, mais plutôt d’une alliance spontanée de plusieurs couches sociales, animées par les jeunes et l’Internet, contre une oligarchie aussi bien corrompue que tortionnaire. C’est bien le cas des révolutions actuelles des peuples du monde arabe qui se ressemblent et se succèdent par un effet domino. De la Révolution d’Al-Karama (de la dignité) en Tunisie à la Révolution de la Colère en Égypte, à la Révolution Populaire en Libye et à d’autres, quoique embryonnaires, au Yémen, à Bahreïn, en Algérie et en Jordanie… le reste est sur la liste d’attente.
Révolutions ? Oui, absolument, puisqu’il s’agit de mouvements populaires pour une transformation profonde de l'ordre politique, moral, économique, dans un temps relativement court.
Permanentes ? Elles en ont bien l’air : Les deux révolutions tunisienne et égyptienne, ont déjà marqué une première étape, celle d’évincer leurs tyrans. Il reste à changer foncièrement leurs systèmes politiques. D’où, d’ailleurs, les grandes manifestations devenues régulières et de plus en plus tenaces. Quant à la révolution libyenne, sinistrement plus sanglante, elle est sur le point de franchir sa première étape. C’est une question de quelques jours, pas plus. Dans les autres pays arabes, elles commencent ; sinon elles s’apprêtent à démarrer.
Bref, vu qu’il s’agit en fait d’un espace géopolitique culturellement homogène, (confirmé entre autres par cet effet domino) avec des revendications et des slogans quasiment identiques et une alternance interactive, on pourrait dire qu’il s’agit bien d’une révolution permanente arabe, qui finira par instaurer un nouveau monde arabe, où liberté et citoyenneté seront les deux piliers d’une vraie démocratie. Pourvu seulement que les puissances occidentales fidèles, ou supposées telles, aux valeurs démocratiques, changent leurs politiques de connivence opportuniste avec des régimes arabes sclérosés et n’entravent pas cette belle saga vers un avenir humain plus sain et plus juste.
Vive la liberté... Vive les peuples...
RAFRAFI
13:40 Publié dans actu | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook | |
mercredi, 23 février 2011
Soucis de terroir natal (7)
2011-02-21
نشر في صحيفة القدس العربي اللندنية![]() |
لم يكون غريبا بالنسبة لي أن تُحظى شخصية وزير داخلية على يديك بمثل هذه الشعبية الاستثنائية في بلد عانى على مدى عقود من سطوة هذه الوزارة. هذه الشعبية التي عكسها على نحو خاص تشكيل "مجموعات" (غروبات، كما يقول شباب تونس) عديدة على شبكة الفايسبوك تدعو إلى مساندتك، وتحمل أسماء مثل "كلنا مع فرحات الراجحي كي ينظف الداخلية"، "شكراً سي فرحات الراجحي"، "فرحات الراجحي-أمان-شفافية–ديمقراطية"، "مع رشيد عمار و فرحات الراجحي للحفاظ على الثورة"، "فرحات الراجحي رئيسا للجمهورية".. قد جاءت بعد أن سبقك وزير داخلية نال من السخط الشعبي ما نال، ولكن جاءت أيضا وبشكل أخص بعد أن كشفْتَ أنت بنفسك، تلفزيونيا، على الملأ، عن المحاولة الغريبة بالاعتداء عليك، غداة تعيينك، داخل وزارتك على يد مئات من ضباط وأعوان الأمن المُورّطين عُضويا في شبكة المافيا الرئاسية، وكيف هربتَ، كأيِّ مواطن يهرب في مظاهرة من البطش الأمني، من مكتبك الوزاري بحماية استثنائية من "فرقة مقاومة الإرهاب" (وهي لأول مرة تكون جديرة بهذا التسمية). إلى حد أن قال أحدهم "كُنّا سابقا نخاف من وزير الداخلية واليوم صرنا نخاف عليه". وما زاد في تكريس هذه الشعبية، خصوصا لدى البسطاء من عامة الشعب، إشارتك ضاحكاً إلى عملية سطو هؤلاء أثناء هروبك على معطفك ونظّارتك وهاتفك الجوال، فاضحا بذلك مدى التعاسة التي لحقت بجهاز دولة وقد تحول إلى وكر عصابات. من ناحيتي، وعلى عكس جُلِّ من لا يعرفك جيدا بمن فيهم من يُشكّك في تلِقائيتك، أقول أن الشيء من مأتاه لا يستغرب. ذلك أن الصورة التي بقيت أحملها عنك منذ زمالتنا الدراسية على مقاعد "معهد ابن شرف" في أواخر الستينات، هي صورة ذاك الفتى النحيف والوَدود والضاحك دوما. وشقاوتنا البريئة في ذلك السن، لم تمنع من أن ألمس لديك في ما بعد وقبيل تخرجك من كلية الحقوق، نضجا سياسيا كافيا بإبرازك، أثناء حوار عابر بيننا، لمحاسن النظام البرلماني حتى ولو كان ملكيا دستوريا، كنتُ في تلك الفترة، كمثقف وإعلامي مستقل، أتهيأ لمغادرة تونس نحو منفى عربي ثم أوروبي، هرباً من سطوة الخطاب البورقيبي على المشهد الثقافي والإعلامي. ولم أستكمل فكرتي السابقة عنك إلا قبل ما يزيد عن عشر سنوات خَلَت، حين التقينا صدفة ذات صباح صيفي، فعرفت أنك وعلى غرار أغلبية خريجي معهد ابن شرف، قد اخترت سلك القضاء لحياتك المهنية. إلى هنا، لا شيء يبرر ذكر ما سبق ذكره، سوى أنّ نبأ تعيينك وزيرا لأكثر الوزارات إشكالية في ظرف هو الأخطر في تاريخ تونس الحديث، قد جاء سؤالا بالأحرف الكبيرة على الأقل في ذهن شخصٍ مثلي اعتاد مِهنياً كصحافي على طرح الأسئلة وليس الأجوبة. ما الذي دفع محمد الغنوشي أو بالأحرى ما الذي جعلك تقبل أن تكون الرجل المناسب في المكان غير المناسب؟ قبل نحو ستة عقود جَلَب جوزيف ستالين إلى موسكو المهندس لاَفْرِينْتِي بافلوفيتش بِـيـرْيـاَ واختاره بحكم نقائه الأيديولوجي لقيادة الأمن السوفيتي وجهاز البوليس السري بهدف تطهير الحزب الشيوعي والمؤسسات الحكومية من الخصوم. وكوفئ بعد ذلك في عهد خروتشيف بالإعدام رميا بالرصاص. فهل بسبب نقائك الأخلاقي كقاض، اختارك الغنوشي لتطهير جهاز الأمن التونسي؟ علما أنه إذا كان للغنوشي "ستالينية" فهي تكمن في ولائه المستمر والمستتر (وأحيانا العلني) لـ"ستالينية" أمن نظام بن علي؟ قد يعتبرك البعض مثل الصابون، النظيف والمُنَظِّف في آن واحد، ومُهمتك هي، وبحكم خبرتك القضائية، تنظيف جهاز الأمن من عصابات بن علي والطرابلسية، لا غير. وهكذا تكون مَنَحْت عُذْريةً لحكومة نزلت من رحِمِ دولة بن علي الدامية والدائمة عبر حكومة التفاف لاوطني. لكن ماذا عن تنظيف الحكومة من نفسها؟ ومن بعض أعضائها الذين قيل عنهم ماسونيين أو من أتباع المحفل المتوسطي الصهيو-ساركوزي؟ وأيضا من المنضمين إليها من قادة أحزاب الولاء الطفيلية المحسوبة على يسار هو أقرب إلى العسر منه إلى اليسر؟ ذكرت بنفسك أنك تقتسم في وزارتك المكتب مع رئيس أركان الجيش التونسي رشيد عمار، الذي سبقك في امتلاك قلوب ثوار تونس ومريديهم (حتى أن بعض المصريين المتظاهرين الأسبوع الماضي في وسط ميدان التحرير بالقاهرة تساءلوا: "أين هو رشيد عمار" ؟ أي النسخة المصرية منه)، وذلك بهدف إحكام السيطرة على الوضع الأمني الداخلي، فهل لك أن تسأله لماذا لم يكمل مسيرة الثورة التي باركها وتحاشى مواجهتها؟ لماذا لم يعمد مباشرة إلى إقالة حكومة الغنوشي وتكليف حكومة كفاءات وحل البرلمان ومجلس المستشارين وتعطيل العمل بالدستور (الذي أصبح على مقاس بن علي)، تماما مثلما فعل زميله المصري في ما بعد؟ لن يكون عمار بـحاجة إلى رجل قانون غيرك أنت لمساعدته على تنفيذ هذه المهمة التي صار يطالبه بها ليس الشارع الثائر فقط وإنما أيضا مختلف أحزاب المعارضة الحقيقية ومنظمات المجتمع المدني. فهل لك بإقناعه بهذا الخيار الأقرب لتطلعات الثورة التي تعهد سابقا بحمايتها؟ صحيح أنك كوزير فأنت مطالب بأن تتحرك بضوء أخضر من رئيس الحكومة. غير أن نقاوتك الأخلاقية وثقافتك القانونية ووفائك لوطنك، تحتم عليك الابتعاد ما أمكن عن مشروع حكومة الغنوشي الذي ليس في صميمه سوى مشروع لإعادة إنتاج نفس النظام، ناقص بن علي والطرابلسية فقط، على أن يكون مُلَبِّياً لكافة تعهداته الغربية السابقة، تماما مثلما ترْجَمَتها تحركات أحمد ونيس وزير الخارجية المستقيل رغماً عنه، أو تصريحات نجيب الشابي وزير التنمية الداخلية، المُهدد هو الآخر بتفاقم الغضب الشعبي عليه. ألم يأتيك حديث الشارع بشعار من نوع "العصابة هي هي والحكومة مسرحية"؟ أنت الذي انتقلت عبر مختلف محاكم الاستئناف التي ترأستها وتخصصت في القانون الجزائي، لا أراك بعيدا تماما عن نبض الشارع. وربما مبادرتك في تخصيص صفحة فايسبوك لوزارة الداخلية هي بمثابة السعى لجس هذا النبض بشكل مباشر ودائم وموثق. ما المانع من أن تستفيد، لكي تُفيد تونس وثورتها، من التعامل مع من له نفس تكوينك القانوني وتجربتك كوزير في الداخلية، وأقصد المعارض التاريخي أحمد المستيري؟ وهو الذي بدأ في معارضة بورقيبة في نفس السنة التي التحقت أنت بها بكلية الحقوق. إن إجماع كثير من الأوساط المعارضة والمستقلة حول هذا الرجل في قدرته على تأمين مرحلة انتقالية سليمة تضمن عبر ترؤسه المأمول لحكومة كفاءات، مسارَ الثورة وأهدافَها، إن كُنتَ مستعدّا لتبنِّيه فإنّ هذا الإجماع من شأنه أن يجعلك في موقع أكثر تماسكا وصلابة في تعاملك مع رئيس الأركان الذي وحده الكفيل بتأمين أي تحرك راديكالي ضد مؤسسات النظام الموروث بما في ذلك الخلايا النائمة من عصابة حزب التجمع الحاكم في الخفاء، الذي علقت أنت نشاطه كمرحلة أولى نحو حله قضائيا. وهنا لابد أن أنوه بهذا الإجراء المرتقب لسبب أن حزب التجمع الدستوري هذا لم يفقد صلاحيته حاضرا وإنما في الواقع فقدها منذ الاستقلال، أي بعد أن أنجز مهامه وحقق أهدافه في التحرير الوطني وفي وضع دستور، انتهى كحزب تحريري وتحول مع بورقيبة إلى جهاز دعائي وتعبوي مع تغيير اسمه تماشيا مع تجارب سياسية متلاحقة وفاشلة مثل الاشتراكية في الستينات ثم الكومبرادورية في السبعينات التي تحول أيضا خلالها إلى أداة قمع للعروبيين وللشيوعيين عبر ميليشيات ضاربة.ثم مع بن علي صار في العقد الأخير "تجمعا" مافيوزيا ومن ثم إجراميا تلوثت أيادي أصحابه وما زالت، بدماء أبناء الشعب التونسي المسالم. قبل أن أختم، اسمح لي صديقي الوزير، أن أنقل إليك رجائي ككاتب وكإعلامي مستقل أن تسعى من موقع مسؤوليتك الوزارية ألا تمس حرية واستقلالية أي مسعى تنظيمي يمثل كُتّاب تونس وإعلامييها وأن تلغي جهاز أمن الدولة والبوليس السياسي، لتعارضهما الكامل مع أهداف الثورة الوليدة. وإن كان لابد من جهاز أمن دولة فليقتصر على تتبع الجواسيس من الأجانب وليس أصحاب الرأي من أبناء تونس المفترض خلو أقبية الداخلية وسجون البلاد منهم. ثم أرجو تفسيرا من وزارتك حول هذا الأمر المريب والمنشور في صحف تونس كما يلي: "ليست صدفة أن "الحارقين" إلى إيطاليا تم نقلهم كلهم (حسب تأكيدات السلطات الإيطالية) بقوارب ليبية وأن 5000 منهم طلبوا اللجوء السياسي وليست صدفة أن تكون هذه العمليات متزامنة مع وجود ليلى بن علي في ليبيا". هل هي محاولة "طرابلسية"-ليبية لإفراغ تونس من شبابها؟ أم مناورة لإشغال الحكومة الحالية بملفات جانبية ذات أبعاد أجنبية؟ ومن ناحية أخرى، لا أميل شخصيا نحو منع أي جهة إعلامية مهما كانت. ورغم قبولي عن مضض بوجود قناة تلفزيونية تبدو لي مشبوهة رغم شعارها الجذاب بكونها مغاربية، في حين أن ربع ميزانيتها تعود لرئيس حكومة إيطاليا سيء السمعة، برلسكوني وأقصد بذلك قناة "نِسْمة"، فإن كل ما أطلبه منك هو ألا تسايرها في سياستها اللغوية الهجينة (فرانكو آراب) حين تتم دعوتك لإحدى برامجها الحوارية. وقد سبق أن تابعتُ عبرها لقاءها معك، فوجدتك تستعمل فيه بعض العبارات وأحيانا الجمل باللغة الفرنسية دون أن تكون في حاجة إلى ذلك. باعتبارك وزيرا يتمتع بشعبية استثنائية، واحتراما للدستور القائم (ببنده الأول: تونس دولة.. الإسلام دينها والعربية لغتها) فإنه من الأنسب لوزير مثلك إعطاء المثل لضيوف هذه القناة ولمنشطيها وتمكين عامة الشعب من فهم ما تقوله، وأُذكّرك أن تعليمنا الثانوي الذي كُنّا تلقيناه أنا وأنت كان مُعَرّبا بالكامل، كتجربة تربوية استثنائية اختص بها في الستينات معهدنا وحده. أخيرا، وبعد كل الذي سبق، يبقى التساؤل عالقا: إذا كنت يا صديقي الوزير مقتنعا بأن الثورة قد أنجزت مهامها وحققت جميع أهدافها وأن حكومة الغنوشي التي بحوزتك حقيبة داخليتها، هي حكومية وطنية لا غبار عليها ولا على ملفاتها السرية والعلنية، وأن المؤسسات المالية والبنكية والمؤسسات الإعلامية وكذلك دوائر وزارتك المركزية والمحلية، جميعها خالية من ذوي السوابق "الطرابلسية"، فإني أدعوك إلى تجاهل كل ما سبق ذكره في هذا الخطاب، مُتمنّيا لك بصدق سلامتك الشخصية من توابع انفجار شعبي أراه يلوح في الأفق عبر ما أرصده من أنباء وتصريحات ومواقف متعددة الجهات وسيكون في هذه المرة أكثر ثباتا وتنظيما نظرا لتمتعه بتجاوب ورعاية من مختلف أحزاب المعارضة ومنظمات المجتمع المدني... أما إذا كنت ترى غير ذلك، فإني أدعوك أيضا بصدق الصديق، أن تحسم أمرك، وأن تُنقذ ما نِلْته من رصيد شعبي لتوظيفه في سيرورة مخالفة، لا تكون فيها مجرد أداة تنظيف أو قطعة غيار جديدة في ماكينة صدئة متآكلة، وإنما عنصرا فاعلا ضمن قيادة وطنية نظيفة وحقيقية نحو تغيير جذري يضع حصان الثورة الجامح أمام عربتها ويدخل تونس بشعبها وشهدائها عالم الحرية والديمقراطية، جاعلا منها النموذج الأول والناجح الذي صدرت نسخته المصرية الفاخرة فوق أرض الكنانة ومنها إلى الساحات العربية المتطلعة إلى نفس المصير المضيء. |
02:28 Publié dans actu, En arabe | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook | |
lundi, 14 février 2011
SAUVEZ CARTHAGE
01:51 Publié dans actu | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook | |
vendredi, 11 février 2011
Domino Tuniso-Egyptien
La flamme révolutionnaire populaire, lancée depuis la Tunisie est arrivée en Egypte.
Après le peuple tunisien, voici son frère, le peuple égyptien, qui, de son côté, vient d’ajouter aujourd’hui, une nouvelle page au livre d’or des révolutions.
D’autres peuples arabes se préparent à suivre ce chemin glorieux qui mène à la vraie démocratie.
Ces peuples, longtemps soumis à des dictatures maquillées par de fausses-démocraties, commencent à se rendre compte comment leurs despotes, appuyés par leurs alliés occidentaux, se servaient, jadis, de l’épouvantail communiste et naguère de l’épouvantail islamiste, pour mater toute opposition quelle qu’elle soit.
Ces peuples, avec, comme fer de lance, leurs jeunesses câblées, découvrent la force de leur détermination qui, une fois exprimée à fond, elle ne peut que provoquer un tsunami libérateur et purificateur.
Hier Ben Ali, aujourd’hui Moubarak…
Bravo les Tunisiens… bravo les Égyptiens.
Rafrafi
21:53 Publié dans actu, Politis | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |